Les musées de Bologne

Aujourd’hui, il pleut des cordes… les balades sur les collines environnantes sont donc à proscrire, surtout avec les inondations qui ont eu lieu en début de semaine. Nous devons donc explorer la ville de l’intérieur.

Nous commençons la journée en nous rendons dans le quartier étudiant de la ville. Bologne a en effet une particularité : elle accueille la première université au monde ! Elle fut créée en 1088 et de nombreuses célébrités y ont étudié : Laura Bassi, la première femme universitaire d’Europe, Nicolas Copernic, Giorgio Armani ou encore Erasme pour ne citer qu’eux.

Aujourd’hui, c’est une institution essentielle pour la ville. Plus de 100 000 étudiants y étudient à la fois et plus de 3 000 professeurs y travaillent, ce qui en fait l’une des plus grandes d’Europe.

Bref, qui dit ancienne université dit ancienne bibliothèque! Nous nous sommes donc inscrits à la visite de la Bibliothèque Universitaire, un bijou bibliothéconomique! La visite durait une petite heure et la guide a répondu à toutes mes questions étranges sur le classement ou le système de cotes de l’époque.

Après cela, nous avons tourné dans l’Université, observé les étudiants sortant de leurs remises de diplôme des couronnes de lauriers sur la tête. Puis nous sommes allés manger quelque chose…

Nous avons donc déniché une petite Osteria familiale, Le sette chiese, où j’ai continué mon exploration culinaire et goûté une spécialité de la ville, les Tortellinis al Brodo, des tortellinis farcis trempés dans un simple bouillon mais si goûteux que même le fromage n’était pas nécessaire.

Nous avons ensuite enchaîné : le palais de l’Archiginnasio avec son théâtre anatomique et sa belle bibliothèque, une exposition sur le genial et drôle photographe Martin Parr et le musée de la musique situé dans un palais plutôt remarquable.

En sortant, il pleut toujours. Les sols en marbre des traverses de la ville glissent comme des patinoires.

Le soir venu, nous allons nous perdre dans le fameux Mercato delle Erbe, une halle qui n’est pas sans me rappeler les fameux Wet Market de Hong Kong. Fruits et légumes, pains, olives par milliers, fromages, vendeurs de mortadelle, tout à l’air délicieux. Nous nous faisons évidemment corrompre par une femme vendant des Foccacia aux tomates séchées…

Ce voyage ne rimera pas avec régime mais tant pis !

Ferrara bella

Aujourd’hui, c’est le seul jour de la semaine sans pluie. Nous décidons donc d’aller visiter Ferrara, une ville située à 30 minutes en train de Bologne et classée au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1995.

Nous nous rendons à la gare, mon petit guide sous le bras, pour sauter dans le premier train pour Ferrara. Parce que les Français se doivent de traduire tous les noms de villes même les plus faciles (franchement, expliquez moi cette manie coloniale…)… je galère bien 10 minutes pour comprendre sur la machine que… Ferrare = Ferrara et qu’il ne s’agit pas d’une ville dans une autre province (il y a plusieurs homonymes en Italie). Mais finalement tout est bien et nous voilà dans le train.

Arrivés sur place, nous comprenons que la ville est plus grande que ce que nous imaginions. Il nous faut bien 25 minutes de marche pour atteindre le centre mais cela en vaut vraiment le détour.

Ville de la Renaissance, elle est cernée par des remparts qui renferment des bijoux historiques : le centre médiéval, la cathédrale Saint-Georges et le château d’Este. On a  l’impression d’avoir fait un voyage dans le temps.

Pendant la Renaissance, sous l’égide de la famille d’Este (comme le château), la ville a été extrêmement puissante. Elle possédait ses propres lois, sa propre monnaie et faisait concurrence à ses voisines Florence et Venise en termes d’arts et d’économie. Des artistes renommés comme le fameux Michelangelo y travaillèrent même… et la collection d’art de la ville est donc immense.

Malheureusement le mardi, les musées et châteaux sont fermés. C’est ballot! Nous nous contentons donc d’admirer cela de l’extérieur, nous baladant dans les rues et les différents quartiers.

A midi, nous goûtons LA spécialité de la ville dans l’Hosteria Savonarola : les cappellacci à la zucca, des sortes de tortellinis farcis avec une courge de la région – cela tombe bien, c’est de saison. La courge de Ferrare est la violina, une variété à la chair sucrée. Nous testons le plat avec une sauce à la sauge et une autre à la bolognaise. Un pur délice qui mêle finement le sucré et le salé… Qui plus est le resto est superbe avec un personnel aux petits soins malgré la foule (lieu prisé par les Ferrariens apparemment).

Vers 17h, nous rentrons à Bologne, quelques peu fournis avec nos dix-huit kilomètres de vadrouille dans les pattes ! Les trains italiens sont vraiment efficaces et peu chers. Un vrai plaisir !

En route pour Bologne

Ce matin, nous prenons le train pour Bologne. Il nous faudra une heure quinze seulement pour atteindre la capitale de l’Emilie Romagne depuis Milan.

En route, nous apprenons que la ville et la région ont été inondés par des pluies diluviennes… un peu inquiets nous écrivons au responsable de notre hébergement et à l’office du tourisme. Le premier nous répond que tout va bien, le centre n’est pas touché. Le deuxième ne répond pas. Nous verrons bien… nous avons survécu à des pluies noires et des typhons, cela devrait aller.

Le train traverse une campagne luxuriante et toute plate, quoi que noyée sous de mini lacs dûs aux intempéries. Puis, nous voilà à Bologne, la superbe.

Après avoir déposé nos bagages dans le petit studio qui nous servira de QG pendant la semaine, nous partons à la conquête de la ville. Nous sommes rassurés ! Aucune trace des inondations ici. C’est les alentours de la ville qui ont été touchés.

Nous visitons alors le centre fait de briques jaunes, ocres et rouges. C’est un musée à ciel ouvert… chaque coin de rue recèle un vestige historique et nous poussons des « ha » et des « ho » à chaque nouvelle place que nous découvrons. Nous sillonnons la ville en zigzag, jusqu’à ce que nos pieds crient au scandale.

Le soir venu, il est temps de se sustenter. Le propriétaire du petit studio dans lequel nous logeons nous a recommandé un restaurant appelé Donatello, un établissement mythique installé depuis 1903 au cœur de Bologne. La décoration est superbe, très rétro mêlant peintures classiques et portraits de stars italiennes que nous ne connaissons pas. La propriétaire est très sympathique et m’appelle Karrriiin avec un accent chantant qui me plaît bien… et la nourriture est un avant goût du paradis et de l’extase.

Je goûte la gramignia con salsiccia, un plat de pâtes avec une sauce à se damner. Nicolas goûte une côtelette à la bolognaise, avec du parmesan et du jambon de Parme. On termine le tout avec le meilleur tiramisu du mooooooonde.

Bologne mérite sans hésitation le titre de capitale gastronomique italienne.

Milan – Un mélange de cultures

Nous commençons notre deuxième jour à Milan par une virée dans le quartier chinois. Nous sommes en effet très emballés à l’idée d’être dans une ville avec de vrais restaurants asiatiques et nous filons donc faire quelque chose qui nous manque vraiment : yam cha (ou se faire un petit déjeuner de dimsum pour les non-initiés). Ca peut paraître bizarre dans le pays de la Gastronomie… mais sept mois sans dimsum, ça marque ;-).

Nous nous attablons donc chez Bokbok, un restaurant cantonais, où nous devons nous retenir pour ne pas commander toute la carte. Au menu, nous choisissons donc : des wontons, des xiao long bao, des cheung faan au char siu et des keh zi ! C’est délicieux délicieux délicieux et délicieusement authentique. Nous sommes aux anges.

Nous allons ensuite dépenser nos calories en visitant La Fabbrica del Vapore, un centre culturel situé dans une ancienne usine. Nous regardons plusieurs expos dont celle de l’artiste Shepard Fairey. L’expo est hyper belle et extrêmement bien mise en scène mais l’artiste lui-même m’agace de par ses multiples incohérences!

Nous continuions ensuite notre route dans le joli quartier de Brera, flânons dans les ruelles, entrons dans des boutiques improbables, profitons du soleil revenu, buvons des cafés sur des terrasses. Nos pas nous mènent vers le quadrilatère de la mode, puis vers le Walk of Fame milanais, avant de redescendre vers notre studio. Tout nous ravit.

Nous avons mal aux jambes après avoir marché 20 kilomètres et nous rentrons donc détendre les genoux.

Dans la soirée, nous profitons de la lumière tombante sur le quartier des Navigli… C’est extrêmement beau. Le quartier grouille d’une foule disparate et enjouée malgré la semaine qui recommence.

Puis, nous rentrons faire la valise. Le lendemain, d’autres aventures nous attendent.

25 mai – Les joyeux petits hasards

Ce weekend, nous sommes à Paris! Le temps est splendide.

Pour bien profiter de notre journée, nous nous baladons. Nous rejoignons la Seine où nous admirons les plongeurs qui la nettoient pour les JO, nous nous perdons dans le jardin des Tuileries, observons Notre Dame et ses échafaudages…

Puis, alors que nous redescendons l’Avenue des Gobelins, nous décidons de nous arrêter pour manger dans un resto typiquement français, appelé Virgule (que je recommande par ailleurs chaudement) !

L’établissement est tenu par un couple de Cambodgiens.

A la table à côté de la nôtre, deux femmes asiatiques se font face. Quand la serveuse arrive pour leur amener leurs plats, elles discutent ensemble dans une langue qui m’a l’air familière (malgré un accent inhabituel). Je suis trop curieuse et je leur demande si c’est bien du cantonais. Elles acquiescent et je continue en cantonais, toute guillerette. La femme située à ma gauche a sa mâchoire qui se décroche. Elle s’appelle Joséphine, est à moitié thaïlandaise et à moitié chinoise et habite en France. Son père vient d’une province du Guangxi où l’on parle un dialecte proche du cantonais.

Nous continuons à discuter à bâtons rompus dans un mélange de cantonais et de français qui me ravit et me perturbe (c’est si fou de ne pas utiliser de l’anglais avec l’usage du chinois). Je suis toute contente !

A la fin du repas, elle me donne son numéro de téléphone pour qu’on garde contact si je repasse à Paris ou si elle vient en Suisse.

La vie est une succession de moments joyeux et insolites.