Kuala Lumpur – le festival des auteurs francophones de Malaisie

En automne dernier, j’ai reçu le mail le plus réjouissant du monde : une invitation au festival des auteurs francophones de Malaisie. Le thème de l’année était les animaux de Malaisie. Entre mes albums sur les animaux du zodiaque chinois et mes romans sur les dragons, je cochais toutes les cases. Quelques formalités plus tard, c’était donc plié. J’étais invitée officiellement par l’Ambassade de Suisse.

En mars, je me suis donc envolée après une semaine plutôt stimulante et crevante puisque j’enchaînais la Foire du Livre de Bruxelles et le Salon du Livre de Genève !

Le vendredi, à peine arrivée, je me suis rendue à la Résidence de France pour un cocktail d’ouverture avec mes 26 autres collègues, auteurs de France, de Belgique et d’ailleurs !

Le lendemain, la journée débutait sur les chapeaux de roue : une conférence au sein de la librairie Eslite, suivie par un interview & un repas avec les membres de l’Ambassade, tous cantonophones ! Et l’après midi, une visite guidée au Musée National de la ville.

Le soir, j’étais donc épuisée mais heureuse !

Le lendemain, le Salon a battu son plein. Grande surprise en arrivant sur place : j’étais placée à côté de deux auteurs dont j’utilise régulièrement les albums pendant mes ateliers : Guillaume Olive et He Zhihong !

Toute la journée a défilé sans que je ne voie le temps passer. J’ai signé, discuté et échangé dans la joie et la bonne humeur !

Et le dernier jour du salon, j’ai simplement enchaîné une journée d’ateliers créatifs au Lycée français de Kuala Lumpur. Je pouvais alors enfin me reposer ! Et prendre le temps de visiter la ville ! La suite viendra donc prochainement.

14 août – Tulous hakkas et rue des chats

Pour ce troisième jour de vacances, nous partons en vadrouille découvrir les Tulous hakkas. Ces maisons rondes inscrites au Patrmoine Mondial de l’UNESCO sont de grandes bâtisses circulaires situées dans les montagnes.

Pour nous y rendre, nous faisons appel à l’agence China Memory Trip – que je réserve via l’application Trip – et la guide vient nous chercher à 9h tapantes. Elle s’appelle Saya et est super gentille et professionnelle !

Après deux heures de route pendant lesquelles nous admirons la végétation environnante et où Saya nous en dit plus sur la province, nous arrivons au premier tulou, portant le nom de Tianluokeng Tulou cluster. Il se situe dans les montagnes et abritait dans le temps 80 familles. Aujourd’hui, seuls certains restent, majoritairement des personnes âgées.

Ce village est composé de 4 tulous ronds et d’un tulou carré. Il porte le surnom de trois plats et une soupe et fut construit il y a plus de 700 ans. C’est magnifique. La structure est faite de bois et de terre et l’intérieur est d’une beauté poétique. Une seule porte, large et fortifiée, mène au cœur de la maison et permet de protéger les villageois des brigands ou des animaux sauvages.

Chaque famille se répartit un espace vertical de la maison : la cuisine au rez, un salon au premier et les chambres au-dessus selon la hauteur du bâtiment. La cour est commune et renferme en son centre le temple et l’école ainsi que le puit.

Nous prenons des photos. Je goûte à diverses spécialités préparées dans les montagnes… achète quelques souvenirs. Même ici, il n’y plus de cash. Tout se passe par WeChat ou Alipay, contraste saisissant avec la simplicité des lieux…

Nous continuons la balade jusqu’au tulou de Yuchan, l’un des plus vieux et plus grands de la région. Chaque cuisine a son propre puit. Dans un coin, une femme plume un canard. Une autre roule des cigarettes. Une dame avec une dent en or me poursuit pour me vendre des biscuits. Elle arrive à me convaincre (ils sont délicieux, au goût de cacahuètes…). Quand je lui dis que c’est une sacrée femme d’affaires, elle danse de joie.

Nous nous arrêtons alors dans un petit restaurant pour manger de la cuisine hakka. Nous optons pour un plat de bambous frais, un délice, une poêlée de tofu et du poulet salé ! C’est très bon. La cuisine hakka est salée car les Hakkas ayant beaucoup bougé avant leur installation dans le Sud de la Chine ont pris l’habitude de conserver leurs aliments ainsi.

Nous allons ensuite voir le village de Taxia qui comprend une vingtaine de tulous bâtis le long d’une rivière.

Le chauffeur zigzage avec dextérité entre les autres véhicules, les buffles, les poules et les plots en pierre. Il est prêt pour la route qui mène à Villars depuis Bex !

Et nous rentrons à Xiamen. C’était magnifique. Je recommande vraiment l’excursion ! Et je recommande de prendre un guide car les lieux ne sont pas simples d’accès.

De retour en ville, nous allons tout d’abord observer des oiseaux sur la rivière. Et puis, tout en contraste, nous allons dans le centre pour visiter la Cat Street, une rue dédiée aux chats. J’ai découvert son existence sur le super blog de They call me stranger et je ne pouvais pas passer à côté de ça.

La rue est en effet bordée de boutiques dédiées à ce fameux animal. Les décos sur les murs aussi. C’est à la fois mignon et kitsch. Nous continuons la balade jusqu’au Shapowei Art Zone où un complexe abrite des boutiques hipsters, vintages ou mignonnes. Des jeunes Chinois rivalisent d’ingéniosité pour faire le meilleur selfie. Nous rentrons dans une brasserie au nom original et buvons une bière locale en regardant la ville. Une douce manière de passer notre dernière soirée à Xiamen.

Demain, direction Wuyishan !

30 octobre – Dernier jour à Hanoi

Samedi, je me réveille le vague à l’âme. C’est notre dernier jour à Hanoi. Pour ne pas nous laisser abattre, c’est l’occasion de cocher ce qu’il reste sur notre liste…

Après le petit-déjeuner, nous nous perdons dans les vieux quartiers. Comme à Hong Kong, les rues sont organisées par métiers. Il y a la rue des vendeurs de cuir, ceux des épiciers, ceux des pharmaciens, etc.

Nous nous dirigeons vers un café que m’a recommandé une bloggeuse ayant vécu 4 ans à Hanoi. Le lieu est au-delà de mes espérances. Le café est super mignon, au 1er étage d’une maison et se nomme le Loading T Café ! J’y goûte le fameux Egg Coffee, une spécialité préparée avec des jaunes d’oeufs battus, du sucre, du lait condensé et du café… et c’est délicieux ! Ca a la texture et le goût d’une crème caramel mêlée à un tiramisu. Je suis absolument conquise.

Ensuite, nous marchons tranquillement jusqu’à l’ancienne citadelle. C’est un lieu qui mérite d’être visité et qui porte toute la riche histoire du Vietnam, puisqu’il comprend une citadelle construite au 7e siècle par la dynastie des Tran… qu’il a été repris à la fin du 19e par les Français lors de leur arrivée sur le territoire. Là malheureusement, un grand nombre de monuments ont été détruits… Qu’il fut habité pendant plusieurs décennies par les colons avant d’être repris par les Viet Minh lors du combat contre les Américains.

On s’y promène. La visite est déroutante puisqu’on saute sans cesse d’une époque à l’autre… mais c’est vraiment intéressant !

A midi, car oui nous sommes des estomacs sur pattes (et nous assumons), nous dégustons de délicieuses petites crêpes froides, farcies aux vermicelles…

Une fois repus, nous partons à la conquête des divers quartiers de la cité. Hanoi est une ville d’ambiance et s’y promener au hasard est un vrai plaisir. Nous terminons notre périple au bord du lac Hoan Kiem où des mannequins s’exercent pour un défilé. Depuis une terrasse en hauteur, nous passons bien 45 minutes à les regarder. La température est parfaite et la bière est fraîche.

Puis, il faut repasser à l’hôtel. Nous repartons demain et nous devons aller remplir notre déclaration form et faire notre test RAT pour pouvoir embarquer et rentrer à la maison…

Le soir, nous mangeons dans un restaurant incroyable : le Luk Lak. On y goûte des plats du Nord du Vietnam… de Sapa pour être précise et je suis à nouveau complètement conquise par la cuisine locale. La gastronomie vietnamienne m’aura vraiment surprise. C’est parfumé, épicé mais pas trop. Chaque plat est différent. Ça contient énormément de produits frais. Cela rejoint mon top 5 des meilleures gastronomies asiatiques voire même mondiales !

Et pour terminer la soirée, nous retournons dans la zone piétonne. Les gens dansent, chantent, jouent sur le trottoir. J’aime cet esprit festif mais aussi cette manière de profiter des espaces extérieurs… chose que les Hongkongais ne font pas du tout. Je suis un peu triste de me dire que les vacances sont terminées. Mais j’ai passé une semaine sublime.

Merci le Vietnam et merci les Vietnamiens pour votre accueil digne des meilleurs endroits.

24 octobre – Ha Long, la mystérieuse

Dimanche matin, nous rejoignons la baie d’Ha Long. Longtemps fermée suite au désastre du tourisme de masse, aujourd’hui son accès est régulé. Seules quelques compagnies sont autorisées à naviguer en son sein avec des règles variant selon les directives du gouvernement. Les bouteilles me PET sont interdites à bord, et la natation dans la baie n’est autorisée que dans certains cas. Nous n’y aurons pas droit.

Nous arrivons donc à Ha Long par une ville plutôt artificielle et laide. Là, nous traversons une sorte de gare où l’on nous enregistre avant de nous mener à notre bateau. Nous y passerons deux jours et une nuit… en compagnie d’autres touristes de toutes nationalités.

Notre embarcation sort du port. Les immeubles bâtis à la va vite et l’immense grande roue défigurant la montagne s’effacent peu à peu pour laisser la place à un paysage absolument féerique. Des roches karstiques impressionnantes se dessinent par centaine sur l’horizon. Autour du bateau, des bancs de poissons sautent hors de l’eau. Leurs écailles scintillent sous le soleil. Un peu plus loin, nous aperçevons un colibri qui rase les flots, tandis que d’immenses rapaces frôlent les sommets.

Après un moment, nous arrivons près d’un pic rocheux qui, à l’instar de ses congénères, abrite une sorte de petit port en pierres. Sans cela impossible d’y accéder, les rochers s’élevant à pic vers le ciel. Nous accostons et suivons le guide jusqu’à l’entrée d’une grotte. Celle ci permettait dans le temps aux pêcheurs de venir se réfugier pendant les typhons. Quand je vois les ouvertures dans la paroi, je n’ose imaginer le bruit du vent s’y engouffrant lors de tempêtes.

Après avoir traversé la grotte, nous débarquons sur une petite plage. Le sable est gluant et s’enroule autour de nos pieds comme du sable mouvant. Nous n’avons pas le droit de nous baigner, ordre du gouvernement pour préserver la baie. Nous montons à la place dans des kayaks et naviguons par la force de nos bras jusque vers d’autres pics. La lumière est sublime. Autour de nous, des poissons s’ébattent gaiement. Le guide me raconte les légendes des dragons liées à l’endroit. Nous apercevons au loin une ferme à huîtres… puis nous revenons au bateau. Le soleil se couche, drapant le paysage de couleurs extraordinaires.

Le soir, nous mangeons sur le pont. La température est parfaite… et nous goûtons (entre autre) les fameuses huîtres élevées dans la baie… tout en parlant de ski avec deux Américaines venant du Colorado.

Comme le lendemain nous devons nous lever à 5h30 pour ne pas rater le lever du soleil, nous ne tardons pas trop et allons dormir pour la première fois de notre vie sur un bateau.

23 octobre – Festive Hanoi!

Nous sommes en vacances. Et comme les frontières ont récemment réouvert – plus de quarantaine, seuls quelques tests et une interdiction de sortir au restaurant pendant 3 jours – nous avons sauté sur l’occasion et avons fait nos bagages pour le Vietnam!

Le nord du Vietnam est à quelques centaines de kilomètres de Hong Kong. L’équivalent d’un Lausanne – Toulouse pour nos homologues européens. Nous voilà donc dans ce joli pays que nous ne connaissons pas encore. Et l’arrivée est épique…

Alors que nous traversons la ville pour rejoindre notre hôtel, je suis frappée par l’architecture des bâtiments. Tout est bas. Les immeubles sont charmants et ornés de grandes baies vitrées et de jolis balcons fleuris. Les rues sont larges et remplies de scooters. Je tourne la tête vers une fenêtre, un homme nu s’y promène, à l’aise ! Bienvenue à Hanoi !

Le soir, nous déambulons dans le vieux quartier. Chaque week-end, la zone devient piétonne et les badauds en profitent largement : ils jouent dans la rue, chantent, dansent, mangent des tas de spécialités qui ont l’air délicieuses. Nous goûtons un Bahn Mi, l’un de ces sandwichs vietnamiens né du mariage entre la baguette française et les ingrédients vietnamiens. C’est un pur délice.

Nous nous arrêtons auprès d’un groupe qui semble chanter de vieux classiques (ou pas… comment savoir). Les musiciens, au centre, donnent le ton et la foule reprend les refrains à tue-tête. Plus loin, des jeunes font des battles de K-Pop. Des enfants roulent dans des voitures miniatures ou font des ateliers de peinture à même la rue.

Les gens sont détendus et cela fait plaisir.