Un an après, bilan : l’âge

Voici presque un an que j’ai quitté Hong Kong. Il est temps de faire le bilan. Une petite série d’articles suivra donc sur cette année déroulée en terres helvétiques !

Le premier bilan : l’âge !

Quand j’ai déménagé à Hong Kong, j’avais 33 ans. Nous étions en 2018. Le Brexit n’avait pas eu lieu. La Reine d’Angleterre était encore en vie. Je n’avais jamais entendu le mot « Covid ». Je ne savais rien sur la couleur des parapluies. Je n’avais jamais entendu le mot « iel » ni « banger ».

Je suis arrivée dans un monde où l’âge ne comptait pas. Je ne sais pas si c’est Hong Kong, le petit monde des expats ou mon expérience à moi… mais pendant 6 ans, on en avait rien à faire de l’âge des gens. Je me suis fait des amis de 25 ans ou moins. Des amis de 60 ans ou plus. Pendant 6 ans… tout ce qui comptait, c’étaient les gens. Qui ils étaient. Pas le nombre de bougies sur leur gâteau d’anniversaire ! On ne se demandait pas qui était vieux ou jeune. Et du coup je me sentais juste moi-même !

Puis, je suis rentrée en Suisse. Et là, par la force des choses, j’ai réalisé que les gens se classaient par âges. On fréquente nos contemporains (à l’exception de ses parents… ou des membres de sa famille).

Naïfs et encore frais de notre expérience hongkongaise où on fait ce qu’on veut sans se demander si on a dépassé la date limite, nous avons alors intégré une nouvelle équipe d’impro. Et là, nous avons débarqué dans un groupe adorable de gens plutôt jeunes. Qui utilisait un vocabulaire et des codes qui m’étaient mystérieux. Qui me posaient des questions étranges du type : y avait il beaucoup de neige à ton époque ? Qui ont poussé un cri horrifié quand j’ai avoué mon âge ! Et qui me parlaient comme si j’étais un vieux loup de mer, une pipe au bec qui leur racontait de vieux contes oubliés ! Bref. Le temps faisant, les choses se sont allégées. Je suis toujours la daronne du groupe… mais ils me parlent enfin normalement. Et moi j’apprends pleins de choses et c’est génial !

J’aimais cette mixité d’âge à Hong Kong et j’espère ne pas m’en défaire ici !

Le Nouvel An Chinois

Après plusieurs mois de silence (l’hiver suisse, c’est vraiment quelque chose…), me voilà de retour avec un sujet qui me tient à cœur : le nouvel an chinois !

S’il ya une célébration que j’ai découvert à Hong Kong… et que j’ai adoré, c’était bien le nouvel an chinois ! Ses lanternes ! Ses décorations ! Ses marchés aux fleurs ! Ses tambours et ses lions…

Je ne m’imaginais pas passer le cap comme si de rien était !

Pour l’occasion, j’ai donc commencé ma journée en inaugurant un rallye lecture autour de mes albums dans une classe en célébrant le fameux nouvel an ! Les élèves ont découvert cette fête, fabriqué des fai chun et reçu des lai see. Quatre enfants célébrant le CNY à la maison ont aussi pu partager leur expérience. C’était génial !

Puis le soir nous sommes allés dans un restaurant lausannois un peu particulier : le Kazoku. Si pour les clients lambda, c’est un restaurant japonais, un menu secret en chinois est disponible via WeChat ou WhatsApp. Il a fallu anticiper, commander le menu en avance (dans mon cantonais rouillé) pour que le chef ait tous les ingrédients… mais le jour J, une table de roi nous attendait !

Nous avons commandé des mets de fête et nous nous sommes replongé dans Hong Kong qu’on aime tant avec quelques amis.

Nous nous sommes habillés en rouge, nous sommes offerts des fleurs et des lai see ! Et nous n’avons plus qu’à espérer que le serpent nous accueille avec panache !

20 juillet – La beauté de la petitesse de la Suisse

Nous marchons au bord du lac avec nos amis, Lenny et Caro, rencontrés à Hong Kong. Ils passent quelques jours chez nous et après une belle journée à faire trempette, nous nous dirigeons vers la cabane du pêcheur. J’ai en effet le projet de leur cuisiner des filets de perches.

Sur la devanture, un nom est écrit en grand. Un nom qui nous est familier. On pousse la porte en métal. Le professionnel est là, en train de couper des filets. Il nous accueille avec un sourire jusqu’aux oreilles et nous commençons à papoter. Et là, nos amis de passage réalisent à quel point la Suisse est magique et petite puisque le pêcheur n’est autre que le cousin de nos amis très chers de Hong Kong qui possèdent la magique librairie Parenthèses.

La magie opère encore puisque sa femme arrive. Et qu’elle aussi, a vécu dans la mégalopole asiatique… c’est d’ailleurs là qu’ils se sont rencontrés ! Ils nous parlent des montagnes hongkongaises, des étoiles pleins les yeux.

Tout Hong Kong se retrouve bercée dans cette échoppe perchée sur le lac de Neuchâtel.

[Les filets de perche achetés chez lui sont les meilleurs que j’aie jamais mangés. Pour les lecteurs qui vivent dans la région, c’est ici que ça se passe.]

30 avril – L’épineuse question du lunch

Il y a une chose qu’il a fallu réapprendre : celle d’anticiper les repas de midi.

Après être allée une ou deux fois au travail « à la fresh », j’ai failli m’étouffer devant les tarifs des menus du jour.

25 CHF dans le meilleur des cas pour une simple assiette. Sans compter la boisson… jamais comprise comme à Hong Kong où le thé coule à flots. Un sandwich dans une boulangerie… allez… 9 CHF ! A nouveau, sans même la serviette.

Les lunch set de Hong Kong comprenant entrée, plat, dessert… + boisson pour – allez, 15 CHF grand maximum en cas de folie – me semblent bien loin !

J’ai recommencé à me faire des petits lunchbags !