28 juillet – Courbatures

Après avoir escaladé une montagne en plein cagnard, « à vitesse de chèvre » (selon Nicolas qui m’observait depuis en bas), j’ai décidé de récompenser mes efforts en m’offrant un petit massage.

Pour l’occasion, pas question de choisir un traditionnel massage de dos ou de pieds… non ! En avant les nouvelles aventures… je teste donc le massage traditionnel au bambou. Et quand le monsieur me demande si j’en veux un doux, moyen ou fort, pas question de faire ma chochotte. Je choisis évidemment la dernière option.

Le massage vietnamien au bambou est sensé avoir de nombreuses vertus telles que la prévention des troubles musculaires, la réduction des accidents vasculaires cérébraux et la détoxification du corps. Je suis donc convaincue et m’allonge sur la table.

La masseuse commence donc à me pétrir avec de l’huile, puis avec l’aide d’un bambou brûlant chaud, elle me masse le dos. Elle descend alors vers les pieds… me plante les bâtons dans les plantes. Jusque là tout va bien. Ensuite elle me demande de me retourner et s’attaque à mes jambes et alors là, je commence à souffrir. Mais comme j’aime les massages douloureux, je suis plutôt contente.

Elle me recouvre alors avec un linge de bain, elle me frappe le corps avec les bâtons qui sont toujours très chauds. Après la torture le soin, elle termine par me masser la tête (avec les mains, ouf!). La session est terminée.

Malgré le fait que j’aie payé pour me faire bastonner à coup de cannes, je sors de là détendue et ravie – on est masos ou on ne l’est pas… Je me traîne jusqu’à l’hôtel et je dors comme un bébé.

Le lendemain, au moment de me lever, je pousse un cri de douleur. Mes cuisses sont courbaturées comme jamais. Sortir du lit, m’asseoir ou me lever, mettre mon short, marcher ou descendre les escaliers, j’ai l’impression d’avoir pris 50 ans dans les dents. Et les heures passant, les crampes ne s’améliorent pas. J’ai une pensée émue pour ma grand-maman qui essaie encore de se lever à 97 ans. Tout est difficile. Marcher. Aller boire un verre. Sortir d’un véhicule. Tout.

Bref, avec un peu de chance, ça ira mieux demain.

08 août – Les genoux de Lilly

Ce soir, je m’accorde un petit plaisir… je vais me faire faire un massage thaï. J’ai mal au dos, alors cela tombe à pic.

En arrivant sur les lieux, je rencontre Lilly, ma masseuse du jour. Lilly est une femme plutôt menue, 1m60 tout au plus, avec de longs cheveux noirs et une frange qui lui tombe sur les yeux. À côté d’elle, j’ai l’air d’une géante disproportionnée.

Je m’installe, mets le t-shirt et le short prêtés par l’institut (pas de massages en sous-vêtements ici…). Nous « discutons » brièvement… mais c’est assez sommaire puisqu’elle ne parle pas anglais et que mon vocabulaire en cantonais concernant les parties du corps reste à améliorer. Sans plus attendre, Lilly commence à me planter ses phalanges et ses doigts dans les recoins de ma colonne. Elle sait immédiatement où appuyer. Nœuds… tensions… rien ne lui échappe et je quitte mon corps dans un nuage de bien-être et de douleurs.

Soudain, je sens qu’elle monte sur la table de massage. Elle m’enjambe, s’assied sur moi et me plante ses coudes le long de ma colonne. Je cesse de respirer.

Au bout de quelques minutes (ou heures, je ne sais plus…), elle se lève et dans un mouvement que j’imagine digne de la finale de gymnastique des JO de Tokyo (j’ai toujours la tête plantée dans la table), elle me grimpe littéralement dessus et ce sont ses genoux qui remontent le long de mon dos… se plantent là où mes nerfs sont les plus tendus. Si ça fait extrêmement mal, ça fait vraiment du bien en même temps.

Je sors de là, mes douleurs dorsales se sont évaporées. Je flotte. Mon corps ne pèse plus rien.

Lilly est une magicienne !