20 mai – Les beautés de l’Alsace

Il y a quelques semaines, j’ai passé un week-end en Alsace, à Strasbourg, plus précisément.

Monter à Strasbourg depuis Neuchâtel est un jeu d’enfant. Il suffit de prendre le train pour Bâle, puis de sauter dans un autre train qui relie la Suisse à Strasbourg en 1h20 . Grâce à ma carte SNCF Avantages adulte, j’économise 20 euros pour l’aller-retour. J’apprécie.

En arrivant à Strasbourg, je suis frappée par la mignonnerie de la ville. J’avais oublié le charme de l’Alsace.

Nous nous promenons dans les ruelles, admirons les rues pavées, les jolies boutiques et allons manger au Grand Tigre, une brasserie avec des plats typiques. Comme je ne supporte plus le lactose depuis mon retour d’Asie, je dois dire adieu aux tartes flambées, la larme à l’oeil. Mais le reste du menu est alléchant et l’endroit super !

Le soir venu, nous dormons à l’hôtel Boma, hyper bien placé et très confortable.

Le lendemain, nous arpentons les rues. Strasbourg est un musée à ciel ouvert : la cathédrale, bien sûr, les canaux, la place Kléber, ses ponts couverts. Tout est superbe. Il fait un temps splendide, ce qui ne gâche rien.

A midi, nous découvrons un petit restaurant qui sert de la cuisine coréenne. Nous mangeons un petit snack. Ce n’est pas incroyable mais c’est très rigolo d’écouter les clients français qui racontent la Corée.

L’après-midi, nous allons visiter l’exposition Mari en Syrie, mise sur pied par le Louvres. C’est passionnant ! La guide est incroyable et nous plonge au cœur de la société mésopotamienne. J’en ressors toute grisée. Je ne regrette pas d’avoir pris la visite guidée car sans cela, je serais complètement passée à côté du contenu de l’exposition !

Nous flânons ensuite avant de manger à L’Oignon, un restaurant à la française évidemment délicieux. Puis nous rentrons en admirant la lune qui se reflète dans L’Ill.

Dimanche matin, après avoir mangé un bon croissant dans une petite boulangerie de quartier, nous reprenons le train. Escale à Bâle pour aller voir l’exposition « Made in Japan. Estampes d’Hiroshige, Kunisada et Hokusai » au Kunstmuseum.

En y allant depuis la gare, je suis frappée par la beauté de Bâle. Il faudra y revenir.

L’exposition est sympa. J’aime deviner des lieux que je connais sur les images, mais je regrette qu’il n’y ait pas d’explications sur l’impression des estampes et de leurs usages concrets dans les villes.

Puis, nous terminons notre excursion en attendant notre train à la terrasse d’un café. Il fait doux. Le printemps européen peut être délicieusement agréable ! Et j’adore pouvoir sauter dans un train et être dépaysée.

Bâle et Strasbourg, je reviendrai.

07 mai – Deux scènes, deux ambiances

Printemps 2023 : je suis au Japon, sur le quai de la gare de Tokyo. Une jeune fille a perdu son téléphone sur les rails. Le chef de gare, uniforme bleu et gants blancs, se précipite avec deux assistants. Armé d’une perche, il travaille avec patience. C’est tout un rituel et la pince a du mal à accrocher la fine plaque de métal ornée d’une pomme. Après 10 bonnes minutes, il extrait enfin le précieux sésame. La jeune fille tape des mains puis s’incline plusieurs fois pour le remercier. Le chef de gare et ses acolytes s’inclinent aussi. Elle s’incline plus bas encore. Puis, ils s’en vont tandis qu’elle agite les mains dans leur direction.

Printemps 2024 : je suis à la gare de Nyon. J’ai les doigts glacés et il pleut des cordes. Une jeune femme a laissé tomber son écouteur bluetooth sur les rails. Un ouvrier tout vêtu de orange se précipite. Sans demander son reste, hop, il saute sur les rails. Le ramasse. Remonte. Ca a pris 15 secondes. La jeune femme est si heureuse qu’elle le saisit par la coude, l’attire contre elle et lui plaque deux énormes bises sur les joues. Il rosit.

Deux lieux. Deux ambiances.

12 avril – La concentration

Je suis dans le train en direction de Paris. Un vieil homme a décidé qu’il allait faire la conversation à la personne située à sa droite, une jeune femme suisse allemande un peu trop sympa qui maîtrise incroyablement le français.

L’homme lui raconte sa vie à un volume sonore important. Tout le wagon est au courant de sa biographie.

Quand il apprend qu’elle est étudiante en médecine, la conversation prend alors une tournure très spécifique : entre sa cataracte, son arthrose et ses problèmes de dos, tout y passe – et ma patience avec.

Je n’ai plus l’habitude et je n’arrive pas à me concentrer. Je ne peux pas lire… pas travailler. Et bien évidemment, c’est le jour où j’ai oublié mes écouteurs.

C’était agréable de vivre dans un lieu où on ne comprenait rien et où je pouvais facilement fermer les écoutilles.

01 janvier – Dong dong dong

Dong, dong, dong… nous sommes le 31 décembre (oui je poste toujours avec un jour de délai). J’ouvre un œil et elle est là, elle m’attend, la vieillesse ! Les portes sont ouvertes. Il est temps de quitter la trentaine ! En novembre 2024, je rentrerai dans ma quarantième année et… pour me rappeler que c’est un pas de plus en direction de ma tombe… le réveil se fait avec un affreux torticolis ! Je suis aussi rigide qu’un garde suisse en plein service. J’ai mal !

L’avantage : j’ai le port altier de la reine d’Angleterre ! Très chic pour aller prendre le petit-déjeuner.

Bref. Malgré cela, nous décidons quand même d’aller explorer Shenzhen. Douleur, je t’aurai ! Nous nous dirigeons donc vers le OCT Creative Hub, un quartier d’anciennes usines réaffecté en zone creative. Boutiques de designers, galeries, librairies, ateliers… nous explorons les coins et recoins de ce quartier à l’ambiance hipster et détendue.

Nous admirons une exposition très étrange. J’en viens à me demander si les textes expliquant les oeuvres n’ont pas été écrits par Chat GPT avant d’être grossièrement traduits sur un outil de traduction automatique tant ça n’a ni queue ni tête – il est question d’anges et de cheval vert que nous sommes tous au fond de nous… ainsi que de pigeons qui représentent la vie (mais les œuvres étant… esthétiquement discutables également… ça se recoupe – et pourtant habituellement, j’aime beaucoup l’art contemporain).

Nous nous arrêtons ensuite dans un café, observant les gens aller et venir. Je cale mon cou contre un rebord et je suis bien, avec la musique électro qui s’échappe de hauts parleurs. Il fait 25 degrés. C’est très agréable.

Ensuite, nous nous dirigeons vers un autre lieu vanté par les blogs listant les choses à faire à Shenzhen. La ville étant récente… elle s’est construite en 30 ans à peine sur un petit village de pêcheurs dont il ne reste que peu de choses… nous n’embrayons donc pas sur une visite historique. J’ai lu que le quartier de Upperhills était super, très beau architecturalement parlant. Alors go ! Mais en arrivant, c’est la déconfiture : c’est juste un mall. Il est certes assez Instagrammable et a la particularité d’être suspendu entre deux parcs… mais à part cela, c’est juste un centre commercial en somme. Nous en faisons vite le tour et rentrons faire une petite sieste. Je dois être en forme pour ce soir, il n’est pas question que mon torticolis m’empêche de célébrer 2024 avec panache! Non non non ! 2024 sera l’année de tous les possibles puisque je serai excusée de tout (ce sera la crise de la quarantaine, ça ne sera pas de ma faute, niak niak niak)!

Le soir venu, nous sortons manger. Nous nous asseyons sur une terrasse, un 31 décembre. Même après 6 ans loin de la maison, je n’en reviens toujours pas. Devant nous, un énorme sapin de Noël décore la rue (en passant en boucle Last Christmas, All I want for Christmas is you et Santa Claus is coming to town…). Une machine à mousse simule de la neige. Les gens sont tout fous et patinent sur le sol devenu glissant.

Après le repas, nous nous promenons un peu (et fuyons la musique de Noël) puis nous rejoignons le bar où jouaient les musiciens sud-africains d’hier soir. Ils organisent un concert spécial fait de reprises très festives. J’avale un anti douleur et hop, je suis prête pour la soirée. Il faut dire qu’il y a 4 ans que nous n’avons pas eu le droit de célébrer dignement le passage de nouvel an et je suis avide de musique live et de fête. Nous nous en donnons à cœur joie. C’est super super sympa ! Et c’est ainsi que nous rentrons dans 2024 !

Bonne année à vous tous et merci de me lire !

31 décembre – Shenzhen, nous voilà !

Ce matin, il pleut sur Guangzhou. La ville est recouverte d’un petit brouillard désagréable. Nous restons donc au chaud en attendant l’heure de nous rendre à la gare.

Vers 10h30, nous nous mettons en branle. Sur la route vers la gare qui se situe vraiment hors du centre, nous observons des bâtiments aux formes improbables. Puis, en arrivant à la gare, nous sommes surpris par sa taille. Elle est plus grande que l’aéroport de Genève ! C’est une halle immense !

30 minutes plus tard, nous voilà à Shenzhen ! Nous déposons nos affaires à l’hôtel avant de partir explorer Daifen, un village d’artistes, situé dans l’agglomération de Shenzhen.

Le lieu a été fondé par un homme d’affaires et peintre hongkongais en 1989. En effet, à cette époque là, la multinationale Walmart aurait commandé au businessman 40’000 tableaux à livrer en 40 jours. Il aurait donc ouvert un studio à Daifen et engagé de nombreux copistes…

Le succès est au rendez-vous. Il crée donc une usine, ce qui attire de nombreux jeunes artistes qui viennent s’y établir et le lieu devient la capitale mondiale de la copie de toiles.

En 2002, dixit mon ami Wikipedia, 150 ateliers emploiaient 8 000 peintres qui ont chacun leur spécialité (portraits, tableaux de Van Gogh, peinture traditionnelle chinoise, Léonard de Vinci, cubisme, etc.). 60% des copies à l’huile mondiale seraient d’ailleurs créés là.

Dans la culture locale, les artistes ne considèrent pas la copie comme quelque chose de mal mais comme un grand savoir faire qui leur permet de gagner leur vie tout en pratiquant leur art. Pour ma part, en arpentant les rues, je suis épatée par la dextérité des artistes qui créent des œuvres sublimes.

Au dehors, de nombreux cours de peinture sont donnés à même la rue. C’est une ambiance très agréable et j’ai un vrai coup de coeur pour cet endroit insolite !

Nous continuons notre balade jusqu’à Dongmen, une zone piétonne spécialisée dans la streetfood. Des marchés immenses vendent toutes sortes de choses à manger : brochettes, pancakes aux oignons, fruits de mer, patates sautées, desserts colorés. Nous nous en donnons à cœur joie et goûtons de tout.

Puis, nous terminons la soirée en écoutant un groupe de RnB sud-africain chanter divinement bien au coeur d’un bar en haut d’une tour. Une journée parfaite en somme.