Ce matin, je me réveille tardivement. La fatigue aura eu raison de moi. Mais à peine levée, nous reprenons nos explorations.
Ce n’est pas simple. Les guides touristiques que je possède accordent à peine une page à la capitale du Sud. Je dois donc croiser les infos, chercher sur Internet, puis ensuite tâcher de trouver les adresses sur Google (qui ne comprend pas la moitié d’entre elles…) car l’application maps que j’ai sur WeChat est en chinois et je ne suis pas équipée d’un iPhone, seule alternative efficace.
Bref, après quelques investigations, nous filons donc vers le Yuexiu park qui renferme une partie de l’ancienne muraille de la ville, la résidence de Sun Yat Sen (encore une!) et une emblématique statue de cinq chèvres qui sont le symbole de la ville.
En effet, celle ci raconte que dans l’ancienne Guangzhou, il fut un temps où une sécheresse durait de nombreuses années. La nourriture était extrêmement rare et les gens luttaient contre la famine. Mais un jour, une mélodie s’est fait entendre dans toute la ville et un nuage est apparu. Sur celui-ci, se tenaient cinq dieux assis sur le dos de chèvres de cinq couleurs différentes. Chacun tenait une gerbe de blé à six tiges qu’ils donnèrent au peuple, accompagnés des cinq chèvres. À partir de ce moment-là, Guangzhou ne connut plus jamais la sécheresse et obtint de riches récoltes. Les cinq chèvres se transformèrent en pierre.
Bref, nous avons arpenté le parc. De nombreuses personnes âgées y faisaient du sport ou y chantaient à tue-tête. Au passage, nous sommes tombés sur le musée historique de Guangzhou situé dans un bâtiment datant de la dynastie des Ming. Et nous avons trouvé les chèvres – qui, je dois bien l’admettre, ne sont pas très jolies. Mais bon.
Nous nous sommes ensuite dirigés vers un lieu qui avait l’air super sympa : Redtory. Un lieu près de la rivière avec d’anciennes usines transformées en galeries d’art et en lieu hipster. Nous avons donc traversé la ville (tous les lieux intéressants se trouvent aux antipodes les uns des autres). En arrivant devant, un garde nous a stoppé net. Il ne parle que mandarin mais le message est clair : personne ne passera. C’est alors que nous tombons sur un couple. La jeune femme est cantonaise et nous précise que le lieu n’a pas survécu au Covid. A l’heure actuelle, tout est abandonné et d’ici quelques mois l’endroit aura été transformé en supermarché géant.
Nous sommes au beau milieu de nulle part. Alors nous décidons de revenir dans un lieu touristique et nous dirigeons vers la tour de Canton, un building de 500 mètres de haut construit en torsade. Tout près de la tour, nous nous arrêtons manger des dim sum. Nous voulons comparer avec Hong Kong. Et ils sont délicieux, énormes et très frais. Les serveuses sont au petit soin pour nous.
Puisque nous y sommes, nous décidons d’escalader la tour. Nous prenons l’ascenseur… traversons les 45 boutiques de souvenirs et la vue est là ! Impressionnante malgré le smog.
En haut de la tour, un parc d’attractions a été aménagé : matériel de grimpe, œufs pour faire le tour de la structure, basejumping. Quand je vois l’état des rails des télécabines, je passe mon tour.
Un homme, assis sur l’un des plus haut pilier de la structure, répare quelque chose avec du matériel sommaire. J’ai des palpitations en le regardant. Il est accroché avec ses jambes, au dessus du sol, avec une petite balançoire en bois que j’aurais pu fabriquer moi-même. Il y a des héros du quotidien.
Nous redescendons. Il est déjà 5h du soir… et nous rentrons nous poser un moment.
Le soir venu, nous profitons calmement de notre dernière soirée en ville. Demain : direction Shenzhen pour le Nouvel An !
Pour passer le cap jusqu’à 2024, nous décidons de partir à la conquête d’une ville voisine de Hong Kong : Guangzhou, alias Canton. Située à 1h à peine en train de Hong Kong, on se devait d’aller l’explorer. Le jeudi matin, nous voilà donc à la gare de Kowloon Ouest pour aller prendre un train. On passe la douane, les contrôles. Et nous voilà en partance pour ce coin de pays que nous ne connaissons pas encore.
Une heure plus tard, nous y voilà ! Après avoir déposé nos affaires à l’hôtel, nous partons donc à la conquête de la ville. Et quelle ville. C’est immense… IMMENSE ! C’est la 3e plus grande ville de Chine, après Shanghai et Pékin et c’est la capitale du Sud de la Chine. 15 millions d’habitants y vivent sur 8’000 kilomètres carrés, soit 100 fois plus grand que la ville de Zürich qui fait 80 km carré (pour vous donner une idée).
Nous commençons notre visite par l’ile de Shamian, qui techniquement n’est pas une île mais un très joli quartier en bord de fleuve. Après la guerre de l’opium, le quartier fut une rétrocession étrangère : française et britannique. Elle a toujours son âme d’antan avec ses bâtiments coloniaux et ses couleurs pastels. C’est très joli.
Nous y flânons, tout comme de nombreux mariés qui se prennent en photos, aux côtés d’influenceurs de tous types.
Nous remontons ensuite jusqu’à la Qingping Road, une rue bordée de marchands de fruits de mer séchés ! Dans un grand bac, des scorpions grouillent. Des chats miaulent dans des cages. Des fumets délicieux s’échappent des magasins. Les gens sont très gentils. Ils nous saluent chaleureusement lorsque nous passons, sursautant quand je leur réponds en cantonais. Car OUI, ici la langue que je m’évertue à apprendre depuis 5 ans m’est utile ! C’est très satisfaisant ! Ils me comprennent et je les comprends.
Nous remontons les rues, observons tout ce qui s’y passe. Dans un des quartiers, des magasins d’emballage se succèdent. Des sachets par milliers : de toutes formes, tailles, matériaux… on sent toute la puissance manufacturière de Canton alignée sur les trottoirs.
Plus loin, se dresse la cathédrale du sacré-cœur de Shizhi. Elle a été construite en 1860 sur le modèle de la basilique de Sainte Clothilde de Paris. On se croirait vraiment en France. A la seule différence que les bancs sont tous occupés. Des touristes chinois pas dizaines se reposent sous la lueur des vitraux en parlant excessivement fort.
Vers 17h30, la pollution commence à augmenter massivement. Nous étions en air passable, on atteint le seuil airpocalyptique dixit notre application. Ma peau commence à me piquer. Une migraine m’attaque. Il faut rentrer, ce n’est pas bon.
Le soir même, la serveuse qui nous sert, se met à me parler d’opéra cantonais pendant le repas (en cantonais, je suis très fière). Puis le soir, à la télévision, nous tombons sur une chaîne de télévision complètement dédiée au genre. Nous sommes bel et bien à Guangzhou !
Il n’y a rien qui m’émeut plus que les halls des arrivées dans les aéroports.
Entre un flot de touristes ou d’hommes d’affaires pressés, il y a toujours un couple qui s’embrasse passionnément… une fille qui rentre au bercail le temps des vacances scolaires et qui court dans les bras de ses parents… un enfant qui s’échappe de la main de sa mère pour sauter sur ses grands parents… ou des amis qui rient aux éclats de se retrouver au bout du monde.
Pour continuer dans ma lancée culinaire, voici une autre spécialité qui n’est pas uniquement française : les grenouilles !
De passage à Shenzhen avec mes amis australiens, nous entrons dans un restaurant. Le menu est tout en chinois et on galère un peu à traduire. Mon téléphone a décidé de ne pas fonctionner et le téléphone de mon ami T. sert à lire le menu. Nous commandons donc un peu au hasard et suivons la recommandation de la serveuse (qui ne parle ni anglais ni cantonais). Elle nous amène un plat de cuisses de grenouilles et de crevettes au piment et au gingembre… et c’est extrêmement bon!
Eh oui, les grenouilles sont un met prisé en Chine depuis la dynastie Ming. Et je dois dire que si jusqu’à présent, j’avais fait la fine bouche face aux grenouilles vendues vivantes au marché… je suis très agréablement surprise. C’est bon. C’est meme très bon ! C’est léger. Il y a beaucoup d’os mais le goût est très fin… et avec le piment, c’est vraiment un plat qui me séduit.
Voyager en Chine est une aventure sublime et magnifique qui vous ouvrira les portes d’un pays vraiment riche en beautés diverses. Qu’il s’agisse des paysages, de la cuisine, des villes ou des attractions, la Chine est un trésor méconnu.
Toutefois, cela vous demandera un petit effort. Voici nos trucs et astuces pour voyager dans ce beau pays.
La recherche pré-voyage
Lorsque nous avons décidé de voyager en Chine en train, je ne savais pas vraiment où nous diriger. J’ai tout d’abord demandé à une agence qui m’a proposé un circuit complètement dingue, faisant le tour complet de la Chine en 7 jours avec au minimum 50 heures de train et pour une somme complètement folle. J’ai donc laissé tomber et décidé de me débrouiller toute seule.
J’ai voulu acheter des guides mais la plupart d’entre-eux couvraient toute la Chine (un pays qui fait 17 fois la France pour vous donner une idée…) donc les infos étaient très sommaires. Il n’y avait quasiment rien sur les régions que je voulais visiter, une page à peine – et encore, s’il y avait des infos. Par exemple, Wuyishan n’est absolument pas citée dans le Lonely Planet et dans le Routard. Pas un mot.
J’ai alors cherché un guide spécialisé sur la Chine du Sud et je n’ai trouvé que le Petit Futé qui… je m’excuse… est très décevant. La plupart des pages parlent de restos (infos désormais obsolètes après 4 ans de Covid) et la partie visite de la ville est complètement laissée de côté !
J’ai donc lu beaucoup de blogs de voyages. Le blog https://www.theycallmestranger.com/ m’a notamment servi de bible. Et j’ai aussi fait pas mal de recherches sur Wikipedia, Google maps et Instagram avec les hashtag !
C’est ainsi que j’ai décidé de visiter Xiamen. Ensuite, ma copine L. m’a recommandé d’aller à Wuyishan. Puis, comme je ne voulais pas rentrer d’une traite à Hong Kong et faire 7h de train, j’ai cherché un arrêt au hasard sur la carte. C’est ainsi que j’ai découvert Quanzhou.
Une fois sur place, j’ai demandé aux hôtels où aux offices du tourisme des cartes… et nous nous sommes ainsi organisés, petit à petit.
Mes recommandations :
Si vous partez en Chine, faites des recherches bien en amont pour ne rien rater. Une fois sur place tout sera en chinois et selon votre couverture téléphonique, la recherche sera plus compliquée. N’hésitez pas à écrire aux blogueurs qui couvrent ces régions. Ce sont des mines d’or d’informations et ils sont souvent très disposés à aider. Cid du blog They call me stranger a été la meilleure ! (Si tu me lis, merci, merci, merci!)
Ensuite, si vous voulez vraiment visiter quelque chose, réservez en avance. Les touristes chinois sont nombreux et du coup, les achats de dernière minute sont risqués! Nous n’avons pas réservé l’île de Gulanyu, je pensais naïvement pouv
Le visa
Le conseil peut sembler bête mais n’oubliez pas de faire votre visa et de vous y prendre en avance. Cela prend du temps et vous devrez remplir un grand nombre de documents.
Réserver son hôtel
Pour réserver notre hôtel, nous avons utilisé Booking. Cela fonctionne bien et ça a un avantage précieux : vous pouvez imprimer votre réservation en chinois. Chose que je recommande vraiment : essentiel pour trouver l’adresse de l’hôtel dans la ville (en demandant le chemin ou en prenant un taxi).
A savoir toutefois, Booking n’est pas utilisé par tous les hôtels. A Wuyishan par exemple, seuls deux hôtels étaient sur Booking alors qu’en réalité la ville en regorge mais leurs sites sont sur WeChat. Une amie m’avait recommandé un hôtel visible uniquement sur WeChat mais le système de réservation était tout en chinois, je n’ai donc pas pu aller chez eux.
Ensuite, sachez que le personnel de l’hôtel ne sera pas forcément anglophone. Soyez cools. Tout finit toujours par s’arranger.
Entrer en Chine
Pour entrer et sortir de Chine, il faut générer un QR code de santé le jour même du voyage (d’entrée et de sortie).
Pour ce faire, téléchargez simplement l’application China customs. Si vous avez un téléphone enregistré à l’etranger, passez par le site de China customs et téléchargez l’app manuellement ou passez par WeChat en tapant China customs dans la barre de recherche. L’application n’est pas dispo dans tous les pays.
Si ça mouline, soyez persistants et réessayez. Ca finit toujours par marcher.
Se déplacer
Pour réserver vos billets de train, utilisez l’application Trip. C’est super efficace. Le billet sera réservé sous votre numéro de passeport qu’il faudra présenter à l’entrée des gares. Vous n’aurez pas besoin de billet papier.
L’application pré-achète les billets pour vous et vous les met à disposition quelques jours avant. Ne stressez pas si votre billet n’est pas confirmé tout de suite. Ca marche vraiment très bien.
Pour rentrer en gare, si vous avez un passeport étranger, vous devrez passer dans la file du contrôle manuel. C’est en général assez rapide mais prévoyez une petite marge temporelle au cas où.
Pour prendre des taxis, l’application Didi est vraiment géniale – équivalent de Uber mais incluant aussi les taxis. Toutefois, pour la télécharger il faut avoir un compte relié à la géolocalisation « Hong Kong » (mon compte Play étant toujours lié à la Suisse, ça ne passe pas…). Je n’ai pas trouvé comment contourner le problème. L’application Didi paye les chauffeurs via WeChat ou Alipay.
Pour trouver des tours organisés – bien utile pour aller dans des coins reculés comme les montagnes… – j’ai utilisé les offres Trip. C’était topissime.
Les agences de tourisme
Pour organiser des tours dans le Fujian, voici les agences que je conseille :
China Memory Trip
Teasenz pour les tours liés au thé
Amoylife pour la région de Xiamen
Payer
Voilà ce qui nous a posé problème. En Chine, le cash n’est plus le bienvenu. Tout le monde utilise WeChat ou AliPay… et tout le monde a un QR code pour recevoir des sous, même les mendiants (je l’ai vu de mes propres yeux). La carte de crédit n’est acceptée nulle part à l’exception des hôtels (et encore, pas tous….).
Pour pouvoir payer, il faudra donc télécharger ces deux applications et y entrer votre carte de crédit. Prévenez votre banque de votre voyage pour ne pas qu’elle vous bloque. En-cas de souci, l’application met parfois trois jours à régler le souci, il faut donc avoir une solution de repli.
En cas de souci avec ces applications, il vous faudra une photo de vos pièces d’identité, de votre carte bancaire, d’une preuve que c’est bien votre banque. Préparez tout ceci avant le départ.
Dans les commerces, il y aura trois moyens de payer via l’app :
Le commerce est équipé d’une douchette : dans quel cas, aucun problème. Présentez votre QR code et le tour est joué.
Le commerce est équipé d’un QR code dynamique (sur un écran) qui se renouvelle. Dans quel cas, aucun problème. Vous scannez le code et voilà
Le commerce est équipé d’un QR code statique (imprimé). Dans quel cas, pour accepter les payements de comptes étrangers, il doit avoir fait une manip. S’il ne l’a pas fait… c’est mort. Le payement ne passera pas. C’est ce qui nous est arrivé à Wuyishan, la majorité des commerces n’avaient ni douchette ni QR code dynamique – logique, après 4 ans de Covid. Nous étions les seuls Occidentaux à la ronde. On a donc pas pu entrer dans un grand nombre d’établissements. C’était assez handicapant mais nous nous en sommes sortis. Nous n’avons simplement pas eu beaucoup de choix quant aux restos et commerces où nous rendre. J’avoue que ça a été un peu stressant. Préparez vous y psychologiquement
Communiquer
La première chose : téléchargez en local l’application Google translate. Vous pouvez en effet choisir quelques langues qui pourront être traduites en tout temps même sans connexion internet !
Ensuite, sachez que la fonction scan de WeChat permet également de traduire ! C’est très pratique pour lire les menus au restaurant.
Pour finir, je vous conseille vraiment d’apprendre à dire bonjour et merci, d’apprendre à compter jusqu’à 10 et avec les doigts en chinois… et d’apprendre à dire WeChat et Alipay (leurs noms mandarins sont différents). Cela vous dépannera grandement. L’application Duolingo fonctionne super bien avec le mandarin et les premiers chapitres concernent les chiffres.
J’ai appris le B.A.BA dans le train et ça nous a dépanné à plusieurs reprises.
Téléphone
Si vous rêvez de digital detox, ça ne sera pas possible. Vous aurez besoin de votre téléphone en permanence, surtout pour payer. Prenez une batterie portable avec vous car les trains ne sont pas équipés de prises. Idem si vous vous baladez en ville ou en nature toute la journée.
Vous aurez en effet besoin de votre téléphone pour tout : payer, prendre le train, trouver votre route…
Autre
Prenez des médicaments de base avec vous. Il y a de nombreuses pharmacies mais entre le souci de la langue et le fait que vous ne pourrez pas lire ce qui est sur la boite, c’est moyennement confortable.
Ayez aussi toujours des mouchoirs avec vous. Les toilettes publiques où nous sommes allées étaient plutôt propres mais rarement équipées de papier.
Il me semble que c’est à peu près tout. Si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas à m’écrire !