26 octobre – Des monuments, des temples et des considérations linguistiques

Nous nous réveillons au coeur de la vibrante Hanoi et ne tardons pas à aller explorer la ville. Nous visitons le temple de Ngoc Son sur le lac Hoan Kiem, remontons vers le quartier français, admirons les vestiges des anciennes bâtisses coloniales et nous arrêtons à l’opéra. Le lieu est historique. Il est construit en 1910 sur le modèle de l’opéra Garnier de Paris. Et c’est de son balcon que les Viet-Minh annonceront la reprise du Nord par leur parti (en très résumé… l’histoire est complexe).

Nous buvons un café sous sa palmeraie avant de repartir à l’assaut des rues, remontant jusqu’à la prison de Ho Loa, un autre vestige – moins festif et c’est peu dire – de l’ère coloniale. Aujourd’hui transformée en musée, la prison est un triste lieu de mémoire. Je prends l’audioguide et je manque de défaillir en entendant les horreurs qui s’y sont passées. Une guillotine se dresse au cœur de la bâtisse. C’est la première fois que j’en vois une. Mais le lieu est un incontournable et permet de mieux comprendre l’histoire de Hanoi.

Après cela, nous découvrons le quartier et mangeons des Bánh Cuón attablés à une petite terrasse. Je découvre en lisant la carte que le vietnamien partage quelques similarités avec le cantonais… par exemple, le mot poulet « ga » ressemble à « gai » en cantonais. Le mot fruit de mer se dit « hai san » versus « hoi sin » en cantonais… et les deux langues sont chantantes et agréables à l’oreille. Et la raison est simple : 60% du vocabulaire vietnamien tire ses origines du chinois que l’on parle dans le Guangxi et à Guangdong… soit du cantonais ! Comme quoi…

Après ces considérations linguistiques que je partage avec un enthousiasme pressé à Nicolas, nous continuons notre périple jusqu’au sublime temple de la littérature. Le lieu est empli de calme et me ravit. Puis nous rentrons nous reposer. Nous avons marché 14 kilomètres et mes orteils demandent une pause.

Le soir, nous nous laissons tenter par un massage vietnamien. A l’instar du massage chinois, il commence par le dos et est bien moins douloureux même si très agréable.

Puis, nous sortons pour la soirée. J’essaye de corrompre le cuisiner du restaurant où nous nous arrêtons pour obtenir sa recette d’aubergines à l’ail, sans succès… et nous rentrons doucement en nous faufilant dans le Vieux Quartier. Même s’il n’est que mardi, tout n’est que musique… et je suis vraiment dépaysée.

25 octobre – Tai Chi à l’aube

A 5h30, le réveil sonne. Nous nous extirpons péniblement des draps pour aller voir le lever de soleil sur la baie. L’astre est rose vif et la température est idéale.

La matinée s’enchaîne alors sans pitié pour les lèves tard. 6h30 : initiation au tai chi sur le pont. 7h : petit déjeuner ! J’opte pour un Phò et Nicolas me regarde avaler des couteaux (le coquillage donc… je ne suis pas encore fakir…) avec un œil dubitatif. 7h45 : départ pour une ferme de poissons… Pas le temps de niaiser!

Nous rejoignons les pêcheurs et leur village flottant, aujourd’hui transformé en centre d’écotourisme. Ils nous emmènent en balade tout en ramassant les quelques déchets portés par les marées entre deux coups de rame. On admire les pics de près… alanguis par le calme environnant. Sur les plateformes, des chiens et des chats paressent au soleil. Un homme prépare une soupe tandis que des poissons sautent dans leurs enclos.

Après la visite, nous rejoignons le bateau et il est déjà temps de rentrer au port.

Si la croisière dans la baie d’Ha Long reste une activité très touristique, elle en vaut vraiment le détour… et je ne peux donc que la recommander chaudement.

De retour à terre, nous prenons un bus pour Hanoi et retrouvons la frénésie de la ville. Nous slalomons entre les scooters, les vendeurs ambulants, les restaurants à même le trottoir et nous perdons dans le vieux quartier. Les bâtisses tout en longueur me charment totalement et je suis conquise par ce petit bout de terre tout en contraste.

Pendant la soirée, nous retombons sur deux Danois qui étaient avec nous à Ha Long. Puis, en s’asseyant dans un restaurant servant des bò bún cha giò (une soupe de vermicelles aux nems), on se rend compte que nos voisins sont deux Belges également rencontrés sur le bateau. Nous éclatons de rire. Le monde est petit !