A Hong Kong, lorsque j’achetais un paquet de riz, c’était une sacrée logistique. Le pack le plus petit faisant 10 kilos, il fallait bander ses muscles et éviter d’autres achats lourds.
La première fois, je me suis demandée comment j’allais écouler une telle quantité de riz. Pourtant, on l’a finie, on en a racheté et on s’y est habitué !
De retour en Suisse, les mini paquets de riz me rendent folles. Ils se vident à la vitesse de l’éclair. Je dois tout le temps aller en rechercher…! Alors qu’avant leur taille microscopique me semblait tout à fait normale et adaptée.
Le train file à travers les champs. Des strates vertes et jaunes s’étirent jusqu’aux maisons en pierres brutes.
Dans un champ, trois hérons grignotent, picotent dans les herbes. Quelques mètres plus loin, une biche est à l’orée d’un bosquet, les oreilles dressées, sa robe dorée offerte aux premiers rayons du soleil.
Puis, dans un village, j’aperçois un renard, tout petit, qui traverse une route.
Ce weekend, nous sommes à Paris! Le temps est splendide.
Pour bien profiter de notre journée, nous nous baladons. Nous rejoignons la Seine où nous admirons les plongeurs qui la nettoient pour les JO, nous nous perdons dans le jardin des Tuileries, observons Notre Dame et ses échafaudages…
Puis, alors que nous redescendons l’Avenue des Gobelins, nous décidons de nous arrêter pour manger dans un resto typiquement français, appelé Virgule (que je recommande par ailleurs chaudement) !
L’établissement est tenu par un couple de Cambodgiens.
A la table à côté de la nôtre, deux femmes asiatiques se font face. Quand la serveuse arrive pour leur amener leurs plats, elles discutent ensemble dans une langue qui m’a l’air familière (malgré un accent inhabituel). Je suis trop curieuse et je leur demande si c’est bien du cantonais. Elles acquiescent et je continue en cantonais, toute guillerette. La femme située à ma gauche a sa mâchoire qui se décroche. Elle s’appelle Joséphine, est à moitié thaïlandaise et à moitié chinoise et habite en France. Son père vient d’une province du Guangxi où l’on parle un dialecte proche du cantonais.
Nous continuons à discuter à bâtons rompus dans un mélange de cantonais et de français qui me ravit et me perturbe (c’est si fou de ne pas utiliser de l’anglais avec l’usage du chinois). Je suis toute contente !
A la fin du repas, elle me donne son numéro de téléphone pour qu’on garde contact si je repasse à Paris ou si elle vient en Suisse.
La vie est une succession de moments joyeux et insolites.
L’un de mes péchés mignons depuis que je suis à nouveau dans un pays où je comprends ce qu’il se passe autour de moi est d’écouter les conversations des gens dans le train.
Ce soir, dans le 18h15 qui va à Neuchâtel, mes oreilles traînent comme à leur habitude quand la femme derrière moi appelle une amie.
« J’ai rencontré un homme qui a essayé de m’empêcher d’aller prier le chapelet à la messe de mercredi soir… », souffle t’elle.
Après un échange plutôt cocasse, la conclusion est sans appel : ça devait être le Malin…
Je crois que je vais encore laisser traîner mes oreilles quelques temps. C’est trop savoureux.
Pour la Nuit des Musées, nous nous rendons au Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel – et nous tombons, totalement par hasard sur une présentation incroyable : celle des automates Jaquet-Droz.
Comme le précise le site du MAHN, « les trois Automates Jaquet-Droz comptent parmi les pièces maitresses du Musée. » Ce n’est exagéré. C’est incroyable. Le présentateur est très intéressant et passionné, ce qui est agréable.
Construites à la Chaux de Fonds entre 1768 et 1774 par les horlogers Pierre Jacquet-Droz, Henri Louis Jacquet-Droz et Jean-Frederic Leschot, ces trois poupées mécaniques ont été les coqueluches du 18e siècle et il y avait de quoi. Les trois automates (la Musicienne, le Dessinateur et l’Écrivain) bougent grâce à un mécanisme horloger extrêmement complexe, qui fonctionne encore après plus de 200 ans.
Ils furent conçus pour impressionner les cours royales d’Europe et faire de la pub pour l’entreprise Jacquet-Droz et écrivaient des textes, dessinaient et jouaient de la musique. C’est à la fois techniquement fou (il faut voir les rouages dans la dos des poupées…), poétique… et flippant !
Les trois automates fonctionnent en démonstrations publiques, sans réservation, toute l’année, le premier dimanche de chaque mois, à 14 h, 15 h et 16 h. Le prix de la démonstration est compris dans le billet d’entrée au musée.