25 mai – Les joyeux petits hasards

Ce weekend, nous sommes à Paris! Le temps est splendide.

Pour bien profiter de notre journée, nous nous baladons. Nous rejoignons la Seine où nous admirons les plongeurs qui la nettoient pour les JO, nous nous perdons dans le jardin des Tuileries, observons Notre Dame et ses échafaudages…

Puis, alors que nous redescendons l’Avenue des Gobelins, nous décidons de nous arrêter pour manger dans un resto typiquement français, appelé Virgule (que je recommande par ailleurs chaudement) !

L’établissement est tenu par un couple de Cambodgiens.

A la table à côté de la nôtre, deux femmes asiatiques se font face. Quand la serveuse arrive pour leur amener leurs plats, elles discutent ensemble dans une langue qui m’a l’air familière (malgré un accent inhabituel). Je suis trop curieuse et je leur demande si c’est bien du cantonais. Elles acquiescent et je continue en cantonais, toute guillerette. La femme située à ma gauche a sa mâchoire qui se décroche. Elle s’appelle Joséphine, est à moitié thaïlandaise et à moitié chinoise et habite en France. Son père vient d’une province du Guangxi où l’on parle un dialecte proche du cantonais.

Nous continuons à discuter à bâtons rompus dans un mélange de cantonais et de français qui me ravit et me perturbe (c’est si fou de ne pas utiliser de l’anglais avec l’usage du chinois). Je suis toute contente !

A la fin du repas, elle me donne son numéro de téléphone pour qu’on garde contact si je repasse à Paris ou si elle vient en Suisse.

La vie est une succession de moments joyeux et insolites.

10 avril – Les langues

Quand le livreur commence à me parler en allemand, tout s’embrouille dans ma tête.

Je le comprends mais allez savoir pourquoi, je lui réponds dans un franc cantonais. Il ouvre les yeux ronds… avant que je ne réalise ma méprise. Je rigole, mais il n’a pas l’air de trouver ça aussi cocasse que moi.

Schade…

06 décembre – Le reproche

A Hong Kong, il y a une expression que je trouve hilarante… que les mamans vont dire à leurs enfants lorsqu’ils ont fait une bêtise ou les ont déçus :

– 生舊叉燒好過生你 / saang1 gau6 caa1 siu1 hou2 gwo3 saang1 nei5 aa !

Cela signifie : J’aurais mieux fait de donner naissance à un beignet de porc laqué qu’à toi !

Je trouve l’expression absolument cocasse et délicieuse et je n’arrive pas à m’imaginer qu’on puisse me la dire sans éclater de rire.

J’ai essayé de me rappeler s’il existait des expressions similaires en Suisse. Si quelqu’un n’en fait pas une de belle, les Vaudois diraient : « Mais quelle arpette… » ou encore « C’est quoi ce niollu? » – « Mais quel bracaillon, arrête de branler au manche… ». Mais il s’agit plus de reproches… Je n’ai pas le souvenir d’une expression sur la déception en elle-même.

Et chez vous, que dit-on ?

10 novembre – Compliment… ou pas

Je suis à Jordan, près de Temple Street. Alors que je discute en cantoglais avec une vendeuse, celle-ci me dit :

– Tu parles vraiment super mal anglais… mais ton cantonais par contre est excellent !

Je ne sais pas si je dois être flattée ou vexée.

30 septembre – Siu Leuih Fong

Je suis dans un petit café près de To Kwa Wan et je commande à mon habitude en cantonais. Les serveurs s’interrogent… d’où est ce que je viens ? Quand je réponds que je suis Suisse, ils sautent au plafond !

– Lei yauh mouh heuih gwo Siu Leuih Fong ? , me demandent ils, enthousiastes.

Cela signifie : Es tu déjà allée au Pic de la Petite Femme?

C’est ainsi que j’apprends que même notre Jungfrau (qui n’a pas de nom français) a un nom en cantonais : 少女峰 !

[Pour mes lecteurs non suisses, la Jungfrau est une montagne se situant dans les Alpes bernoises et dont le sommet atteint 4’158 mètres d’altitude… c’est sublime si vous avez l’occasion d’y aller!]