Pour ce deuxième jour dans la réserve naturelle du Wuyishan, nous décidons d’aller randonner. La guide d’hier nous a fait ses recommandations. Nous achetons un pique-nique et de l’eau et partons à l’aventure !
Pour la journée, nous avons trois objectifs en tête : faire le Tianyou Peak, le Yann Peak et le Huaxio Yann. Nous nous rendons donc à l’entrée nord du parc et prenons un bus qui nous amène vers le point de départ de la boucle !
A l’arrêt, je confonds le Huaxio Yann et le Yixiantian. Pas très proche, je sais… mais l’erreur est humaine 😉! Peu importe, la foule est dense. Il doit donc y avoir quelque chose de sympa à voir. On remonte donc le sentier. Jusque là, rien de particulier… quand soudain, un panneau précise qu’il y a là l’entrée d’une grotte… il indique également qu’il faut éviter de la faire si on a des soucis cardiaques ou que l’on est âgé. Ce n’est pas notre cas et la foule de tout âge et de tout physique s’avance en direction de l’entrée. Nous suivons donc.
Nous remontons une volée d’escaliers qui mène à la grotte. Il y a beaucoup – beaucoup de monde et il faut faire la queue. Je peste un peu. C’est sûrement à cause de ces influenceurs qui se prennent en photos que cela traîne la patte, dis-je à Nicolas. Mais la patience finit par payer et on pénètre dans l’obscurité. Il faut monter des marches creusées dans la pierre. On avance très lentement. Le boyau se rétrécit. On doit se mettre à la queue leu leu. Derrière nous, des centaines de personnes. Il n’est désormais plus possible de reculer.
La demoiselle devant moi porte une robe à fleurs, un sac à dos argenté et des petites ballerines blanches et je me dis qu’elle a vraiment choisi sa tenue pour la balade du jour.
Plus nous avançons, plus l’odeur se fait âcre. « Ca doit être l’humidité », dis-je à Nicolas en observant la mousse sur la roche. En levant la tête vers le haut, on aperçoit de la lumière. C’est très joli.

Soudain, de grosses chauves-souris passent au dessus de nous. Elles sont stupéfiantes et magnifiques. Je vois alors quelque chose tomber et je comprends l’origine de l’odeur qui me dérange depuis un moment… j’enfonce plus profondément ma casquette sur la tête et baisse mon visage vers le sol.
Le boyau se rétrécit encore. Je dois marcher légèrement inclinée. Ma poitrine touche le mur d’un côté et mes fesses de l’autre. Je commence à me sentir mal. La claustrophobie me tend les bras. Nico derrière moi me suit. Avec ses 1m90, il frotte également les murs. J’espère que la grotte ira en s’élargissant sinon nous allons nous retrouver coincés. Je me remémore d’horribles histoires de gens coincés dans des grottes pendant leurs vacances en Turquie et mon souffle s’accélère. Je plaque alors mes paumes sur le mur. C’est collant. Tout est recouvert de fientes et je réprime une envie de vomir.
La fille qui me précède se met à pleurer. Elle est toute fine pourtant. Je panique. Est ce qu’elle serait coincée contre la pierre ? Si c’est le cas, je ne vais jamais passer. J’hésite à pleurer aussi mais je me retiens.
Soudain, ouf. Ca s’élargit. J’accélère. Vite, rejoindre la sortie. L’air frais me happe. J’ai rarement été aussi soulagée. J’enlève ensuite ma casquette. Elle est recouverte de grosses crottes de chauve-souris. Tout comme mon t-shirt, mon sac et mes cuisses. Je suis dégoûtée. Vraiment. Heureusement, j’ai des lingettes désinfectantes avec moi et on se nettoie frénétiquement. Lingettes, gel désinfectant… puis, nous nous arrêtons dans des toilettes publiques pour se frotter les mains, les bras, les coudes.
NB : après coup, j’ai vérifié. Au plus étroit, le passage mesure 30 cm à peine… heureusement que je n’ai pas mangé d’énormes fondues avant d‘y entrer.
Après s’être plus ou moins lavés, on reprend notre route… et au bout de quelques mètres, on voit le panneau de la balade qu’on avait initalement prévue. Ouf. On suit donc la direction indiquée… ça ne peut de toute manière pas être pire. Nous retrouvons le paysage habituel de Wuyishan et notre tension redescend.



On continue la promenade et décidons d’aller voir le Huxiao Cliff. Nous tombons par hasard sur une sublime statue de la déesse de la bonté, gravée contre un mur. Puis, nous prenons des escaliers creusés dans la paroi. Le chemin s’appelle « La pente des braves » et résume bien sa nature. C’est raide… à éviter si vous souffrez de vertiges. Mais nous sommes braves et la vue valait l’effort. C’est de toute beauté.

Une fois au sommet, nous faisons le tour de la montagne et redescendons de l’autre côté.
Nous sommes en sueur. Il n’est que 11h30 mais il fait 33 degrés (ressenti 38) avec une humidité à 85%. Mes vêtements sont tellement trempés que je pourrais les essorer.
Nous traversons les champs pour rejoindre l’arrêt de bus. Entre l’ascension et les frayeurs, nous sommes exténués. Je ne pense qu’à une chose : me doucher.








A l’arrêt de bus, des gens commencent à me parler. Entre eux, ils parlent une langue qui ressemble au cantonais. J’essaie donc de leur répondre. Ils parlent en réalité le taishanais, un cousin du cantonais parlé dans certains coins de la province de Canton. Et… miracle: nous nous comprenons ! C’est trop sympa !
Nous prenons le bus et soudain, il commence à pleuvoir. Le timing est idéal. On retourne alors vite vite vite à l’hôtel pour prendre la meilleure douche du monde (et laver tout ce qui aura touché de près ou de loin les fientes de chauve-souris !). Puis, nous pique-niquons dans notre chambre en écoutant la pluie tomber.
Le reste de la journée, nous flânons et profitons du calme agréable de Wuyishan. C’est un petit cocon hors du temps. Tout est si tranquille. Les gens jouent à des jeux assis devant leurs maisons, sur le trottoir. Beaucoup boivent du thé, fenêtres grandes ouvertes. Ils sont souriants et nous saluent quand nous passons.
Nous repartons demain pour d’autres aventures mais nous avons aimé Wuyishan !



























