25 avril – St Malo et alentours

Pour ce dernier jour de vacances, nous voilà de retour à St Malo.

En début de journée, nous nous rendons dans la demeure d’été de Jacques Cartier dans la banlieue de la ville. L’explorateur qui est connu pour avoir « découvert le Canada » y a vécu pendant les dernières années de sa vie. Nous en apprenons plus sur sa vie, ses explorations et ses pratiques discutables (comme ramener des Iroquois de force en France pour prouver au Roi qu’il avait bien trouvé une terre fertile…). La guide nous montre les outils de navigation et comment les utiliser et je réalise alors la bravoure de ces hommes qui se dirigeaient au hasard complet avec pour tout matériel des cordes, des bâtons en bois et un sablier…

Des globes terrestres de l’époque nous montrent à quel point le monde était un vaste terrain inconnu. Et je réalise la chance de pouvoir découvrir le monde à mon époque.  (Je serais née quelques siècles plus tôt, je serais née et morte en m’occupant de vaches dans un alpage).

En revenant en ville, nous visitons l’église puis nous dirigeons vers le port. Objectif : Dinard.

Nous descendons un long chemin le long du quai pour prendre une navette qui nous mène de l’autre côté de la baie.

Si pendant longtemps, Dinard fut un simple petit village de pêcheurs (même s’il fut fondé par le Roi Arthur lui-même dixit la légende), ce n’est qu’au 19e qu’il se développa avec l’arrivée des Anglais et des Américains. Le panorama attire les touristes et ceux-ci font construire à flanc de falaises des villas Belle-Epoque époustouflantes.

Un casino pousse de terre suivi par de grands hôtels aux immenses baies vitrées. La plage devient prisée. Les aristocrates se pavanent le long de la jetée et se baignent en faisant fi de toute pudeur (pour l’époque… les strings bikinis n’existaient pas encore). Picasso aurait par ailleurs peint son tableau « Les baigneuses » à Dinard !

Aujourd’hui, la ville garde ce charme désuet: les villas cossues sont toujours bien accrochées, des galeries d’art s’égrènent dans les rues. Les badauds mangent des glaces, construisent des châteaux de sable et une promenade sublime longe le bord de mer et nous permet d’admirer les propriétés suspendues au rocher.

Après la balade, nous revenons vers le bateau-navette. Mais je suis perdue. Où est le ponton où nous avons accosté? C’est alors que je comprends (la petite montagnarde a encore beaucoup à apprendre!) : la marée a monté! Tout est désormais sous l’eau. Ces jours, la marée oscille de 10 mètres et le temps que le bateau arrive, les quais sont engloutis. Ça monte vite et c’est impressionnant!

Le soir venu, nous nous perdons dans les murs de Saint Malo, profitant des derniers instants des vacances. Nous buvons un cidre breton dans un des cafés, visitons les ruelles, léchons les vitrines et doucement la nuit tombe sur la ville aux somptueux remparts.

Les vacances sont finies. Demain à l’aube, il faudra malheureusement rentrer !

Milan – Le Retour

Ce matin, réveil aux aurores. Pas le temps de niaiser, c’est les vacances ! Notre train pour l’Italie partira à 7h03 pile (avec un petit changement à Lausanne mais ce n’est que détails).

Sur le quai, se mélangent les randonneurs matinaux, les travailleurs blasés et les noceurs fous qui rentrent de soirée puant la bière.

Une fois bien installés dans le train pour Milan, nous nous retrouvons à côté d’un groupe de Chinoises. Comme toutes les dernières fois où nous sommes partis en vacances en train, c’était en Chine continentale, un sentiment agréable me submerge. Tout me donne l’impression de filer droit vers Shanghai (tant que je ne regarde pas par la fenêtre).

Après quatre heures, nous voilà dans notre ville chérie. Nous nous baladons dans la gare et faisons un petit pèlerinage dans les lieux qui comptaient pour nous (oui, oui, même à la gare… deux ans d’allers et retours ont rendu toute chose significative). Nous buvons un vrai café à l’italienne accompagné de crostate, ces versions italiennes de la tarte de Linz. Nicolas est évidemment aux anges !

Nous rejoignons ensuite notre logement, un petit studio au cœur du quartier où nous avons vécu (les Navigli). Le linge pend aux fenêtres, la cour intérieure est verdoyante et colorée… Tous les souvenirs de nos deux années milanaises nous assaillent. L’appartement est au 4e étage sans ascenseur. On y accède par des escaliers extérieurs qui donnent sur de larges balcons communiquant permettant d’atteindre les entrées. C’est hyper joli.

Nous nous délestons de nos sacs et partons alors à la reconquête de la ville. Il pleut à grosses gouttes… ce n’est pas très agréable mais la grisaille rend la ville poétique ! L’Université Bocconi, la Porta Ticinese, la rue qui remonte vers le Duomo, le quartier des Navigli… un guide touristique ne comprendrait pas notre logique mais notre nostalgie est conquise (et notre compteur de pas aussi).

Nous terminons la journée à l’Osteria La Conchetta, où nous mangeons le plat traditionnel : le risotto cuit dans la meule de Gran Padano. Un délice !

Une première journée de vacances qui réveille d’autres temps révolus.

28 décembre – Une visite

Pour les fêtes de Noël, ma sœur est venue et pour l’occasion, nous lui avons fait découvrir Hong Kong.

Voici donc une idée d’itinéraire pour un aperçu express de notre belle ville :

Jour 1 – Sha Tin et ses merveilles

Le premier jour, nous avons commencé la journée en dégustant de délicieux dim sum au restaurant Lung Dim Sum, à Wanchai. L’endroit est super joli et a un avantage : les portions sont parfaites pour deux.

Nous sommes ensuite montés jusqu’à Sha Tin. Première étape : visite du 10’000 Bouddha Monastery perdu dans les montagnes. Au passage, nous avons admiré une horde de singes sauvages plutôt facétieux.

Puis, nous sommes allés au Hong Kong Heritage Museum. Ma sœur est passionnée d’arts martiaux et l’exposition dédiée à Bruce Lee était donc un incontournable. Sur la route, nous avons traversé un jardin traditionnel où nous avons admiré quelques hérons qui se reposaient et de nombreux oiseaux aux diverses houpettes.

Nous sommes ensuite revenue à Wanchai où nous avons dégusté de super wontons traditionnels au Kuen Kee Won Ton Noodle.

Nous sommes ensuite parties à la conquête de Wanchai : son marché, la Lee Tung Avenue… la Blue house et la journée était déjà passée !

Jour 2 – Central et environs

Le lendemain, nous avons commencé la journée en prenant le tram pour se diriger à Central. Là, nous avons tout d’abord fait un saut à la librairie Parenthèse, lieu d’enchantement pour tout Francophone vivant à l’étranger. Ma sœur était ravie, Tokyo ne possédant aucune librairie de ce type.

Ensuite, nous sommes montés à Tai Kwun, l’ancienne prison. Après la visite, nous avons remonté Hollywood Road avec des escales au PMQ, au Man Mo Temple puis sur la rue des Antiquaires.

Après avoir flâné, nous nous arrêtons pour manger au Dragon State Kitchen Restaurant, où nous lui faisons goûter le fameux char siu et le fameux canard grillé à la hongkongaise.

Nous continuons ensuite notre balade pour admirer la rue des poissons séchés et la rue des ingrédients de médecine chinoise. Puis, nous rentrons en tram. Il fait froid et nous terminons donc la journée en regardant un classique hongkongais avec de grands grands acteurs et une intrigue haletante : Infernal affair !

Jour 3 – Cheung Chau pour Noël

La veille de Noël, le soleil est radieux. Direction mon endroit favori à Hong Kong, la splendide île de Cheung Chau !

Après une grosse demi heure en bateau, nous accostons. Nous visitons alors le village : son temple, ses ruelles, ses boutiques. Nous nous asseyons sur la plage pour boire un kombucha local, dégustons les boulettes de poissons typiques du village, admirons les chiens qui jouent sur le sable.

Puis, nous nous mettons en marche pour aller voir la grotte du pirate Cheung Po Tsai. Là, nous la traversons et rions en nous imaginant en corsaires.

Vers 5h du soir, nous reprenons le bateau. Il est temps de rentrer pour aller réveillonner. Au programme : une délicieuse fondue suisse.

Jour 4 : Kowloon side

Pour Noël, nous sommes invités à midi chez nos amis australiens. Après avoir excellemment bien mangé, nous avons besoin de nous activer. En fin d’après-midi, nous voilà donc en route pour découvrir Mongkok et ses merveilles. La foule est dense en ce jour de Noël. Nous nous faufilons entre les gens et redescendons en direction de la baie Victoria : Mongkok, Yau Ma Tei, Jordan… nous nous arrêtons à Temple street où le marché a pris totalement vie. Puis, nous continuons vers Tsim Sha Tsui avec sa skyline sublime! Il fait nuit. Les lumières scintillent. C’est très beau.

Jour 5 – Causeway Bay

Cet après-midi, ma sœur s’en va. C’est passé trop vite. Le matin, elle fait donc ses bagages. Puis, une fois ceci fait, nous retournons manger de bons dim sum chez King’s Dim Sum, à Causeway Bay. Elle goûte le congee, le riz cuit dans la feuille de lotus et les lo bak go.

Nous continuons ensuite notre chemin via le Victoria’s park et visitons le temple de Tin Hau avant de retourner à la maison pour ensuite l’accompagner au Airport express.

Nous avons adoré pouvoir reservir de guides… et lui faire découvrir notre belle Hong Kong !

14 avril – Les délices de Kyoto

Cette semaine, nous avons passé quatre jours à Kyoto, ancienne capitale du Japon et capitale de la zen attitude avec ses 400 temples et son charme d’antan.

Le premier jour, après notre installation au ryokan, nous allons manger dans un petit restaurant appelé Nishijin Nebiya. L’endroit est charmant et absolument local. Tout est en japonais mais Google translate est notre ami et nous dégustons l’un des meilleurs repas de notre séjour, à un prix on ne peut plus raisonnable.

Des tempuras aériens !

Les babines pleines, nous décidons de mettre le cap sur Daitoku Ji, un grand jardin regroupant de nombreuses anciennes écoles de bouddhisme zen. On sillonne sous les pins et entrons dans des maisons qui feraient rêver le plus ronchon des ronchons. Des pièces sublimes, des paravents peints avec douceur, des jardins à se pâmer… C’est d’ailleurs si beau que Nicolas Bouvier, lors de son séjour au Japon, en fût le concierge pendant 4 mois. Et moi aussi je m’y installerais bien.

Nous continuons à marcher jusqu’à la rivière Kamo. Nous voulons visiter le jardin botanique mais nous nous faisons avoir par le temps. A 4 heures, tout ferme : les temples, les jardins… suivis par les musées à 5 heures et les magasins à 6 heures. Les Kyotoïtes sont des couches tôt ! Nous redescendons le long de la rivière, flânons un peu et finissons à Gion, l’ancien quartier connu pour ses geishas, avec son architecture sublime. Il est 19h15, nous cherchons un lieu où manger mais tout est plein. A craquer. Impossible de trouver quoi que ce soit. Nous errons un peu et finissons dans un bar assez sympa mais si mal organisé qu’au bout de deux heures nous n’avons reçu qu’un plat sur les quatre commandés (et il s’agit de snacks, pas de plats très élaborés). De où nous sommes assis, nous voyons les cuisines et tout est frit, frit, frit, refrit. Nous sauvons nos artères et rentrons donc. Nous sommes en effet attendus au Ryokan pour l’heure du sento et on ne rigole pas avec ça.

Le lendemain, après une bonne nuit de sommeil, je dois me lever. Je suis attendue au Lycée français de Kyoto où une classe de CP et de CM1 m’attendent pour un atelier créatif. J’y rencontre un collègue, Christophe Mauri, auteur talentueux pour enfants et ensemble nous stimulons l’imagination des petits. Puis, nous partageons un repas très sympathique avec les deux enseignantes qui sont vraiment supers !

L’après-midi, je rejoins Nicolas qui pendant ce temps est allé faire des photos sous des arches et nous allons nous balader au bord du chemin de la Philosophie, un sentier magnifique longeant le canal du lac Biwa. Il pleut… et l’heure tourne. 5h, les cloches résonnent. Tout ferme. Nous flânons en ville ! A 18h, traumatisés par notre expérience de la veille, nous nous arrêtons pour manger… L’heure des repas « à la Suisse » a sonné! C’est une bonne idée. A 18h30, le resto refuse du monde… et nous profitons de délicieuses spécialités de Kyoto. A 20h, nous faisons une marche digestive dans le vieux Kyoto en regardant les gens galérer pour trouver un endroit où s’asseoir et nous nous congratulons de notre ingéniosité d’avoir mangé tôt !

Le jeudi, le temps est sublime. Nous commençons la journée au marché de Nishiki où nous mangeons une omelette sur le pouce. Et nous prenons un bus pour rejoindre le Kiyomizu-dera, un temple superbe où mon prochain roman se passera. J’en arpente donc tous les recoins. Je me faufile dans un tunnel tout noir… le ventre de Bouddha… pour aller voir une pierre spéciale, remonte les allées, lit tous les panneaux tandis que Nicolas fait de magnifiques photos.

Après cela, nous redescendons par Ninenzaka, quelques ruelles charmantes bordées de boutiques. Si je m’écoutais, il me faudrait quelques millions et un container pour ramener tout ce que je trouve joli.

Comme nous sommes des estomacs sur pattes, nous nous arrêtons pour goûter à une spécialité que j’adore : de l’anguille dans un charmant petit restaurant, appelé Kaneyo. Nous nous rendons alors au Honen-In, un temple comprenant également une galerie d’art où je sympathise avec l’artiste. Puis nous marchons jusqu’au Gingaku-Ji, alias Pavillon d’argent. Ce jardin féerique comprend la villa d’un ancien shogun au goût sublime.

Il est 17h, l’heure du repos. Nous nous arrêtons donc dans un parc pour profiter des derniers rayons du soleil avant de nous diriger vers le centre pour croquer un morceau et finir la journée !

Le vendredi est notre dernière matinée à Kyoto ! Après un petit-déjeuner traditionnel à base de maquereau et de natto, nous visitons l’ancien palais impérial ! C’est majestueux…

Il est alors temps de nous diriger vers la gare pour rentrer à Tokyo ! Même le retour est un enchantement lorsque nous voyons le Mont Fuji se dresser vers le ciel depuis notre train rapide !

08 décembre – Affaires d’hiver

Je prépare ma valise. Il est temps de ressortir les manteaux, les gros pulls, le bonnet et les chaussures en cuir. Cela fait depuis 2019 qu’ils dorment au fond de l’armoire.

Le manteau est lourd. J’avais oublié. Une couche de poussière s’est posée sur la laine. Les chaussures sont si difficiles à enfiler… et les pulls blancs ont jauni, roulés en boule derrière les vêtements d’été.