30 décembre – Où l’on se perd dans Guangzhou

Ce matin, je me réveille tardivement. La fatigue aura eu raison de moi. Mais à peine levée, nous reprenons nos explorations.

Ce n’est pas simple. Les guides touristiques que je possède accordent à peine une page à la capitale du Sud. Je dois donc croiser les infos, chercher sur Internet, puis ensuite tâcher de trouver les adresses sur Google (qui ne comprend pas la moitié d’entre elles…) car l’application maps que j’ai sur WeChat est en chinois et je ne suis pas équipée d’un iPhone, seule alternative efficace.

Bref, après quelques investigations, nous filons donc vers le Yuexiu park qui renferme une partie de l’ancienne muraille de la ville, la résidence de Sun Yat Sen (encore une!) et une emblématique statue de cinq chèvres qui sont le symbole de la ville.

En effet, celle ci raconte que dans l’ancienne Guangzhou, il fut un temps où une sécheresse durait de nombreuses années. La nourriture était extrêmement rare et les gens luttaient contre la famine. Mais un jour, une mélodie s’est fait entendre dans toute la ville et un nuage est apparu. Sur celui-ci, se tenaient cinq dieux assis sur le dos de chèvres de cinq couleurs différentes. Chacun tenait une gerbe de blé à six tiges qu’ils donnèrent au peuple, accompagnés des cinq chèvres. À partir de ce moment-là, Guangzhou ne connut plus jamais la sécheresse et obtint de riches récoltes. Les cinq chèvres se transformèrent en pierre.

Bref, nous avons arpenté le parc. De nombreuses personnes âgées y faisaient du sport ou y chantaient à tue-tête. Au passage, nous sommes tombés sur le musée historique de Guangzhou situé dans un bâtiment datant de la dynastie des Ming. Et nous avons trouvé les chèvres – qui, je dois bien l’admettre, ne sont pas très jolies. Mais bon.

Nous nous sommes ensuite dirigés vers un lieu qui avait l’air super sympa : Redtory. Un lieu près de la rivière avec d’anciennes usines transformées en galeries d’art et en lieu hipster. Nous avons donc traversé la ville (tous les lieux intéressants se trouvent aux antipodes les uns des autres). En arrivant devant, un garde nous a stoppé net. Il ne parle que mandarin mais le message est clair : personne ne passera. C’est alors que nous tombons sur un couple. La jeune femme est cantonaise et nous précise que le lieu n’a pas survécu au Covid. A l’heure actuelle, tout est abandonné et d’ici quelques mois l’endroit aura été transformé en supermarché géant.

Nous sommes au beau milieu de nulle part. Alors nous décidons de revenir dans un lieu touristique et nous dirigeons vers la tour de Canton, un building de 500 mètres de haut construit en torsade. Tout près de la tour, nous nous arrêtons manger des dim sum. Nous voulons comparer avec Hong Kong. Et ils sont délicieux, énormes et très frais. Les serveuses sont au petit soin pour nous.

Puisque nous y sommes, nous décidons d’escalader la tour. Nous prenons l’ascenseur… traversons les 45 boutiques de souvenirs et la vue est là ! Impressionnante malgré le smog.

En haut de la tour, un parc d’attractions a été aménagé : matériel de grimpe, œufs pour faire le tour de la structure, basejumping. Quand je vois l’état des rails des télécabines, je passe mon tour.

Un homme, assis sur l’un des plus haut pilier de la structure, répare quelque chose avec du matériel sommaire. J’ai des palpitations en le regardant. Il est accroché avec ses jambes, au dessus du sol, avec une petite balançoire en bois que j’aurais pu fabriquer moi-même. Il y a des héros du quotidien.

Nous redescendons. Il est déjà 5h du soir… et nous rentrons nous poser un moment.

Le soir venu, nous profitons calmement de notre dernière soirée en ville. Demain : direction Shenzhen pour le Nouvel An !

29 décembre – La belle Guangzhou

Pour passer le cap jusqu’à 2024, nous décidons de partir à la conquête d’une ville voisine de Hong Kong : Guangzhou, alias Canton. Située à 1h à peine en train de Hong Kong, on se devait d’aller l’explorer. Le jeudi matin, nous voilà donc à la gare de Kowloon Ouest pour aller prendre un train. On passe la douane, les contrôles. Et nous voilà en partance pour ce coin de pays que nous ne connaissons pas encore.

Une heure plus tard, nous y voilà ! Après avoir déposé nos affaires à l’hôtel, nous partons donc à la conquête de la ville. Et quelle ville. C’est immense… IMMENSE ! C’est la 3e plus grande ville de Chine, après Shanghai et Pékin et c’est la capitale du Sud de la Chine. 15 millions d’habitants y vivent sur 8’000 kilomètres carrés, soit 100 fois plus grand que la ville de Zürich qui fait 80 km carré (pour vous donner une idée).

Nous commençons notre visite par l’ile de Shamian, qui techniquement n’est pas une île mais un très joli quartier en bord de fleuve. Après la guerre de l’opium, le quartier fut une rétrocession étrangère : française et britannique. Elle a toujours son âme d’antan avec ses bâtiments coloniaux et ses couleurs pastels. C’est très joli.

Nous y flânons, tout comme de nombreux mariés qui se prennent en photos, aux côtés d’influenceurs de tous types.

Nous remontons ensuite jusqu’à la Qingping Road, une rue bordée de marchands de fruits de mer séchés ! Dans un grand bac, des scorpions grouillent. Des chats miaulent dans des cages. Des fumets délicieux s’échappent des magasins. Les gens sont très gentils. Ils nous saluent chaleureusement lorsque nous passons, sursautant quand je leur réponds en cantonais. Car OUI, ici la langue que je m’évertue à apprendre depuis 5 ans m’est utile ! C’est très satisfaisant ! Ils me comprennent et je les comprends.

Nous remontons les rues, observons tout ce qui s’y passe. Dans un des quartiers, des magasins d’emballage se succèdent. Des sachets par milliers : de toutes formes, tailles, matériaux… on sent toute la puissance manufacturière de Canton alignée sur les trottoirs.

Plus loin, se dresse la cathédrale du sacré-cœur de Shizhi. Elle a été construite en 1860 sur le modèle de la basilique de Sainte Clothilde de Paris. On se croirait vraiment en France. A la seule différence que les bancs sont tous occupés. Des touristes chinois pas dizaines se reposent sous la lueur des vitraux en parlant excessivement fort.

Vers 17h30, la pollution commence à augmenter massivement. Nous étions en air passable, on atteint le seuil airpocalyptique dixit notre application. Ma peau commence à me piquer. Une migraine m’attaque. Il faut rentrer, ce n’est pas bon.

Le soir même, la serveuse qui nous sert, se met à me parler d’opéra cantonais pendant le repas (en cantonais, je suis très fière). Puis le soir, à la télévision, nous tombons sur une chaîne de télévision complètement dédiée au genre. Nous sommes bel et bien à Guangzhou !

28 novembre – Nanxiang

Lors de mon petit séjour à Shanghai, je décide d’aller explorer Nanxiang.

Située dans le district de Jiading, elle est très facilement accessible en métro, ce qui m’a d’emblée séduite. J’ai toujours des problèmes avec mon WeChat et toute seule, j’ai toujours un peu peur de me retrouver coincée quelque part.

Je pars donc de Jing’an vers 10h et 45 minutes plus tard, me voilà totalement dépaysée. Nanxiang est une bouffée de traditions au cœur de la mégalopole chinoise : canaux et maisons traditionnelles, jardins chinois et spécialités… c’est magnifique.

Je traverse des ruelles où le linge sèche aux fenêtres avant d’arriver dans la rue principale. Je me balade, admire l’architecture des maisons, flâne dans un temple sublime, datant de l’an 505, qui abrite un étang avec des milliers de poissons.

Je me dirige ensuite vers le jardin Tan, une ancienne maison de maître, ayant appartenu à l’artiste Li Liufang, qui a vécu au 16e siècle. Au sein de son jardin, il accueillait des collègues artistes avec qui il discutait poésie et peignait. Le rêve absolu. Quand la dynastie des Qing fut remplacée par celle des Ming, tout fût détruit. Une réplique du jardin fût reconstruite dernièrement en se basant justement sur les diverses œuvres réalisées ici même et le résultat est sublime.

Après ces diverses contemplations, mon corps se rappelle à moi. J’ai faim. Et cela tombe bien puisque Nanxiang est le berceau d’un des délices de la gastronomie chinoise : le xiao long bao. C’est en résumé un petit ravioli à la viande qui contient une soupe à l’intérieur. Cette soupe est intégrée sous forme de bouillon solide lors de la préparation qui va se liquéfier sous l’effet de la cuisson vapeur. J’adore cela. J’arpente donc les ruelles. Diverses choses aux odeurs plus ou moins étranges sont vendues, quand soudain j’entends une femme crier xiao long bao. Je rentre dans l’établissement. Tout est en chinois alors je choisis un peu au bol. Seule contrainte : la quantité minimale est de 18 pièces. Je suis seule. Mais bon, je ferai un effort, hein ? Le restaurant est vraiment un buibui. Au milieu de la pièce, un récipient est posé pour que les serveurs puissent cracher. Sous un banc, un chat mamie les restes. Je me rassure en me disant que les xiao long bao sont bien cuits. Quand le plat arrive, je suis conquise. C’est beau, ça sent bon et ce sont les meilleurs que j’aie jamais mangé.

Dix huit raviolis plus tard, je continue mon chemin. Il est temps de visiter le dernier jardin de Nanxiang, celui de Guyi, un jardin traditionnel plein de roches, de lacs et de gens qui se prennent en photo. C’est tellement tellement sinueux que je me perds et n’arrive plus à en ressortir !

Je rentre ensuite tranquillement vers le centre de Shanghai. Les routes remplacent les canaux… les buildings, les roches et les pagodes. Je reviens dans le monde moderne.

28 octobre – Les grenouilles

Pour continuer dans ma lancée culinaire, voici une autre spécialité qui n’est pas uniquement française : les grenouilles !

De passage à Shenzhen avec mes amis australiens, nous entrons dans un restaurant. Le menu est tout en chinois et on galère un peu à traduire. Mon téléphone a décidé de ne pas fonctionner et le téléphone de mon ami T. sert à lire le menu. Nous commandons donc un peu au hasard et suivons la recommandation de la serveuse (qui ne parle ni anglais ni cantonais). Elle nous amène un plat de cuisses de grenouilles et de crevettes au piment et au gingembre… et c’est extrêmement bon!

Eh oui, les grenouilles sont un met prisé en Chine depuis la dynastie Ming. Et je dois dire que si jusqu’à présent, j’avais fait la fine bouche face aux grenouilles vendues vivantes au marché… je suis très agréablement surprise. C’est bon. C’est meme très bon ! C’est léger. Il y a beaucoup d’os mais le goût est très fin… et avec le piment, c’est vraiment un plat qui me séduit.

23 octobre – Le fromage chinois

Les pays occidentaux n’ont pas le monopole du fromage ! Eh non. Pour preuve, j’ai goûté au Rubing, un fromage typiquement chinois, originaire du Yunnan ! Et c’était délicieux !

Proche du halloumi ou du paneer, c’est un fromage de chèvre qui se mange grillé avec un peu de sel ou de chili. On peut aussi le manger frit, comme de petites chips…

Bref, j’ai adoré !