04 août – Diane au village

Il est dimanche matin, 5h57. Je me réveille en sursaut. Nous passons quelques jours à la montagne, à Gryon et une fanfare résonne dans tout le village.

Quelques minutes plus tard, quelques jeunes hommes descendent la rue avec d’immenses cloches de vache ! Des visages ensommeillés apparaissent aux balcons : c’est la fête de la mi été avec un événement appelé « Diane au village » !

Selon le site web de la ville, « la traditionnelle Mi-été de Taveyanne est une ancienne fête pastorale qui réunissait les villageois et les jeunes vachers au milieu de la saison d’estivage. Elle a connu un essor particulier à la fin du 19ème siècle et doit sa renommée actuelle au Poète Juste Olivier qui a écrit une chanson bien connue sur cette fête en 1869. »

En résumé, cette fête, toute paysanne, permettait de faire le point sur le beurre, le serac et le fromage fabriqués à l’alpage jusque là. Culte, danse en plein air, chants… elle devait également être un moyen de couper la solitude des vachers après quelques mois en-tête à tête avec les bêtes.

Elle a lieu le premier dimanche du mois d’août et c’est la société de Jeunesse locale qui est chargée de son organisation.

Mais ce qui est fou (et dommage), c’est qu’à part un bref flyer avec des indications sur la fête, nous n’étions pas prévenu. Il n’y a ni explication détaillée sur la fameuse Diane (est ce la Déesse?), sur les horaires ou le pourquoi du comment des évènements. L’office du tourisme suisse (ou du moins régional) pourrait davantage présenter ces particularités locales et donner plus d’explications et de contexte.

Pour en savoir plus : https://www.24heures.ch/juste-olivier-chante-taveyanne-depuis-150-ans-792532679465

20 juillet – La beauté de la petitesse de la Suisse

Nous marchons au bord du lac avec nos amis, Lenny et Caro, rencontrés à Hong Kong. Ils passent quelques jours chez nous et après une belle journée à faire trempette, nous nous dirigeons vers la cabane du pêcheur. J’ai en effet le projet de leur cuisiner des filets de perches.

Sur la devanture, un nom est écrit en grand. Un nom qui nous est familier. On pousse la porte en métal. Le professionnel est là, en train de couper des filets. Il nous accueille avec un sourire jusqu’aux oreilles et nous commençons à papoter. Et là, nos amis de passage réalisent à quel point la Suisse est magique et petite puisque le pêcheur n’est autre que le cousin de nos amis très chers de Hong Kong qui possèdent la magique librairie Parenthèses.

La magie opère encore puisque sa femme arrive. Et qu’elle aussi, a vécu dans la mégalopole asiatique… c’est d’ailleurs là qu’ils se sont rencontrés ! Ils nous parlent des montagnes hongkongaises, des étoiles pleins les yeux.

Tout Hong Kong se retrouve bercée dans cette échoppe perchée sur le lac de Neuchâtel.

[Les filets de perche achetés chez lui sont les meilleurs que j’aie jamais mangés. Pour les lecteurs qui vivent dans la région, c’est ici que ça se passe.]

18 juin – La taille compte !

A Hong Kong, lorsque j’achetais un paquet de riz, c’était une sacrée logistique. Le pack le plus petit faisant 10 kilos, il fallait bander ses muscles et éviter d’autres achats lourds.

La première fois, je me suis demandée comment j’allais écouler une telle quantité de riz. Pourtant, on l’a finie, on en a racheté et on s’y est habitué !

De retour en Suisse, les mini paquets de riz me rendent folles. Ils se vident à la vitesse de l’éclair. Je dois tout le temps aller en rechercher…! Alors qu’avant leur taille microscopique me semblait tout à fait normale et adaptée.

Comme quoi, tout est question de perspective !

17 juin – Faune

Le train file à travers les champs. Des strates vertes et jaunes s’étirent jusqu’aux maisons en pierres brutes.

Dans un champ, trois hérons grignotent, picotent dans les herbes. Quelques mètres plus loin, une biche est à l’orée d’un bosquet, les oreilles dressées, sa robe dorée offerte aux premiers rayons du soleil.

Puis, dans un village, j’aperçois un renard, tout petit, qui traverse une route.

Les animaux du Bois de Quat’Sous, à notre porte.

11 juin – Y a plus de saison !

Ce qui était agréable à Hong Kong, c’est qu’il était superflu de se demander comment se vêtir. Il faisait chaud. Tout le temps. L’uniforme était donc tout trouvé : un vêtement léger, un pull dans le sac pour traverser les malls à 12 degrés, un parapluie. Toujours un parapluie.

Ici, je ne comprends plus rien. Un jour, il fait beau. Il fait doux. On sort les robes et les orteils.

Ensuite, il pleut. La pluie glace tout. Il refait douze degrés. Il faut ressortir les vestes des armoires. Puis, il refait beau. On gèle le matin. L’après-midi on meurt de chaud. On regèle la nuit. Ou alors c’est l’inverse.

Hier, j’étais en robe. J’ai mangé dehors. Ce matin, il fait douze degrés ! En juin !

Du coup, je ne sais pas comment m’habiller, que prendre avec moi. S’il faut prendre une veste, un pull, des bottes de neige ou une cagoule.

La seule constante : mes mouchoirs pour mes allergies aux graminées qui me font regretter les banyans et la végétation hongkongaise.