En Suisse, le système de contrôle dans les trains reste encore traditionnel. Pas de bornes à l’entrée des gares, on laisse le client acheter son billet et monter dans le train sans vérification. Ensuite, le placement est libre. Pas de places numérotées comme en Chine ou en France. Chacun s’assied où il le veut, selon la classe payée.
Pendant le trajet, le contrôleur passe alors. Il doit arpenter le wagon à chaque gare et pourtant, il ne se trompe jamais, ne redemandant pas de voir le ticket des gens déjà contrôlés.
A Hong Kong, le commun des mortels n’a pas de voiture. Les transports publics ici sont si efficaces et les places de parking si chères que conduire n’a pas d’intérêt… à moins de vivre à Clearwater Bay.
Seuls les utilitaires, les taxis et les transports publics sillonnent donc les rues… ainsi qu’une mince frange de la population qui possède de très très belles voitures.
De ce fait, lorsqu’un accrochage survient – ou une dispute a un feu rouge – on a rapidement l’impression de se retrouver dans Fast and Furious ou dans Gran Torino.
Ce matin, en bas de chez moi, une femme assise au volant d’un cabriolet décapotable gris métallisé rutilante tente de sortir de sa place de parc. Mais une Maserati jaune poussin, juste derrière elle l’en empêche tandis qu’une Tesla patiente en double file. Ca klaxonne. Ca hurle. Ca crie quelques insultes ce qui est assez cocasse puisque j’ai l’impression d’être dans la halle B du Salon de l’Auto de Genève, les hôtesses en moins.
Nous sommes serrés dans la salle d’attente. La foule est fébrile. Elle patiente, tournée d’un seul côté ! Le Peak tram va arriver !
Soudain, il nous fait face. Il ne ressemble plus à celui qui a été construit en 1888 mais il est beau, tout fait de verre et de bois. Il s’arrête sur le quai, les gens poussent, impatients. Nous y grimpons en dernier et je me colle contre une fenêtre. Les gens sont heureux et cela fait plaisir.
Il faut dire que le tram est une institution. A l’époque, avant sa construction, le Peak Victoria n’était accessible qu’en chaises à porteur… rendant son accès limité ! Le funiculaire a démocratisé l’accès à la célèbre montagne, lui permettant de devenir le Ouchy de Hong Kong, soit le lieu des promenades du dimanche.
Quand le tram se met en branle, je me retrouve plaquée contre la paroi. Ca monte à pic – c’est le cas de le dire. Autour de nous, la végétation se déploie. C’est très beau. Puis, nous apercevons les immeubles qui défigurent l’arrivée du tram et nous y voilà… prêts à faire le tour du Peak, à admirer les points de vue et les superbes arbres qui y résident.
Lors de mon dernier passage en Suisse, alors que je me plaignais des transports publics suisses que je trouve extrêmement chers, peu fiables et mal répartis… un copain m’a regardé les yeux ronds comme des soucoupes. « Mais il est génial notre système, m’a t’il dit. Surtout si tu compares avec les États-unis ou d’autres pays. ».
Il a raison. Certains pays ont un système de transports publics catastrophique… mais, pas de chance, je viens de Hong Kong, qui est pour moi un lieu exemplaire à ce sujet.
En effet, les transports publics hongkongais sont si bien pensés que la voiture est inutile. Hong Kong a donc 600’000 voitures pour ses 8 millions d’habitants contre 6 millions 4 en Suisse (pour une population identique).
Ici, il est possible de parcourir tout le territoire à l’aide de métros, de bus, de minibus, de trams ou de bateaux pour un prix dérisoire… et avec une fréquence défiant toute concurrence. Peu importe l’heure, on attend très peu et les véhicules sont extrêmement ponctuels.
Pour couronner le tout, un système de subsides a été mis en place. Chaque mois, nous sommes récompensés d’avoir utilisés les transports publics en nous voyant reverser 30% de nos dépenses mensuelles. C’est un moyen très intelligent d’encourager les gens à prendre le métro. Ce matin, je suis donc allée scanner ma carte Octupus et j’ai récupéré 90 HKD… que je pourrai réutiliser le mois suivant.
Donc malheureusement… même s’il y a pire que le système suisse… je n’arriverai plus à le trouver bon après avoir expérimenté l’excellence hongkongaise.