J’attends le bus. Face à moi se trouve un immeuble immense et sans charme. Seul ornement, un petit balcon suspendu qui doit se trouver au troisième étage de la bâtisse. Mais le propriétaire en a pris soin. Des dizaines de plantes en pot verdissent la grisaille.
Sur l’un des arbres, soudain, se pose un joyeux oiseau. C’est un Bulbul orphée reconnaissable avec sa queue rouge et sa petite crête de punk. Il chante, chante, chante la semaine qui débute.
Les passants lèvent les yeux de leur téléphone. Un brin de poésie matinale.
Je suis chez le médecin chinois pour traiter ma toux qui ne part part. La praticienne me demande de me coucher sur le ventre.
– Je vais sortir les toxines de vos poumons, me dit-elle.
Elle sort d’un meuble une coupe en verre, allume un briquet. Pour la suite, je ne sais pas… j’ai le visage plaqué contre la table. Soudain, elle pose la ventouse sur mon dos. Jusque là, ça va.
Les ventouses chinoises sont un élément essentiel de la médecine traditionnelle chinoise. Les premiers usages remontent d’ailleurs à -1550 av. J.-C. Elles se posent sur la peau le long des points d’acupuncture. Par effet de vide d’air, la ventouse aspire la peau qui gonfle immédiatement dans la cloche en verre.
– Il y a deux manières de poser des ventouses, me dit-elle. Pour certaines affections, on en pose plusieurs et on laisse reposer. Ce qui fait des cercles rouges sur le dos des patients. Et là je vais masser une zone avec une ventouse.
Elle déplace donc la ventouse de haut en bas le long de ma colonne, comme une sorte de massage vigoureux. J’en ai le souffle coupé. Ça fait mal. Très mal. Mais en même temps, paradoxalement, j’ai l’impression que ça me soulage.
Selon les principes de la médecine chinoise, avoir mal est une bonne chose. C’est le signe que la ventouse (ou l’aiguille d’acupuncture) est au bon endroit.
A la fin de la séance, je me relève.
– Le bleu restera 3-4 jours, me dit-elle.
Je repars avec un petit sachet d’herbes et un tatouage dorsal plutôt impressionnant.
Dans moins d’un mois, j’aurai le plaisir de vous présenter une comédie musicale de folie, aux côtés de Nasthasia Faure, Stéphane Lam et Kim Petersen.
Plus de 30 artistes, comédiens, chanteurs et danseurs vous emporteront avec eux dans un voyage musical étonnant qui vous fera voyager et rêver.
La pièce sera entrecoupée de classiques de la chanson française. De Francis Cabrel à Eddy Mitchell, en passant par Angèle… il y aura de quoi remuer sur son siège.
Pièce en français – sous-titrée en anglais et en chinois.
Du jeudi 11 au samedi 13 mai
Y THEATRE, 青年廣場LG1/F, Chai Wan.
Synopsis : Lorsqu’une tempête solaire frappe le village de vacances Le Mer Calme, situé sur une petite île du sud-est asiatique, ses résidents voient leur quotidien bouleversé. Comment s’en sortir, sans eau, électricité ni Internet… et sans approvisionnement alimentaire depuis l’extérieur ? Les personnages de Mer Calme devront cohabiter ensemble, pour le meilleur et pour le pire…
Dans une ambiance musicale, retrouvez des personnages hauts en couleur qui vous feront réfléchir sur notre dépendance à la technologie dans notre société moderne.
Réservations sur : Ticketdood. (Ne tardez pas, les billets partent vite…)
Dimanche, nous rejoignons un groupe près de Tsim Sha Tsui. Il s’agit de l’association HK Dolphin Watch qui sensibilise les gens aux menaces que vivent les dauphins roses à Hong Kong. Régulièrement, ils organisent donc des sorties en mer pour s’en approcher… en douceur et en respectant au maximum leur environnement.
Ensemble, nous rejoignons donc Tai O et embarquons à bord d’un bateau. Nous fendons les flots et au bout d’une trentaine de minutes, nous nous arrêtons au milieu de rien. C’est là que la magie opère : un groupe de dauphins roses sautent devant nos yeux ébahis. C’est si beau que j’en ai presque les larmes aux yeux.
Le groupe nage, chasse. Vient reprendre de l’air à quelques mètres du bateau. On aperçoit leurs petits yeux et nous sommes muets devant tant de beauté.
Mais derrière ces mammifères qui semblent insouciants se cache une autre réalité. Les dauphins roses (qui sont en réalité blancs… mais se colorent de rose quand ils s’activent comme mes joues deviennent rouges quand je fais un sprint) vivent dans un habitat très spécial : au croisement de la rivière des Perles et de la mer. Les dauphins roses ont besoin de vivre dans une eau semi-salée.
Sur la côte ouest de l’estuaire de la rivière des Perles, dans les eaux de Hong Kong, les dauphins préfèrent rester près du rivage. Ils vivent donc au nord de Lantau près de Castle Peak, Lung Kwu Chau et le parc marin de Sha Chau, Chek Lap Kok et Tai O. On les trouve également dans les eaux au sud de Lantau, y compris Fan Lau et les îles Soko.
Mais à cause de la pollution, des land reclamation et du traffic maritime, au cours des dernières années, il y a eu une diminution inquiétante du nombre de jeunes dauphins aperçus dans les eaux de Hong Kong.
Il convient donc de les protéger ! Si vous vivez ou voyagez à Hong Kong évitez donc absolument les bateaux touristiques vous proposant d’aller les voir à petits prix. En général, ils les stressent en les poursuivant sans éthique. Préférez donc les associations telles que HK Dolphin Watch qui veillent sur eux. Et donnez aux associations telles que pe WWF si vous en avez les moyens. Il nous faut protéger ces créatures qu’on a persécutées sous l’excuse du « progrès »!
A Hong Kong, le commun des mortels n’a pas de voiture. Les transports publics ici sont si efficaces et les places de parking si chères que conduire n’a pas d’intérêt… à moins de vivre à Clearwater Bay.
Seuls les utilitaires, les taxis et les transports publics sillonnent donc les rues… ainsi qu’une mince frange de la population qui possède de très très belles voitures.
De ce fait, lorsqu’un accrochage survient – ou une dispute a un feu rouge – on a rapidement l’impression de se retrouver dans Fast and Furious ou dans Gran Torino.
Ce matin, en bas de chez moi, une femme assise au volant d’un cabriolet décapotable gris métallisé rutilante tente de sortir de sa place de parc. Mais une Maserati jaune poussin, juste derrière elle l’en empêche tandis qu’une Tesla patiente en double file. Ca klaxonne. Ca hurle. Ca crie quelques insultes ce qui est assez cocasse puisque j’ai l’impression d’être dans la halle B du Salon de l’Auto de Genève, les hôtesses en moins.