Les hirondelles se préparent à partir et le ciel est constellé de leurs vols gracieux.
De l’autre côté du monde, les photographes aux objectifs immenses et aux tenues kakis se préparent, prêts à envahir les pontons hongkongais pour les accueillir !
Les hirondelles se préparent à partir et le ciel est constellé de leurs vols gracieux.
De l’autre côté du monde, les photographes aux objectifs immenses et aux tenues kakis se préparent, prêts à envahir les pontons hongkongais pour les accueillir !
A Hong Kong, dans ma communauté amicale, lorsqu’on souhaitait organiser quelque chose entre amis, on créait un groupe WhatsApp.
Le résultat était plutôt oppressant : j’avais des dizaines et des dizaines de groupe dans mon téléphone. Avec 2 amis. Avec ces mêmes 2 amis plus 2 autres. Pour l’anniversaire de Paulette. Pour la pendaison de crémaillère de Justin. Pour la sortie théâtre. Pour la dégustation de wontons. Pour le weekend à Shenzhen ! Pour tout. Et toutes les personnes impliquées dans la sortie étaient ajoutées au groupe.
Je croyais que cela m’énervait. Et puis je suis rentrée en Suisse.
Ici, les gens détestent les groupes WhatsApp. Un grand nombre de mes contacts a même paramétré leur compte pour qu’on ne puisse pas les ajouter dans des groupes (jusque-là j’ignorais que c’était possible 😅).
Du coup, pour organiser des sorties, weekends ou autres, ils écrivent en perso. Ca évite évidemment les flux de messages inutiles dans un groupe. Ginette qui a piscine. Germaine qui est allergique aux noisettes. Lucien qui fait une blague nulle.
Mais… les Suisses qui se veulent résolument féministes et avancés sur les questions sociétales (ou en tout cas mes amis), ne le sont plus du tout quand il s’agit d’organiser des choses sur WhatsApp.
Lorsqu’un.e Suisse.esse veut proposer à un couple de faire quelque chose, par défaut, il/elle écrit à la femme – qui, d’office, pour je ne sais quelle raison, est reléguée au rôle de « Grande Administratice de la Vie Personnelle et de l’Agenda du couple ».
Cela me fait halluciner. Depuis que je suis rentrée, je passe ma vie à jouer au Tetris avec nos agendas respectifs, ce qui a le mérite de m’agacer terriblement.
Hier encore, une amie de mon cher et tendre – qui me connait mais sans plus – a décidé de m’écrire à moi, pour qu’on organise une sortie…
Oh ! Je ne suis pas standardiste. Non mais.
Dans quel cas, les amis, please, préférez les groupes WhatsApp !
Nous marchons au bord du lac avec nos amis, Lenny et Caro, rencontrés à Hong Kong. Ils passent quelques jours chez nous et après une belle journée à faire trempette, nous nous dirigeons vers la cabane du pêcheur. J’ai en effet le projet de leur cuisiner des filets de perches.
Sur la devanture, un nom est écrit en grand. Un nom qui nous est familier. On pousse la porte en métal. Le professionnel est là, en train de couper des filets. Il nous accueille avec un sourire jusqu’aux oreilles et nous commençons à papoter. Et là, nos amis de passage réalisent à quel point la Suisse est magique et petite puisque le pêcheur n’est autre que le cousin de nos amis très chers de Hong Kong qui possèdent la magique librairie Parenthèses.
La magie opère encore puisque sa femme arrive. Et qu’elle aussi, a vécu dans la mégalopole asiatique… c’est d’ailleurs là qu’ils se sont rencontrés ! Ils nous parlent des montagnes hongkongaises, des étoiles pleins les yeux.
Tout Hong Kong se retrouve bercée dans cette échoppe perchée sur le lac de Neuchâtel.
[Les filets de perche achetés chez lui sont les meilleurs que j’aie jamais mangés. Pour les lecteurs qui vivent dans la région, c’est ici que ça se passe.]
A Hong Kong, lorsque j’achetais un paquet de riz, c’était une sacrée logistique. Le pack le plus petit faisant 10 kilos, il fallait bander ses muscles et éviter d’autres achats lourds.
La première fois, je me suis demandée comment j’allais écouler une telle quantité de riz. Pourtant, on l’a finie, on en a racheté et on s’y est habitué !
De retour en Suisse, les mini paquets de riz me rendent folles. Ils se vident à la vitesse de l’éclair. Je dois tout le temps aller en rechercher…! Alors qu’avant leur taille microscopique me semblait tout à fait normale et adaptée.
Comme quoi, tout est question de perspective !
Ce qui était agréable à Hong Kong, c’est qu’il était superflu de se demander comment se vêtir. Il faisait chaud. Tout le temps. L’uniforme était donc tout trouvé : un vêtement léger, un pull dans le sac pour traverser les malls à 12 degrés, un parapluie. Toujours un parapluie.
Ici, je ne comprends plus rien. Un jour, il fait beau. Il fait doux. On sort les robes et les orteils.
Ensuite, il pleut. La pluie glace tout. Il refait douze degrés. Il faut ressortir les vestes des armoires. Puis, il refait beau. On gèle le matin. L’après-midi on meurt de chaud. On regèle la nuit. Ou alors c’est l’inverse.
Hier, j’étais en robe. J’ai mangé dehors. Ce matin, il fait douze degrés ! En juin !
Du coup, je ne sais pas comment m’habiller, que prendre avec moi. S’il faut prendre une veste, un pull, des bottes de neige ou une cagoule.
La seule constante : mes mouchoirs pour mes allergies aux graminées qui me font regretter les banyans et la végétation hongkongaise.