Je ne sais pas ce qui me prend. Pourtant, alors que nous mangeons dans un excellent restaurant, je me mets à calculer combien de sandwichs bagnats au thon de chez Pougnier, à Genève, me faudrait il acheter pour couvrir la facture.
Le résultat est peu, très peu.
Décidément, quand les gens que je rencontre s’exclament que la Suisse est chère, ils n’ont pas tort.
Pour continuer dans ma lancée culinaire, voici une autre spécialité qui n’est pas uniquement française : les grenouilles !
De passage à Shenzhen avec mes amis australiens, nous entrons dans un restaurant. Le menu est tout en chinois et on galère un peu à traduire. Mon téléphone a décidé de ne pas fonctionner et le téléphone de mon ami T. sert à lire le menu. Nous commandons donc un peu au hasard et suivons la recommandation de la serveuse (qui ne parle ni anglais ni cantonais). Elle nous amène un plat de cuisses de grenouilles et de crevettes au piment et au gingembre… et c’est extrêmement bon!
Eh oui, les grenouilles sont un met prisé en Chine depuis la dynastie Ming. Et je dois dire que si jusqu’à présent, j’avais fait la fine bouche face aux grenouilles vendues vivantes au marché… je suis très agréablement surprise. C’est bon. C’est meme très bon ! C’est léger. Il y a beaucoup d’os mais le goût est très fin… et avec le piment, c’est vraiment un plat qui me séduit.
Les pays occidentaux n’ont pas le monopole du fromage ! Eh non. Pour preuve, j’ai goûté au Rubing, un fromage typiquement chinois, originaire du Yunnan ! Et c’était délicieux !
Proche du halloumi ou du paneer, c’est un fromage de chèvre qui se mange grillé avec un peu de sel ou de chili. On peut aussi le manger frit, comme de petites chips…
Ce dimanche, de passage à Shanghai, je traverse le People’s park et je tombe sur une scène très atypique : des centaines de séniors sont alignés devant des papiers présentant les caractéristiques de leurs enfants: taille, âge, poids, revenu, scolarité, taille de leur appartement, etc. Tout y est. Ces infos sont notées sur des papiers et collées sur le sol ou sur des parapluies.
Pendant ce temps, les badaux déambulent, regardent ce que les autres ont à offrir et négocient si besoin. Nous sommes au marché du mariage !
En gros, cet endroit permet aux parents de trouver un partenaire idéal à leur enfant. Les parents se promènent et discutent avec d’autres parents pour voir s’il y a une entente possible.
Au sein du marché lui-même il y a plusieurs zones divisées par années de naissance, croyances religieuses, ouvertures aux autres nationalités ou pour les gens divorcés. Et parmi ces zones, des entremetteurs se baladent et pour une certaine somme, ils se mettent en chasse pour vous. Mais je ne peut pas vous en dire plus. Tout est en chinois.
En m’y promenant, je me fais alpaguer deux fois. Un homme de quarante ans vient me demander si je voudrais bien l’épouser (il y a donc bel et bien des célibataires qui viennent également pour se représenter eux-mêmes). Puis, plus tard, un vieux me propose de devenir sa belle-fille. C’est plutôt atypique… et je me demande si beaucoup de demandes de ce types aboutissent.
Il semblerait même que certains parents n’attendent pas l’autorisation de leur enfant pour poster une annonce les concernant. J’imagine les disputes familiales provoquées par ce genre de choses.
Je passe sous un pont. Une femme expose une série de photos à un homme d’âge mûr. D’autres gens parlementent. Je jette des regards curieux…
Qui sait… cet après-midi même, des unions seront scellées ?