En route pour Bologne

Ce matin, nous prenons le train pour Bologne. Il nous faudra une heure quinze seulement pour atteindre la capitale de l’Emilie Romagne depuis Milan.

En route, nous apprenons que la ville et la région ont été inondés par des pluies diluviennes… un peu inquiets nous écrivons au responsable de notre hébergement et à l’office du tourisme. Le premier nous répond que tout va bien, le centre n’est pas touché. Le deuxième ne répond pas. Nous verrons bien… nous avons survécu à des pluies noires et des typhons, cela devrait aller.

Le train traverse une campagne luxuriante et toute plate, quoi que noyée sous de mini lacs dûs aux intempéries. Puis, nous voilà à Bologne, la superbe.

Après avoir déposé nos bagages dans le petit studio qui nous servira de QG pendant la semaine, nous partons à la conquête de la ville. Nous sommes rassurés ! Aucune trace des inondations ici. C’est les alentours de la ville qui ont été touchés.

Nous visitons alors le centre fait de briques jaunes, ocres et rouges. C’est un musée à ciel ouvert… chaque coin de rue recèle un vestige historique et nous poussons des « ha » et des « ho » à chaque nouvelle place que nous découvrons. Nous sillonnons la ville en zigzag, jusqu’à ce que nos pieds crient au scandale.

Le soir venu, il est temps de se sustenter. Le propriétaire du petit studio dans lequel nous logeons nous a recommandé un restaurant appelé Donatello, un établissement mythique installé depuis 1903 au cœur de Bologne. La décoration est superbe, très rétro mêlant peintures classiques et portraits de stars italiennes que nous ne connaissons pas. La propriétaire est très sympathique et m’appelle Karrriiin avec un accent chantant qui me plaît bien… et la nourriture est un avant goût du paradis et de l’extase.

Je goûte la gramignia con salsiccia, un plat de pâtes avec une sauce à se damner. Nicolas goûte une côtelette à la bolognaise, avec du parmesan et du jambon de Parme. On termine le tout avec le meilleur tiramisu du mooooooonde.

Bologne mérite sans hésitation le titre de capitale gastronomique italienne.

Milan – Un mélange de cultures

Nous commençons notre deuxième jour à Milan par une virée dans le quartier chinois. Nous sommes en effet très emballés à l’idée d’être dans une ville avec de vrais restaurants asiatiques et nous filons donc faire quelque chose qui nous manque vraiment : yam cha (ou se faire un petit déjeuner de dimsum pour les non-initiés). Ca peut paraître bizarre dans le pays de la Gastronomie… mais sept mois sans dimsum, ça marque ;-).

Nous nous attablons donc chez Bokbok, un restaurant cantonais, où nous devons nous retenir pour ne pas commander toute la carte. Au menu, nous choisissons donc : des wontons, des xiao long bao, des cheung faan au char siu et des keh zi ! C’est délicieux délicieux délicieux et délicieusement authentique. Nous sommes aux anges.

Nous allons ensuite dépenser nos calories en visitant La Fabbrica del Vapore, un centre culturel situé dans une ancienne usine. Nous regardons plusieurs expos dont celle de l’artiste Shepard Fairey. L’expo est hyper belle et extrêmement bien mise en scène mais l’artiste lui-même m’agace de par ses multiples incohérences!

Nous continuions ensuite notre route dans le joli quartier de Brera, flânons dans les ruelles, entrons dans des boutiques improbables, profitons du soleil revenu, buvons des cafés sur des terrasses. Nos pas nous mènent vers le quadrilatère de la mode, puis vers le Walk of Fame milanais, avant de redescendre vers notre studio. Tout nous ravit.

Nous avons mal aux jambes après avoir marché 20 kilomètres et nous rentrons donc détendre les genoux.

Dans la soirée, nous profitons de la lumière tombante sur le quartier des Navigli… C’est extrêmement beau. Le quartier grouille d’une foule disparate et enjouée malgré la semaine qui recommence.

Puis, nous rentrons faire la valise. Le lendemain, d’autres aventures nous attendent.

Milan – Le Retour

Ce matin, réveil aux aurores. Pas le temps de niaiser, c’est les vacances ! Notre train pour l’Italie partira à 7h03 pile (avec un petit changement à Lausanne mais ce n’est que détails).

Sur le quai, se mélangent les randonneurs matinaux, les travailleurs blasés et les noceurs fous qui rentrent de soirée puant la bière.

Une fois bien installés dans le train pour Milan, nous nous retrouvons à côté d’un groupe de Chinoises. Comme toutes les dernières fois où nous sommes partis en vacances en train, c’était en Chine continentale, un sentiment agréable me submerge. Tout me donne l’impression de filer droit vers Shanghai (tant que je ne regarde pas par la fenêtre).

Après quatre heures, nous voilà dans notre ville chérie. Nous nous baladons dans la gare et faisons un petit pèlerinage dans les lieux qui comptaient pour nous (oui, oui, même à la gare… deux ans d’allers et retours ont rendu toute chose significative). Nous buvons un vrai café à l’italienne accompagné de crostate, ces versions italiennes de la tarte de Linz. Nicolas est évidemment aux anges !

Nous rejoignons ensuite notre logement, un petit studio au cœur du quartier où nous avons vécu (les Navigli). Le linge pend aux fenêtres, la cour intérieure est verdoyante et colorée… Tous les souvenirs de nos deux années milanaises nous assaillent. L’appartement est au 4e étage sans ascenseur. On y accède par des escaliers extérieurs qui donnent sur de larges balcons communiquant permettant d’atteindre les entrées. C’est hyper joli.

Nous nous délestons de nos sacs et partons alors à la reconquête de la ville. Il pleut à grosses gouttes… ce n’est pas très agréable mais la grisaille rend la ville poétique ! L’Université Bocconi, la Porta Ticinese, la rue qui remonte vers le Duomo, le quartier des Navigli… un guide touristique ne comprendrait pas notre logique mais notre nostalgie est conquise (et notre compteur de pas aussi).

Nous terminons la journée à l’Osteria La Conchetta, où nous mangeons le plat traditionnel : le risotto cuit dans la meule de Gran Padano. Un délice !

Une première journée de vacances qui réveille d’autres temps révolus.

11 octobre – Les hirondelles

Les hirondelles se préparent à partir et le ciel est constellé de leurs vols gracieux.

De l’autre côté du monde, les photographes aux objectifs immenses et aux tenues kakis se préparent, prêts à envahir les pontons hongkongais pour les accueillir !

10 septembre – Les rendez-vous

A Hong Kong, dans ma communauté amicale, lorsqu’on souhaitait organiser quelque chose entre amis, on créait un groupe WhatsApp.

Le résultat était plutôt oppressant : j’avais des dizaines et des dizaines de groupe dans mon téléphone. Avec 2 amis. Avec ces mêmes 2 amis plus 2 autres. Pour l’anniversaire de Paulette. Pour la pendaison de crémaillère de Justin. Pour la sortie théâtre. Pour la dégustation de wontons. Pour le weekend à Shenzhen ! Pour tout. Et toutes les personnes impliquées dans la sortie étaient ajoutées au groupe.

Je croyais que cela m’énervait. Et puis je suis rentrée en Suisse.

Ici, les gens détestent les groupes WhatsApp. Un grand nombre de mes contacts a même paramétré leur compte pour qu’on ne puisse pas les ajouter dans des groupes (jusque-là j’ignorais que c’était possible 😅).

Du coup, pour organiser des sorties, weekends ou autres, ils écrivent en perso. Ca évite évidemment les flux de messages inutiles dans un groupe. Ginette qui a piscine. Germaine qui est allergique aux noisettes. Lucien qui fait une blague nulle.

Mais… les Suisses qui se veulent résolument féministes et avancés sur les questions sociétales (ou en tout cas mes amis), ne le sont plus du tout quand il s’agit d’organiser des choses sur WhatsApp.

Lorsqu’un.e Suisse.esse veut proposer à un couple de faire quelque chose, par défaut, il/elle écrit à la femme – qui, d’office, pour je ne sais quelle raison, est reléguée au rôle de « Grande Administratice de la Vie Personnelle et de l’Agenda du couple ».

Cela me fait halluciner. Depuis que je suis rentrée, je passe ma vie à jouer au Tetris avec nos agendas respectifs, ce qui a le mérite de m’agacer terriblement.

Hier encore, une amie de mon cher et tendre – qui me connait mais sans plus – a décidé de m’écrire à moi, pour qu’on organise une sortie…

Oh ! Je ne suis pas standardiste. Non mais.

Dans quel cas, les amis, please, préférez les groupes WhatsApp !