24 avril – Mont Orgueil

Ce matin, je me réveille encore après avoir fait de drôles de rêves! Je crois que c’est l’air du large !

Après avoir fait nos bagages et le checkout, nous sautons dans un bus en direction du château Mont Orgueil, un incontournable de l’île! Et en arrivant à ses pieds, nous comprenons pourquoi. L’édifice est immense et se dresse face à la mer.

Construit au 13e siècle, son but premier était de défendre l’île contre les Français, la Normandie ne se situant qu’à une vingtaine de kilomètres à vol d’oiseau.

En arrivant au château, nous avons la chance de profiter d’une visite guidée. La guide est incroyable et nous fait voyager dans le temps. On découvre les diverses cours, les salles, les mâchicoulis et parcourons l’histoire des lieux de manière interactive ! La guide s’appelle Kery, si vous y allez. Je vous la recommande chaudement.

Depuis le haut des tours, nous admirons le paysage. Puis après avoir exploré chaque recoin de la bâtisse, nous redescendons à Gorey, le village juste en contrebas. La marée est basse et les bateaux sont posés sur le sable.

Nous nous posons alors dans un petit café pour une pause toute anglaise avec scones et thé noir !

Après cela, nous revenons à St-Helier, achetons quelques souvenirs, récupérons nos bagages et nous dirigeons vers la station des ferrys. Il est malheureusement temps de revenir sur le continent après quatre magnifiques journées à Jersey!

La traversée est rapide et nous arrivons à St-Malo en moins de deux heures.

Avec le recul, quelques jours supplémentaires n’auraient pas été de trop pour profiter des merveilles de cette île!

Une chose est sûre: nous reviendrons !

23 avril – Voguons vers les Écrehous ! Ou pas.

Encore une nuit avec des rêves dingues! Serait-ce la bière anglaise?

Bref, ce matin, le ciel est couvert. Nous espérons qu’il ne pleuve pas puisque aujourd’hui nous allons voguer pour les Ecrehous, un petit archipel situé à une quinzaine de kilomètres de l’île et connu pour accueillir des phoques, des dauphins et des marsouins !

En quittant l’hôtel, une pluie dense et désagréable se met à tomber. Il vente. Nos chaussures gouttent. En arrivant au centre ville, après seulement dix petites minutes de marche, nous ressemblons à des marsouins pris dans une tempête. Nous nous abritons quelques minutes sous le Central Market, édifice adorable où échoppes de nourriture et épiceries côtoient antiquaires et boutiques de breloques. On tente vaguement de se sécher avant de continuer vers le centre des bus pour nous rendre à Ste-Catherine, où notre bateau doit amarrer. On y croit encore.

Mais là le téléphone de M. sonne. C’est annulé. La mer est démontée. Pas de phoques ou de dauphins aujourd’hui. Ils resteront tranquilles, loin des humains.

Bref : activation du plan B. Comme il pleut encore et toujours, direction le musée de Jersey. L’endroit est très intéressant. Une première partie se concentre sur l’histoire de l’île, du Paléolithique à nos jours. La deuxième partie est une maison victorienne ayant appartenu à un homéopathe français. Après avoir fait faillite, il décida de vendre tout le contenu de sa maison aux enchères et de fuir pour la France. La vente n’eut jamais lieu et la maison, intacte, permet aujourd’hui de voir la vie telle qu’elle était à l’époque. Le malheur des uns fait notre bonheur personnel…

Après la visite, nous prenons un bus pour rejoindre un deuxième musée: le Hamptonne Country Life Museum. L’endroit est un ilot de fermes du 15e et du 19e siècle permettant de se rendre compte de la vie autrefois. Le musée est sur le même modèle que Ballenberg. On se balade donc librement sur le domaine, dans les maisons, les vergers. Poules, lapins, moutons et vaches s’ébattent joyeusement au milieu des champs. Les cerisiers sont en fleurs.

Le soleil est revenu. Nous pique-niquons sous le verger tandis que les poules, peu farouches, sautent autour de nous pour nous voler des miettes et caillent évidemment sur mon sac.

Après cette pause champêtre, nous redescendons en bus vers Saint Aubin. Le lieu est une station balnéaire et les jolies maisons colorées s’égrènent le long de la plage.

Nous buvons un verre près de la mer, recroisons la guide du jour précédent et décidons de finir la journée en nous rendant vers le phare de Corbières.

Construit en 1874, le site est accessible par marée basse. Lorsque nous arrivons, la marée redescend gentiment et nous admirons le pont qui relie la terre à l’îlot. Mais l’eau est encore haute et surtout, la mer est agitée et les vagues s’écrasent violemment sur les rochers. Nous ne nous y risquons donc pas.

En contraste, autour du site se trouvent plusieurs édifices nazis: cinq bunkers et une tour de contrôle mochissime qui témoigne de la mégalomanie d’Hitler qui voulait faire de Jersey une forteresse imprenable.

La beauté du site contraste fortement avec ces constructions affreuses. Mais malgré tout, l’endroit est à couper le souffle dans la lumière descendante de fin de journée.

Nous passons du temps à admirer la vue avant de revenir à St-Helier pour manger une dernière fois du crabe dans un excellent pub, recommandé par la guide (the Square – St Hélier). Le plat (des linguinis au crabe de la région) est l’un des meilleurs que j’aie jamais mangé…

Nous rentrons ensuite à l’hôtel pour une dernière nuit sur le sol britannique avant un retour vers St-Malo!

22 avril – St-Hélier

Après un petit déjeuner au Marmite (ah, amis anglais, vous avez compris ma passion pour le Cenovis!), nous rejoignons un tour guidé de la ville de Saint Hélier. Nous sommes les deux seules touristes et le reste du groupe est composé de retraités locaux. La guide nous emmène à la découverte des merveilles architecturales de la ville. Maisons elizabethaines, georgiennes ou plus anciennes se suivent et se mélangent! Nous en apprenons beaucoup sur l’histoire riche et longue de l’endroit.

Puis, nous prenons alors le plus cute des véhicules amphibiens pour rejoindre le Elizabeth Castle, une île accessible à marée basse mais immergée 15h par jour.

Au 12e siècle, des moines s’y installèrent, pour fonder une abbaye puis un prieuré.

Lors de la réforme protestante, les biens de l’Église furent confisqués. Le château n’y échappa pas et fut reconverti en caserne militaire. L’abbaye fut rasée et remplacée par un château. Il servit notamment de rempart efficace pour combattre les Français, désireux de s’approprier les îles anglo-normandes (mais sans succès of course).

Puis pendant l’occupation, les Nazis en firent un lieu de défense et l’occupèrent, construisant en son sein deux bunkers hyper moches et flippants nous poussant à faire des sauts historiques assez étranges pendans la visite!

Les habitants ayant le sens du détail, un acteur incarnant Walter Raleigh, qui fut gouverneur pendant un temps, nous présente le château. C’est drôle et dynamique et on s’éclate!

La météo est superbe et mon coup de soleil empire. Je ressemble à un homard cuit malgré les couches de crème à 50. Le soleil anglais est fourbe.

Après la visite, nous arpentons calmement la ville de St-Helier. On boit un café. On visite une papeterie. On flâne. Mais tout ferme à 17h30 ici. (Je pensais que la Suisse avait des horaires chelous. J’ai trouvé plus fort ici. 10h-17h30 pour la majorité des commerces!).

Comme tout ferme, nous nous mettons à l’heure anglaise et allons dans un pub manger le repas le plus sain du voyage évidemment…

21 avril – En partance pour Jersey

Ce matin, je me réveille à 4h après un rêve plutôt délirant où des renards avaient élus domicile dans mon appartement. (Et ce l’effet des crêpes?) Je ne me rendors pas et à 5h30, quand le réveil sonne, je suis déjà au taquet.

Vers 6h, nous quittons l’hôtel, sortons des remparts et nous dirigeons vers le port. Il bruine. Nous longeons le quai, croisons un navire russe coincé à quai depuis trois ans et après avoir traversé une passerelle nous voici au départ des ferrys. Grâce à mon énergie matinale, nous sommes en avance. Nous récupérons nos tickets, déposons nos bagages et là, le monde étant incroyablement petit, mon amie M. tombe sur une collègue en partance pour Guernesey.

A bord, j’ai une réminiscence de Hong Kong. Le ferry ressemble terriblement aux bateaux que je prenais régulièrement pour aller à Cheung Chau ! Si ce n’est qu’il est énorme! Deux étages. Deux cafétérias. Une boutique duty free… Les gens mangent des saucisses et du bacon et l’odeur en intérieur est… intense (sans parler des enfants qui regardent des séries plein volume). Nous fuyons donc sur le pont pour admirer les îles, emmitouflées dans nos doudounes et nos vestes. Et deux heures plus tard, nous voici à Jersey !

Une fois sur place, nous déposons nos bagages à l’hôtel avant de chercher un café pour élaborer notre plan d’action. Il pleut des cordes. Nous décidons donc de nous diriger vers le musée Tunnel de Guerre de Jersey, un ancien hôpital construit par les Nazis au coeur de la montagne. C’est une entrée en matière sur l’histoire de l’île. Nous découvrons notamment comment les habitants de Jersey furent abandonnés par leur pays aux Allemands en 1940 et les 4 sordides années d’occupation qui suivirent. La visite vaut vraiment le détour et nous y passons deux bonnes heures.

Quand nous en ressortons, il a arrêté de pleuvoir! Nous mangeons une morce dans la cafétéria du musée et sautons dans un bus pour Grève de Lecq, une station balnéaire où nous commençons une petite randonnée d’environ une heure direction the Devil’s cliff.

La météo est splendide et la campagne gazouille tout autour de nous. Champs de patates (la spécialité du coin), magnolias en fleurs, oiseaux qui chantent, cavalières à cheval et maisons typiques: c’est pittoresque.

Nous terminons par le fameux Devil’s cliff, une sorte de cascade rocheuse où s’est écrasé un bateau il y a bien longtemps. Les rumeurs se sont propagées et les légendes ont grandi. Le diable s’y logerait et on pourrait l’entendre crier quand le vent souffle entre les cavités. Entre la mer, le jaune des fleurs et la mousse, le contraste est magnifique!

Nous buvons une limonade sur une terrasse et je choppe le coup de soleil du siècle! Mon visage est complètement rouge. Je suis charmante.

Nous rentrons à l’hôtel pous nous laver avant de ressortir manger des fruits de mer de l’île! (Restaurant recommandé: le Quayside Bistro)

Le soir, je me tartine d’après soleil et je m’endors et refais des rêves délirants (serait-ce l’air marin)?

20 avril – En route pour St Malo

Ce matin, le bruit de la pluie qui claque sur le toit me réveille. Je suis en vacances et je pars quelques jours avec mon amie M. à St-Malo et Jersey.

Ce n’est pas une destination estivale mais je frétille d’impatience.

Une fois prêtes, nous nous dirigeons vers la gare. Genève – Bellegarde – Anrieux – Bourg-en-Bresse puis Paris. Le soleil revient et caresse les kilomètres de champs de colza, jaune poussin ! C’est la première étape de notre voyage vers les îles anglo-normandes.

Après une brève escale à Paris, nous prenons un deuxième train pour St-Malo. Tout se passe sans encombre. Le contrôleur, de bonne humeur, invite les gens à se déconnecter et à discuter les uns avec les autres mais cela fonctionne plutôt moyennement. Puis, à 16h20, le train entre en gare dans la cité corsaire.

Après avoir déposé nos bagages à l’hôtel, les choses serieuses commencent. Nous partons à l’assaut des remparts. Il fait beau et le soleil nous donne une impression de douceur.

Nous marchons de la grande porte de St Malo jusqu’à la plage de Bon Secours. Là, face à la Grande Bé, nous buvons une bière, les pieds dans le sable. Une petite fille lance un Frisbee à son chien. Ils sont infatigables. Malgré les 9 degrés de l’eau, l’animal se jette à la mer pour récupérer le jouet. Encore et encore. Plus loin, des courageux se baignent et sautent du haut du plongeoir tandis que j’estime qu’il est temps de remettre ma veste.

Vers 19h, nous poussons la porte d’une créperie – Bretagne oblige. Il s’agit de la Touline, située devant l’ancien marché aux poissons, tout recouvert de bardeaux. Le propriétaire est d’une gentillesse extraordinaire. Et ses crêpes sont les meilleures que j’aie jamais mangé!

En sortant, nous roulons nous baladons jusqu’au bord de mer pour voir le coucher du soleil. Mais les températures chutent. Et le lendemain, nous nous réveillerons aux aurores pour prendre le bateau.

Nous rentrons donc dormir avant la nouvelle étape de notre voyage ! Mais, Saint Malo, nous reviendrons.