27 mars – La faille spatio-temporelle

J’allume la télévision et je commence à zapper.

Un dîner presque parfait. Scènes de ménage. L’amour est dans le pré. Marié au premier regard… rien n’a changé ! Je suis partie depuis 6 ans déjà et les programmes sont figés ! Fort Boyard le samedi soir. Les douze coups de midi. Il y a juste les acteurs et les présentateurs qui vieillissent un peu. C’est tout.

Je reste scotchée devant une émission de cuisine. Pendant 20 minutes, ils répètent en boucle la même chose – comme si nous étions débiles. « Ce plat est original. Ils réinventent les saveurs. Le mariage du sucré salé est une réussite. C’est vraiment original. Bravo d’avoir ainsi réinventé les saveurs. Quelle réussite ce mariage du sucré salé… »

Je reste hautement dubitative.

26 mars

Deux choses me frappent ce matin :

– La première, c’est que les gens sentent le parfum. Très fort.

– La deuxième, c’est que je dois désormais faire gaffe à ce que je dis. C’était bon de vivre dans un endroit où personne ne parlait ma langue et où je pouvais dire tout ce que je voulais haut et fort. A l’inverse, je comprends également toutes les conversations (qui sont parfois très drôles). Il est désormais difficile de se concentrer quand je lis dans les espaces publics.

03 mars – Le jeu des clés

Pendant 5 ans et demi, nous avons habité dans un appartement sans clé.

Pour rentrer chez nous, il suffisait de rentrer un code sur un boîtier. Ce système avait l’inconvénient de me faire stresser. Que se passerait il si le boîtier décidait de cesser de fonctionner ? (Je vous assure, c’est possible. C’est arrivé à mon amie L.).

Mais il avait un avantage certain : lors de visite, pas de prise de tête sur les clés ou de doubles à faire! Il suffisait de transmettre le code et hop, le tour était joué.

Dans mon petit camping-appart, j’ai de bonnes vieilles clés en métal. Ce soir, une amie dort à la maison. Il faut donc nous retrouver à heure fixe. De plus, la fameuse danse de « Où ai-je mis mes clés… » que je pratiquais trois fois par jour en Europe a recommencé.

Bon. Je vous laisse. Je dois vérifier que mes clés sont bel et bien dans mon sac.

01 mars – Déménager avant de déménager

Ce début d’année a été un véritable tourbillon. Il a fallu vider, trier, empaqueter, déménager. C’est fou, tout le bazar que l’on peut accumuler en six ans de vie, même dans un appartement sans cave, sans rangements – avec tout qui reste apparent !

Bref. Après avoir mené tout cela d’une main de maître, mené un combat administratif de tous les diables et réglé divers soucis de ci de là, Nicolas est reparti en Suisse prendre ses nouvelles fonctions, et j’entame mon dernier mois dans ma ville de cœur.

Désormais, je vis dans un tout petit logement à Jordan ! Le quartier est super. Ma fenêtre donne sur une cour intérieure où plantes et pigeons volent au vent. C’est donc plutôt calme.

Mais chaque matin, quand j’ouvre ma fenêtre pour aérer, c’est toute la gastronomie hongkongaise qui s’invite à l’intérieur ! Des effluves sucrées, juteuses qui donnent envie.

Je peux vous l’assurer : pas de corn-flakes industriels ou de toasts fadasses pour le petit déjeuner des voisins, ici ! C’est du sérieux.

06 février – The mess-i

Ce début de semaine, c’est le drame. Dimanche, l’équipe Inter Miami venait affronter l’équipe de Hong Kong !

La ville était en liesse ! Des milliers de gens ont payé leurs tickets à prix d’or pour voir la star de l’équipe Lionel Messi.

Même le star ferry s’y était mis pour accueillir la vedette.

Mais voilà, la stat tant attendue n’a pas joué. Beckham et lui se sont fait hués.

Depuis, la ville est en colère…