23 mai – Les conversations du train

L’un de mes péchés mignons depuis que je suis à nouveau dans un pays où je comprends ce qu’il se passe autour de moi est d’écouter les conversations des gens dans le train.

Ce soir, dans le 18h15 qui va à Neuchâtel, mes oreilles traînent comme à leur habitude quand la femme derrière moi appelle une amie.

« J’ai rencontré un homme qui a essayé de m’empêcher d’aller prier le chapelet à la messe de mercredi soir… », souffle t’elle.

Après un échange plutôt cocasse, la conclusion est sans appel : ça devait être le Malin…

Je crois que je vais encore laisser traîner mes oreilles quelques temps. C’est trop savoureux.

21 mai – Les automates de Neuchâtel

Pour la Nuit des Musées, nous nous rendons au Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel – et nous tombons, totalement par hasard sur une présentation incroyable : celle des automates Jaquet-Droz.

Comme le précise le site du MAHN, « les trois Automates Jaquet-Droz comptent parmi les pièces maitresses du Musée. » Ce n’est exagéré. C’est incroyable. Le présentateur est très intéressant et passionné, ce qui est agréable.

Construites à la Chaux de Fonds entre 1768 et 1774 par les horlogers Pierre Jacquet-Droz, Henri Louis Jacquet-Droz et Jean-Frederic Leschot, ces trois poupées mécaniques ont été les coqueluches du 18e siècle et il y avait de quoi. Les trois automates (la Musicienne, le Dessinateur et l’Écrivain) bougent grâce à un mécanisme horloger extrêmement complexe, qui fonctionne encore après plus de 200 ans.

Ils furent conçus pour impressionner les cours royales d’Europe et faire de la pub pour l’entreprise Jacquet-Droz et écrivaient des textes, dessinaient et jouaient de la musique. C’est à la fois techniquement fou (il faut voir les rouages dans la dos des poupées…), poétique… et flippant !

Les trois automates fonctionnent en démonstrations publiques, sans réservation, toute l’année, le premier dimanche de chaque mois, à 14 h, 15 h et 16 h. Le prix de la démonstration est compris dans le billet d’entrée au musée.

A visiter absolument !

20 mai – Les beautés de l’Alsace

Il y a quelques semaines, j’ai passé un week-end en Alsace, à Strasbourg, plus précisément.

Monter à Strasbourg depuis Neuchâtel est un jeu d’enfant. Il suffit de prendre le train pour Bâle, puis de sauter dans un autre train qui relie la Suisse à Strasbourg en 1h20 . Grâce à ma carte SNCF Avantages adulte, j’économise 20 euros pour l’aller-retour. J’apprécie.

En arrivant à Strasbourg, je suis frappée par la mignonnerie de la ville. J’avais oublié le charme de l’Alsace.

Nous nous promenons dans les ruelles, admirons les rues pavées, les jolies boutiques et allons manger au Grand Tigre, une brasserie avec des plats typiques. Comme je ne supporte plus le lactose depuis mon retour d’Asie, je dois dire adieu aux tartes flambées, la larme à l’oeil. Mais le reste du menu est alléchant et l’endroit super !

Le soir venu, nous dormons à l’hôtel Boma, hyper bien placé et très confortable.

Le lendemain, nous arpentons les rues. Strasbourg est un musée à ciel ouvert : la cathédrale, bien sûr, les canaux, la place Kléber, ses ponts couverts. Tout est superbe. Il fait un temps splendide, ce qui ne gâche rien.

A midi, nous découvrons un petit restaurant qui sert de la cuisine coréenne. Nous mangeons un petit snack. Ce n’est pas incroyable mais c’est très rigolo d’écouter les clients français qui racontent la Corée.

L’après-midi, nous allons visiter l’exposition Mari en Syrie, mise sur pied par le Louvres. C’est passionnant ! La guide est incroyable et nous plonge au cœur de la société mésopotamienne. J’en ressors toute grisée. Je ne regrette pas d’avoir pris la visite guidée car sans cela, je serais complètement passée à côté du contenu de l’exposition !

Nous flânons ensuite avant de manger à L’Oignon, un restaurant à la française évidemment délicieux. Puis nous rentrons en admirant la lune qui se reflète dans L’Ill.

Dimanche matin, après avoir mangé un bon croissant dans une petite boulangerie de quartier, nous reprenons le train. Escale à Bâle pour aller voir l’exposition « Made in Japan. Estampes d’Hiroshige, Kunisada et Hokusai » au Kunstmuseum.

En y allant depuis la gare, je suis frappée par la beauté de Bâle. Il faudra y revenir.

L’exposition est sympa. J’aime deviner des lieux que je connais sur les images, mais je regrette qu’il n’y ait pas d’explications sur l’impression des estampes et de leurs usages concrets dans les villes.

Puis, nous terminons notre excursion en attendant notre train à la terrasse d’un café. Il fait doux. Le printemps européen peut être délicieusement agréable ! Et j’adore pouvoir sauter dans un train et être dépaysée.

Bâle et Strasbourg, je reviendrai.

16 mai – Les clichés

Certains regrettent la vie dure des clichés accrochés à la Suisse. Les banques. Le chocolat. Les montagnes et Heidi. Et les vaches, partout.

Ce matin, j’ai un rendez vous professionnel vers Vufflens la Ville. Google Maps m’indique qu’il faut 10 minutes de marche depuis la gare pour rejoindre le lieu.

Rien ne m’avait préparé à devoir traverser une forêt, une rivière et un champ de vaches avec ma sacoche d’ordinateur et mes bottines.

Oui, les clichés ont la vie dure. Mais sont ils réellement des clichés ? Vous avez 3 heures.

07 mai – Deux scènes, deux ambiances

Printemps 2023 : je suis au Japon, sur le quai de la gare de Tokyo. Une jeune fille a perdu son téléphone sur les rails. Le chef de gare, uniforme bleu et gants blancs, se précipite avec deux assistants. Armé d’une perche, il travaille avec patience. C’est tout un rituel et la pince a du mal à accrocher la fine plaque de métal ornée d’une pomme. Après 10 bonnes minutes, il extrait enfin le précieux sésame. La jeune fille tape des mains puis s’incline plusieurs fois pour le remercier. Le chef de gare et ses acolytes s’inclinent aussi. Elle s’incline plus bas encore. Puis, ils s’en vont tandis qu’elle agite les mains dans leur direction.

Printemps 2024 : je suis à la gare de Nyon. J’ai les doigts glacés et il pleut des cordes. Une jeune femme a laissé tomber son écouteur bluetooth sur les rails. Un ouvrier tout vêtu de orange se précipite. Sans demander son reste, hop, il saute sur les rails. Le ramasse. Remonte. Ca a pris 15 secondes. La jeune femme est si heureuse qu’elle le saisit par la coude, l’attire contre elle et lui plaque deux énormes bises sur les joues. Il rosit.

Deux lieux. Deux ambiances.