Quand on vit dans une toute petite ville, il faut se créer des aventures pour pimenter le quotidien.
C’est sûrement ce qui est arrivé quand le responsable en charge de la gare a décidé de nommer l’avant de la gare de Neuchâtel : gare sud, et l’arrière gare nord.
J’ai cru pendant bien un mois que Neuchâtel, en plus d’avoir une kyrielle de sorties d’autoroutes, avait deux gares distinctes… eh bien non.
Il suffit de traverser la gare de gauche à droite pour passer du Nord au Sud. Pratique, hein ?
Voilà trois semaines qu’à chaque fois que je traverse une route, je m’extasie. Les conducteurs s’arrêtent aux passages piétons pour laisser passer les gens. Même quand aucun feu ne les y oblige ! Même quand il n’y a personne derrière eux sur la route.
C’est très agréable. (Même si mon côté hongkongais se demande pourquoi tant de précaution alors que les gens pourraient traverser juste après son passage…).
A l’inverse, lorsque je prends le volant, je dois me faire violence pour redevenir polie et ne pas me comporter comme un chauffeur de minibus hongkongais !
Dans la même veine : les ascenseurs suisses n’ont pas de bouton de fermeture des portes. Impossible d’empêcher quelqu’un d’entrer dans la cabine en même temps que nous.
Déballer ses affaires après les avoir emballées trois mois plus tôt réserve quelques surprises. J’avais oublié que j’avais tant de bazar…
Parfois les surprises sont bonnes (Haaa, ma veste en jeans! Ooooh le joli porte encens acheté à Shenzhen…).
Parfois mauvaises (Oh je n’avais finalement pas jeté ce sac rose en forme de chat qui fait un doigt d’honneur que Celui ou Celle Dont je Tairais le Nom m’avait offert… Aaaah, mais pourquoi ai-je embarqué ce poster que je voulais jeter?).
Et parfois cocasse. Oh ma cafetière italienne… qui sent très fort le café. Ah mais elle est pleine !
J’ai eu de la chance, j’ai eu la présence d’esprit de lui scotcher le couvercle avant de la glisser dans un carton (ça compense celle de la vider).
Je passe à l’office du tourisme pour récupérer quelques dépliants sur la région. Parmi eux, le guide des sentiers pédestres de la région. Nous adorons la randonnée. C’est parfait.
Nous nous posons pour le feuilleter quand soudain, la réalité me saute aux yeux. Les Neuchâtelois sont de vrais athlètes. Nos amis L. + M., rencontrés à Hong Kong, n’étaient pas une exception.
Sous la section familiale, en mode randonnée facile, une « petite balade » à faire avec les enfants d’une longueur de seulement 32,4 kilomètres, suivie par une deuxième de 19 kilomètres. Un must pour les têtes blondes.
Autant que mon expérience asiatique soit utile. Voici donc ma première review d’un restaurant asiatique en Suisse.
Jeudi soir, avant notre sortie au cinéma, nous cherchons un endroit où manger un petit truc rapidement. Nous nous arrêtons donc chez les Bao Boys, rue du Bassin 8 à Neuchâtel. L’endroit fait des bao, ces petits sandwichs qu’on trouve à Taïwan ou dans le Fujian.
La décoration du resto est super jolie même si ça reste un endroit de restauration rapide. Des paniers vapeur sont suspendus au mur et une fresque avec un joli tigre colore les lieux.
Le menu, par contre, n’est pas hyper cohérent. Il y a trois types de bao (porc, poulet ou végétarien), une salade de concombre taïwanaise (toujours dans le thème). Puis nous faisons un bond de 2’200 kilomètres, puisque le restaurant propose aussi des ramens et des gyozas (du Japon donc) et des edamame (également du Japon). Mais bon, Taïwan ayant été occupée par les Japonais, peut-être que…
On commande deux sets pour goûter. Nous prenons un set avec un bao au porc et un au poulet + de la salade de Taïwan ainsi qu’un set avec un bao végétarien, des gyozas et des edamames.
Tout est très joli. La présentation est au top. La pâte des bao est très authentique. Cependant, pour le reste, c’est à peu près tout. Ne nous méprenons pas : c’est délicieux mais la farce des baos ne ressemble pas tellement à ce qu’on trouve en Chine ou à Taïwan. Il y a des légumes crus – beaucoup. De la mayonnaise. Le tofu est préparé avec des épices que je n’ai jamais vu en Asie du Sud. Bref, on dirait plus une sorte de cuisine fusion avec une touche sud-américaine. Les gyozas sont bons mais auraient dû être grillés 2-3 secondes de plus pour être parfaits. Les edamames et la salade taïwanaise sont par contre au top.
Je recommande donc l’endroit pour un petit snack goûtu, frais et savoureux. Mais pas pour une expérience gustative authentique !