28 mars – Haute sécurité

Ce matin, j’ai rendez-vous chez le médecin. Oh, rien de grave. Un petit contrôle de routine.

Pour accéder au bâtiment, un scan est obligatoire. Deux hommes m’escortent jusqu’aux ascenseurs et appuient sur les boutons à ma place.

Ensuite je passe un premier SAS de sécurité où je passe un interrogatoire en règle. Ai-je eu de la fièvre? Ai-je été dans un bâtiment au sein duquel quelqu’un de malade s’est rendu ? Ai-je toussé une fois les 14 derniers jours ? Ai-je voyagé (question rhétorique… si je l’avais fait, je serais actuellement en quarantaine)? Etc. Etc.

Je suis alors menée à un long couloir dans lequel plusieurs chaises sont posées à 1m50 de distance l’une de l’autre. Je dois attendre mon tour pour aller faire un autotest Covid.

On m’escorte jusqu’aux toilettes. La partie de plaisir commence. Grattage de nez… etc. Il faut alors glisser son test dans un sac fermé sur lequel un logo Attention radioactivité, donne le ton. Je reviens alors dans le couloir où je patiente 20 minutes, le temps que le test soit validé (en stressant un petit peu quand même). Et une fois ceci fait, je peux accéder à la salle d’attente !

L’avantage c’est que ça me fait voyager par la pensée. J’ai l’impression de me retrouver à Genève, prête à aller visiter les bâtiments de l’ONU. Je me sens du coup presque en vacances !

15 mars – Le mètre en papier

Dimanche. 11h du matin. Le soleil est au rendez-vous. Pour l’occasion, nous voilà dans l’un des parcs de la ville, couchés sur un plaid, un cahier de mots croisés entre les mains.

Soudain, une agitation fait trembler l’air. Au loin, une voix résonne dans un micro : S’il vous plaît, nous vous rappelons qu’en raison des mesures anti Covid, le port du masque est obligatoire, il est interdit de se réunir à plus de deux et un mètre et demi est requis entre les groupes. Together, let’s fight the virus.

Le message passe en boucle en cantonais, mandarin et anglais.

Dans les allées, quatre agents marchent en cadence. L’un tient le mégaphone, un autre surveille les environs tandis que les deux derniers tiennent un long mètre en papier qui mesure un mètre et demi.

Lorsqu’ils aperçoivent un groupe enfreignant les règles citées plus haut, hop, ils courent vers eux… ceux tenant le mètre vérifient si la distance est respectée et si ce n’est pas le cas, ils distribuent des amendes d’environ 500 CHF à toute personne incriminée.

Ca ne rigole pas.

25 février – Montée en flèche

Le pic de Covid que nous traversons ne redescend pas. 8500 personnes contactaient le Covid hier… alors qu’il y a un mois à peine nous étions à 3 cas par jour maximum.

Pour y pallier, nous avons droit à une salve de nouvelles mesures :

  • Nous sommes toujours sommés de nous promener à 2 personnes maximum dans la rue, à ne pas inviter plus d’un foyer chez nous et à nous balader avec le masque sur le nez en toutes circonstances (fumer ou manger n’est pas une excuse)… sous peine d’amendes allant de 5000 à 25’000 HKD selon la faute commise.
  • Le masque doit également être porté en randonnée ou lorsque l’on fait du sport.
  • Le ban des vols en provenance de 9 pays (dont la France, l’Australie, le Canada, l’Inde, le Népal, le Pakistan, les Philippines, les UK et les US) est reconduit jusqu’au 20 avril. Ils ne peuvent pas atterrir.
  • Dès mars, nous serons soumis à un mass testing obligatoire. Nous serons tous testés à 3 reprises… et des autotest seront à faire chaque jour entre les trois tests.
  • Toutes les personnes testées positives, symptomatiques ou non, iront dans des camps à l’isolement… et je vous assure, ça n’a pas l’air très confortable.
  • Tout continue d’être fermé… malgré le fait qu’un pass vaccinal soit lancé dès aujourd’hui. Les non vaccinés se verront désormais refuser l’entrée dans la majorité des endroits tels que les supermarchés.
  • Et le summum : les vacances d’été seront avancées de mi-mars à mi-avril puisque les écoles devraient se transformer en centres de test.

Vivement que ça passe.

10 février – Serrage de vis

Après 600 cas de Covid lundi, nous voilà à 1100 cas par jour. La courbe explose et en ville, les gens font la queue des heures durant pour aller se faire tester.

Pour l’occasion, nos règles se durcissent encore :

Plus de regroupements : il est désormais interdit de se réunir à plus de deux en public. Dans le privé, seules deux familles peuvent être ensemble. C’est une première. Si on fait les marioles, l’organisateur du rassemblement risque 25’000 HKD d’amendes et 6 mois de prison tandis que les invités se verront sanctionner individuellement de 5000 HKD d’amendes.

Fermeture des coiffeurs et des églises : jusque là, tout était fermé à l’exception de ces deux types d’établissements. Il faudra donc patienter avant de se faire une petite coupe ou de boire une petite coupe d’eau bénite.

D’ici deux semaines, intégration d’un pass vaccinal : jusqu’ici, nous n’en avions pas et vaccinés et non vaccinés avaient les mêmes droits. Dès le 24 février, il sera obligatoire d’être vacciné pour accéder aux centres commerciaux, supermarchés, marchés, coiffeurs, églises, centres de loisirs, fitness, esthéticiennes, karaokés, centres de massages et j’en passe.

De mon côté, tous mes cours s’annulent. Et enseigner le théâtre sur Zoom, c’est un peu compliqué. On patiente donc et on bosse sur d’autres projets !

Le point positif, c’est la possibilité aux cas contact de faire une quarantaine à la maison au lieu du centre de Penny Bay. Avec bracelet électronique certes… mais à la maison ! Et ça, c’est un grand soulagement !

08 février – Covid et tralala

Ce matin, mon billet traite encore du Covid. Quelle originalité !

Hier, la ville était sens dessus dessous. 614 cas ont été recensés. C’est du jamais vu en ville. Mais entre Omnicron et les fêtes du Nouvel An Chinois, le nouveau variant est bel et bien dans la place.

Le système mis en place par le gouvernement peine donc à suivre… et de nouvelles mesures ont été prises : désormais, les cas symptomatiques partiront à l’hôpital, les asymptomatiques dans le camp de Penny Bay et les cas contact seront isolés à la maison avec bracelet électronique pour une durée de 14 jours ! Nous sommes plutôt contents et soulagés !

En parallèle, ce sont les chauffeurs de fruits et légumes qui chaque matin livrent les marchés de Hong Kong qui sont touchés et tombent tous malades. De ce fait, la ville est frappée par une hausse des prix. 92% des légumes de Hong Kong viennent en effet de Chine continentale et si ça cafouille aux frontières, toute la chaîne est impactée. Hier, les supermarchés ont été pris d’assauts par la population et les étals étaient totalement vides!

Bref, l’aventure Covid continue. Pourvu qu’elle se termine rapidement !