Last day in Bologne

Il pleut encore et toujours. Nous nous baladons en ville. Je cherche sans succès un livre de cuisine de la région pour enrichir ma collection personnelle mais rien ne me séduit. Puis, après un petit café sous des arches, nous allons voir une exposition de l’artiste chinois Ai Weiwei.

J’avais adoré son exposition à Lausanne il y a quelques années et là, si j’aime toujours beaucoup son travail, il me manque quelques explications… l’artiste a utilisé l’IA pour monter l’expo mais on ne sait ni comment ni pourquoi… et c’est dommage ! Nous ressortons sur notre faim.

Dans l’après-midi, nous décidons d’aller au Mambo, le musée d’art contemporain de la ville. Nous n’aurons jamais fait autant de musées en si peu de temps mais c’est aussi la première fois que nous sommes en vacances avec une telle pluie.

Nous admirons une exposition de Robert Kúsmirowski, un artiste polonais qui recrée des atmosphères d’antan en mélangeant divers objets. Son installation dans le Mambo nous replonge dans un vieux village abandonné et dans un bureau des années 1930 de la Lufthansa. C’est très réussi et j’aime beaucoup.

Nous redescendons en nous perdant sous les arches… et le soir venu, nous allons nous faire un dernier délicieux repas bolognais dans le restaurant appelé Grassili. La cuisine bolognaise mérite véritablement sa réputation !

Nous flânons dans la ville (il ne pleut plus!) avant de rentrer se coucher. Demain, d’autres aventures nous attendent.

Les musées de Bologne

Aujourd’hui, il pleut des cordes… les balades sur les collines environnantes sont donc à proscrire, surtout avec les inondations qui ont eu lieu en début de semaine. Nous devons donc explorer la ville de l’intérieur.

Nous commençons la journée en nous rendons dans le quartier étudiant de la ville. Bologne a en effet une particularité : elle accueille la première université au monde ! Elle fut créée en 1088 et de nombreuses célébrités y ont étudié : Laura Bassi, la première femme universitaire d’Europe, Nicolas Copernic, Giorgio Armani ou encore Erasme pour ne citer qu’eux.

Aujourd’hui, c’est une institution essentielle pour la ville. Plus de 100 000 étudiants y étudient à la fois et plus de 3 000 professeurs y travaillent, ce qui en fait l’une des plus grandes d’Europe.

Bref, qui dit ancienne université dit ancienne bibliothèque! Nous nous sommes donc inscrits à la visite de la Bibliothèque Universitaire, un bijou bibliothéconomique! La visite durait une petite heure et la guide a répondu à toutes mes questions étranges sur le classement ou le système de cotes de l’époque.

Après cela, nous avons tourné dans l’Université, observé les étudiants sortant de leurs remises de diplôme des couronnes de lauriers sur la tête. Puis nous sommes allés manger quelque chose…

Nous avons donc déniché une petite Osteria familiale, Le sette chiese, où j’ai continué mon exploration culinaire et goûté une spécialité de la ville, les Tortellinis al Brodo, des tortellinis farcis trempés dans un simple bouillon mais si goûteux que même le fromage n’était pas nécessaire.

Nous avons ensuite enchaîné : le palais de l’Archiginnasio avec son théâtre anatomique et sa belle bibliothèque, une exposition sur le genial et drôle photographe Martin Parr et le musée de la musique situé dans un palais plutôt remarquable.

En sortant, il pleut toujours. Les sols en marbre des traverses de la ville glissent comme des patinoires.

Le soir venu, nous allons nous perdre dans le fameux Mercato delle Erbe, une halle qui n’est pas sans me rappeler les fameux Wet Market de Hong Kong. Fruits et légumes, pains, olives par milliers, fromages, vendeurs de mortadelle, tout à l’air délicieux. Nous nous faisons évidemment corrompre par une femme vendant des Foccacia aux tomates séchées…

Ce voyage ne rimera pas avec régime mais tant pis !

Ferrara bella

Aujourd’hui, c’est le seul jour de la semaine sans pluie. Nous décidons donc d’aller visiter Ferrara, une ville située à 30 minutes en train de Bologne et classée au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1995.

Nous nous rendons à la gare, mon petit guide sous le bras, pour sauter dans le premier train pour Ferrara. Parce que les Français se doivent de traduire tous les noms de villes même les plus faciles (franchement, expliquez moi cette manie coloniale…)… je galère bien 10 minutes pour comprendre sur la machine que… Ferrare = Ferrara et qu’il ne s’agit pas d’une ville dans une autre province (il y a plusieurs homonymes en Italie). Mais finalement tout est bien et nous voilà dans le train.

Arrivés sur place, nous comprenons que la ville est plus grande que ce que nous imaginions. Il nous faut bien 25 minutes de marche pour atteindre le centre mais cela en vaut vraiment le détour.

Ville de la Renaissance, elle est cernée par des remparts qui renferment des bijoux historiques : le centre médiéval, la cathédrale Saint-Georges et le château d’Este. On a  l’impression d’avoir fait un voyage dans le temps.

Pendant la Renaissance, sous l’égide de la famille d’Este (comme le château), la ville a été extrêmement puissante. Elle possédait ses propres lois, sa propre monnaie et faisait concurrence à ses voisines Florence et Venise en termes d’arts et d’économie. Des artistes renommés comme le fameux Michelangelo y travaillèrent même… et la collection d’art de la ville est donc immense.

Malheureusement le mardi, les musées et châteaux sont fermés. C’est ballot! Nous nous contentons donc d’admirer cela de l’extérieur, nous baladant dans les rues et les différents quartiers.

A midi, nous goûtons LA spécialité de la ville dans l’Hosteria Savonarola : les cappellacci à la zucca, des sortes de tortellinis farcis avec une courge de la région – cela tombe bien, c’est de saison. La courge de Ferrare est la violina, une variété à la chair sucrée. Nous testons le plat avec une sauce à la sauge et une autre à la bolognaise. Un pur délice qui mêle finement le sucré et le salé… Qui plus est le resto est superbe avec un personnel aux petits soins malgré la foule (lieu prisé par les Ferrariens apparemment).

Vers 17h, nous rentrons à Bologne, quelques peu fournis avec nos dix-huit kilomètres de vadrouille dans les pattes ! Les trains italiens sont vraiment efficaces et peu chers. Un vrai plaisir !

En route pour Bologne

Ce matin, nous prenons le train pour Bologne. Il nous faudra une heure quinze seulement pour atteindre la capitale de l’Emilie Romagne depuis Milan.

En route, nous apprenons que la ville et la région ont été inondés par des pluies diluviennes… un peu inquiets nous écrivons au responsable de notre hébergement et à l’office du tourisme. Le premier nous répond que tout va bien, le centre n’est pas touché. Le deuxième ne répond pas. Nous verrons bien… nous avons survécu à des pluies noires et des typhons, cela devrait aller.

Le train traverse une campagne luxuriante et toute plate, quoi que noyée sous de mini lacs dûs aux intempéries. Puis, nous voilà à Bologne, la superbe.

Après avoir déposé nos bagages dans le petit studio qui nous servira de QG pendant la semaine, nous partons à la conquête de la ville. Nous sommes rassurés ! Aucune trace des inondations ici. C’est les alentours de la ville qui ont été touchés.

Nous visitons alors le centre fait de briques jaunes, ocres et rouges. C’est un musée à ciel ouvert… chaque coin de rue recèle un vestige historique et nous poussons des « ha » et des « ho » à chaque nouvelle place que nous découvrons. Nous sillonnons la ville en zigzag, jusqu’à ce que nos pieds crient au scandale.

Le soir venu, il est temps de se sustenter. Le propriétaire du petit studio dans lequel nous logeons nous a recommandé un restaurant appelé Donatello, un établissement mythique installé depuis 1903 au cœur de Bologne. La décoration est superbe, très rétro mêlant peintures classiques et portraits de stars italiennes que nous ne connaissons pas. La propriétaire est très sympathique et m’appelle Karrriiin avec un accent chantant qui me plaît bien… et la nourriture est un avant goût du paradis et de l’extase.

Je goûte la gramignia con salsiccia, un plat de pâtes avec une sauce à se damner. Nicolas goûte une côtelette à la bolognaise, avec du parmesan et du jambon de Parme. On termine le tout avec le meilleur tiramisu du mooooooonde.

Bologne mérite sans hésitation le titre de capitale gastronomique italienne.