Après plusieurs mois de silence (l’hiver suisse, c’est vraiment quelque chose…), me voilà de retour avec un sujet qui me tient à cœur : le nouvel an chinois !
S’il ya une célébration que j’ai découvert à Hong Kong… et que j’ai adoré, c’était bien le nouvel an chinois ! Ses lanternes ! Ses décorations ! Ses marchés aux fleurs ! Ses tambours et ses lions…
Je ne m’imaginais pas passer le cap comme si de rien était !
Pour l’occasion, j’ai donc commencé ma journée en inaugurant un rallye lecture autour de mes albums dans une classe en célébrant le fameux nouvel an ! Les élèves ont découvert cette fête, fabriqué des fai chun et reçu des lai see. Quatre enfants célébrant le CNY à la maison ont aussi pu partager leur expérience. C’était génial !
Puis le soir nous sommes allés dans un restaurant lausannois un peu particulier : le Kazoku. Si pour les clients lambda, c’est un restaurant japonais, un menu secret en chinois est disponible via WeChat ou WhatsApp. Il a fallu anticiper, commander le menu en avance (dans mon cantonais rouillé) pour que le chef ait tous les ingrédients… mais le jour J, une table de roi nous attendait !
Nous avons commandé des mets de fête et nous nous sommes replongé dans Hong Kong qu’on aime tant avec quelques amis.
Nous nous sommes habillés en rouge, nous sommes offerts des fleurs et des lai see ! Et nous n’avons plus qu’à espérer que le serpent nous accueille avec panache !
Dong, dong, dong… nous sommes le 31 décembre (oui je poste toujours avec un jour de délai). J’ouvre un œil et elle est là, elle m’attend, la vieillesse ! Les portes sont ouvertes. Il est temps de quitter la trentaine ! En novembre 2024, je rentrerai dans ma quarantième année et… pour me rappeler que c’est un pas de plus en direction de ma tombe… le réveil se fait avec un affreux torticolis ! Je suis aussi rigide qu’un garde suisse en plein service. J’ai mal !
L’avantage : j’ai le port altier de la reine d’Angleterre ! Très chic pour aller prendre le petit-déjeuner.
Bref. Malgré cela, nous décidons quand même d’aller explorer Shenzhen. Douleur, je t’aurai ! Nous nous dirigeons donc vers le OCT Creative Hub, un quartier d’anciennes usines réaffecté en zone creative. Boutiques de designers, galeries, librairies, ateliers… nous explorons les coins et recoins de ce quartier à l’ambiance hipster et détendue.
Nous admirons une exposition très étrange. J’en viens à me demander si les textes expliquant les oeuvres n’ont pas été écrits par Chat GPT avant d’être grossièrement traduits sur un outil de traduction automatique tant ça n’a ni queue ni tête – il est question d’anges et de cheval vert que nous sommes tous au fond de nous… ainsi que de pigeons qui représentent la vie (mais les œuvres étant… esthétiquement discutables également… ça se recoupe – et pourtant habituellement, j’aime beaucoup l’art contemporain).
Nous nous arrêtons ensuite dans un café, observant les gens aller et venir. Je cale mon cou contre un rebord et je suis bien, avec la musique électro qui s’échappe de hauts parleurs. Il fait 25 degrés. C’est très agréable.
Ensuite, nous nous dirigeons vers un autre lieu vanté par les blogs listant les choses à faire à Shenzhen. La ville étant récente… elle s’est construite en 30 ans à peine sur un petit village de pêcheurs dont il ne reste que peu de choses… nous n’embrayons donc pas sur une visite historique. J’ai lu que le quartier de Upperhills était super, très beau architecturalement parlant. Alors go ! Mais en arrivant, c’est la déconfiture : c’est juste un mall. Il est certes assez Instagrammable et a la particularité d’être suspendu entre deux parcs… mais à part cela, c’est juste un centre commercial en somme. Nous en faisons vite le tour et rentrons faire une petite sieste. Je dois être en forme pour ce soir, il n’est pas question que mon torticolis m’empêche de célébrer 2024 avec panache! Non non non ! 2024 sera l’année de tous les possibles puisque je serai excusée de tout (ce sera la crise de la quarantaine, ça ne sera pas de ma faute, niak niak niak)!
Le soir venu, nous sortons manger. Nous nous asseyons sur une terrasse, un 31 décembre. Même après 6 ans loin de la maison, je n’en reviens toujours pas. Devant nous, un énorme sapin de Noël décore la rue (en passant en boucle Last Christmas, All I want for Christmas is you et Santa Claus is coming to town…). Une machine à mousse simule de la neige. Les gens sont tout fous et patinent sur le sol devenu glissant.
Après le repas, nous nous promenons un peu (et fuyons la musique de Noël) puis nous rejoignons le bar où jouaient les musiciens sud-africains d’hier soir. Ils organisent un concert spécial fait de reprises très festives. J’avale un anti douleur et hop, je suis prête pour la soirée. Il faut dire qu’il y a 4 ans que nous n’avons pas eu le droit de célébrer dignement le passage de nouvel an et je suis avide de musique live et de fête. Nous nous en donnons à cœur joie. C’est super super sympa ! Et c’est ainsi que nous rentrons dans 2024 !
Dimanche matin, nous nous réveillons de bonne humeur ! C’est le nouvel an lunaire! Après le petit déjeuner, nous partons à l’assaut de la ville. Mon guide nous suggère un itinéraire qui nous mène au travers des principaux monuments de la vieille ville. Nous commençons par un parc magnifique… et redescendons de bâtiments en bâtiments : la Casa Garden, l’église St Anthony, le Na Tcha Temple, les ruines de Saint Paul, le square Senado, la maison du mandarin… et j’en passe. Le tout jusqu’au temple de A-Ma.
Nous nous asseyons dans l’un des rares cafés de la ville qui soit ouvert. L’échoppe est entièrement décorée sur le thème des macareux et de la musique irlandaise passe en fond. C’est plutôt original !
Comme c’est le matin du Nouvel An, c’est très calme. La grande majorité des commerces sont fermés et les habitant de Macau, habillés de rouge, se rendent chez leur famille pour manger. La route jouxtant le square Senado est devenue piétonne et les gens se baladent, prennent des photos. L’ambiance est à la détente.
En arrivant au temple de A-Ma, la foule se fait plus pressante. Les enfants jettent des pétards sur le sol. Une petite fille m’en offre deux. Je suis toute contente. Les fidèles agitent leurs bâtons d’encens et font des vœux. Je me prête au jeu et je suspens un petit grigri sur lequel je note mes demandes. On ne sait jamais. L’odeur d’encens est si forte que mes yeux me brûlent.
En sortant, je craque et je m’achète une marionnette lion que je ramène fièrement jusqu’à l’hôtel.
A notre retour, la fête se prépare. Une danse du lion a lieu dans la réception de notre hôtel. Une troupe d’enfants et d’adolescents anime les festivités. Les petits tapent sur des tambours tandis que les adolescents font la danse du lion. C’est rythmé et magnifique ! Je suis impressionnée. Les lions traversent tout l’établissement dans une cadence impressionnante ! C’est si bruyant que j’en ai mal aux oreilles.
Le soir, après un repas portugais et une dégustation de vins qui me laisse d’humeur joyeuse, nous allons visiter les casinos de la ville. Là, c’est le festival de la dorure et du kitsch. Les joueurs misent au poker, au backgammon et à d’autres jeux dont j’ignore tout. Nous remontons les allées. Les mises de base sont chères. 30 à 50 CHF pour une partie.
Nous passons d’un casino à l’autre. Au loin, des feux d’artifices éclatent dans le ciel. L’année du Lapin peut commencer !
Dans notre immeuble, notre rue, tous s’agitent. On nettoie à grande eau, on vide les poubelles. On trie. On range.
En parallèle, on se fait les ongles, on se coupe les cheveux. On se fait beau.
Demain, c’est le Nouvel An Chinois. Et pour l’occasion, on ne pourra plus rien couper ou laver. Si la chance se posait sur un minon de poussière dans la maison, sur vos ongles ou vos cheveux, il ne faudrait pas la déloger.
C’est donc le grand ménage de printemps! La ville est belle, propre et fleurie. Et les gens sont contents. Lundi, mardi et mercredi seront fériés ! C’est la fête !
Hier, c’était mon anniversaire… et – comme une prophétie, ma journée a été aussi folle que géniale.
Habituellement, le vendredi, je commence la journée avec mon cours de cantonais. Je suis donc montée à Jordan, où mon prof m’a appris à chanter Joe le taxi en cantonais. Il a été très déçu en apprenant le sens des paroles en français, la version hongkongaise étant 100 fois plus romantique.
Après mon cours, alors que je faisais une livraison pour le travail, j’ai rencontré une Hongkongaise qui avait rencontré Roger Federer. Photo à l’appui, j’ai donc pu papoter de notre star nationale. J’ai alors pris le Star Ferry, sur lequel j’ai sympathisé avec deux bonnes sœurs.
Je suis ensuite allée rejoindre mon très bon ami Yan, qui m’a invité à aller manger dans une ancienne caserne militaire… ambiance Suzie Wong à l’italienne.
Et le soir, après avoir bossé un peu (il fallait bien garder quelques notes terre à terre dans cette drôle de journée), nous sommes allés manger au 31e étage d’un building où nous avons pu admirer la déclaration d’un certain Anson à sa petite copine. Sur un immense panneau lumineux, il lui disait : be my goddess!
Je ne parle même pas de tous les messages, les attentions, les appels qui ont ensoleillé ma journée ! Merci à tous ! Vous êtes fantastiques et je vous adore !
Si mon année à venir est l’image de cette journée, je ne peux que me réjouir!