24 juillet – Da Nang : la nonne

Nous passons devant un temple. Son architecture est splendide avec son immense statue en pierre blanche se dressant au cœur d’un jardin, et ses murs jaunes vif. Un immense Bouddha en or jaune trône devant l’entrée. A ses côtés, une vingtaine de nonnes somnolent. Elles sont assises, pieds nus, vêtues d’une robe grise anthracite à même le sol.

Curieuse, je m’approche et jette un regard dans le sanctuaire. Il est ouvert vers l’extérieur et richement décoré.

Soudain, l’une des religieuses me fait signe de la main. « Come, come… » me dit-elle. Elle est très âgée. Une épaisse chevelure blanche recouvre un visage constellé de rides. J’enlève mes chaussures et elle me saisit par le bras, m’entraînant à sa suite. Elle m’amène devant le premier Bouddha et me demande de me prosterner. Je m’exécute. « Again! », me dit-elle. Une fois, deux fois, trois fois. Bon… Puis elle me reprend le poignet et m’amène vers deux autres statues. Rebelote. Je m’agenouille. Touche le tapis avec mon front, selon ses directives.

Au fil des prosternations, elle me serre de plus en plus fermement et me tire vers l’arrière du temple. Ses doigts s’enfoncent dans ma peau. Je ne comprends pas où elle me mène. Je résiste sans grand succès ! Je ne vais pas commencer à malmener une dame âgée quand même…

Nous nous approchons d’une porte et je commence à me poser des questions. Où va t’on comme cela ? Mais elle ne parle pas anglais… et je ne sais dire que bonjour et merci en vietnamien.

Là, une autre nonne – la cinquantaine – arrive en courant. Sa peau est bronzée et ses cheveux sont noués en une queue de cheval. Elle interpelle sa consœur et me prend par l’autre bras. Toutes deux serrent, m’ecartèlent, commencent à me secouer en se disputant. Ce n’est pas agréable. Je me dégage difficilement.

Aux mouvements de tête de la deuxième, je comprends que la première religieuse doit être sénile et ne pas avoir toute sa tête. Je recule le plus discrètement possible vers l’entrée, les laissant à leur querelle.

Les autres nonnes rient sous leur cape en me regardant passer. J’ai dû faire leur journée… quant à moi, je suis amusée. C’est la première fois que je suis « attaquée » par des bonnes sœurs !

31 octobre – Hanoi versus Hong Kong

Même si ces deux villes d’Asie du Sud-est sont toutes proches géographiquement, Hong Kong et Hanoï ont pourtant leurs singularités propres. Voici ce que j’ai observé pendant mon séjour :

La géographie : alors qu’Hong Kong n’est que montagnes et vallées… Hanoï est toute plate. C’est par ailleurs très agréable pour se balader en ville. Mais les amateurs de randonnée devront s’éloigner de la ville pour trouver leur bonheur. Nous avons retrouvé nos hauteurs aimées vers Ninh Bin et Ha Long.

L’ambiance : Hanoï est si festive. J’ai trouvé que les gens riaient beaucoup. Ils avaient l’air plus détendus que les Hongkongais. Le weekend en particulier les gens profitent des extérieurs, chantent et dansent. Il y a des concerts partout et la musique vietnamienne offre une palette infiniment plus large que la musique hongkongaise se limitant essentiellement à la cantopop.

La nourriture : les deux endroits sont riches en gastronomie mais si différents. La cuisine vietnamienne est variée et parfumée. Elle n’est pas grasse ni épicée et propose de nombreux crudités (ce qui n’arrive jamais dans la gastronomie hongkongaise où tout est cuit…). La cuisine hongkongaise est moins forte en diverses saveurs. Concernant les emprunts à leurs anciens colons, le Vietnam est maître en préparation de baguettes croustillantes tandis que Hong Kong s’en tient aux toasts à l’anglaise.

L’air conditionné : A Hong Kong, les gens sont dingues d’air conditionné. Je ne comprends pas qu’on puisse à ce point vivre hors de son environnement météorologique naturel. A Hanoï, la plupart des endroits ont des ventilateurs au plafond et non la clim. On a pas besoin de pull pour rentrer dans des bâtiments. Alors certes, il fait plus chaud et on transpire mais c’est quand même meilleur pour l’environnement et pour la santé.

Les terrasses : les habitants de Hanoï étant moins effrayés par la chaleur, il y a des terrasses partout. Restos, cafés ou bar… tout se fait dehors et c’est pour moi un pur bonheur. A Hong Kong, rien de tout cela. Les quelques terrasses de la ville (qui se comptent sur les doigts d’une main) sont des lieux pour expatriés et touristes.

Les transports publics : Si à Hanoï, il y a bien des bus et un train, j’ai trouvé les possibilités en transports publics plutôt pauvres. Et le traffic est tel qu’il est difficile de se déplacer. Les transports publics hongkongais sont un vrai paradis sur terre… et la voiture est complètement inutile.

La pollution : D’après le site IQ Air, Hanoi serait 4 fois plus polluée que Hong Kong selon les moyennes annuelles. Et je peux le confirmer. Si je souffre en janvier à Hong Kong avec l’approche du Nouvel An Chinois, je n’ai jamais eu de telles sensations de crasse et d’étouffement. Mais c’est évident. Hanoï abrite 7 millions de scooters qui sillonnent quotidiennement les rues. Il est donc évident que ça puisse avoir des conséquences.

Les horaires : Hong Kong n’est pas une ville de lève-tôts. Promenez-vous à 7h du mat dans les ruelles, et vous aurez l’impression qu’il est à peine 4h du matin. A Hanoï, c’est différent… les gens sont dehors dès les premières lueurs de l’aube (et de nombreux papis boivent d’ailleurs de la bière alors qu’il n’est pas passé 9h… ça m’a bien surpris).

Les vélos : à Hong Kong, les vélos sont inexistants. A Hanoï, ce sont les piliers essentiels du transports en tout genre.

Les trottoirs : à Hong Kong, les trottoirs ont beau être envahis de gens, ils restent des trottoirs pour marcher. A Hanoï, les trottoirs sont multi-fonctions. Ils permettent de stocker des choses, de s’y reposer. Ce sont des extensions aux restaurants et aux maisons. Ce sont des garages, des parkings, des lieux de stockage… de joyeux fourre-tout. Mais les Hanoïens sont donc des maîtres en slalom géant.

En revenant à Hong Kong, pour la première fois, je me suis dit : mais c’est si large, si aéré ! C’est fou…

Bref. Deux villes, deux ambiances… J’ai adoré ces vacances, ce pays et cette jolie ville du Nord et je repars requinquée pour la suite de cette année!