25 novembre – Jour de courses

Le mercredi soir, c’est la soirée des courses de chevaux.

Il est 21h30. En me faufilant dans une ruelle entre Tai Hang et Causeway Bay, je passe devant un garage encore illuminé. Des voitures éventrées trônent dans l’arrière salle, aux côtés de jerricans, de chiffons recouverts de crasse et de pneus empilés.

Devant la boutique, le garagiste a installé des tables de fortune et il est là, assis, entouré par sa famille et ses amis. Face à eux, sur une table en métal à roulette, une grande télévision a été tirée à même le trottoir.

En mangeant des nouilles, ils hurlent, s’invectivent, frappent leurs genoux avec leurs paumes. Est-ce Red Brick Glory, Royal Baby ou Wild West Wing qui est en-tête ? Sur l’écran, des colonnes illisibles s’affichent. Qui deviendra millionnaire ce soir ?

Le mercredi soir, c’est le soir des courses. Au stade comme ailleurs.

09 novembre – Petit écrin au cœur de Central

Il est midi. Je monte au deuxième étage d’un petit immeuble quelconque et je pousse la porte de la caverne d’Ali Baba.

Du sol au plafond, des livres sont entreposés. J’ai l’impression de pénétrer dans le labyrinthe de Gaston Lagaffe qui m’avait tant fait fantasmer enfant. Et là tout y est : des livres de cuisine dont j’ai une passion folle, aux romans, documentaires variés, albums et livres jeunesse, bandes dessinées, poches, magazines, classiques comme nouveautés. C’est le lieu de perdition de mon porte-monnaie.

Alors que je me balade dans les rayons, je dresse l’oreille. Quelques notes d’Option Musique, l’une de nos radios suisses, vibre dans l’air. Madeline, la patronne, est neûchateloise et du coup, je me sens doublement comme à la maison !

Bref, je ne suis pas une grande afficionado du shopping mais, je repars toujours de la librairie Parenthèse avec plus de bouquins que ce que j’imaginais.

Sarah Andersen – https://www.instagram.com/sarahandersencomics/

26 août – Les pousseurs de cartons

Le soir, quand la nuit tombe… ou la journée pendant les heures chaudes, une armée silencieuse sillonne la ville, prête à nettoyer, ranger et ordonner les ruelles de Hong Kong. Derrière des chariots en métal, des personnes âgées courbées en deux ramassent en effet les cartons qui jonchent le sol et passent auprès des magasins pour les débarrasser de leurs emballages.

Ces hommes et ces femmes de l’ombre sont surnommés « cardboard grannies », alias les mamies en carton. Ceux-ci, pour chaque carton ramassé, recevront de petites sommes d’argent auprès des recycleurs locaux. Argent qui leur servira à joindre les deux bouts dans une ville qui n’est pas toujours tendre avec les moins favorisés.

04 août – Chronique de rue

Il est 10h16. Je suis en avance à un rendez-vous et j’attends dans la rue. J’entends le tac tac tac du feu rouge. Devant moi, se trouve un stand de journaux qui vend des quotidiens, des magazines, des bouteilles d’eau ou des peluches et gadgets.

A mes côtés, deux employés savonnent le trottoir. Les gens vont et viennent. Employés suant dans leurs costumes…. femmes en petites robes… nounous accompagnées d’enfants.

Une jeune femme passe devant moi. Elle porte un petit haut en soie qui dévoile de grandes tâches sombres sur son dos. Elle est allée se faire poser des ventouses.

Une autre femme trimballe un parapluie géant, en passant devant la vitrine d’un magasin éphémère de masques, tandis qu’un homme pousse un chariot de bouteilles d’eau.

Au fond, les cireurs de chaussures s’occupent des pieds d’un homme, dans la ruelle.

Il est maintenant 10h20 dans cette rue ordinaire.

Randonnée#7 – Les Twins Peaks

On m’avait dit que c’était la rando la plus difficile de Hong-Kong, que si je ne mourrais pas en route, je mourrais probablement des suites de mes courbatures dans les jours à venir… du coup, quand F. nous a proposé de faire cette rando, j’étais à la fois intriguée, et complètement paniquée.

Et puis, j’ai dit oui. Et il n’y a plus eu moyen de reculer. On allait faire les Twins… et peut-être que j’allais survivre ! Je l’ai fait, je suis là pour en parler… et j’ai pu marcher jusqu’à l’ordinateur ! J’y ai donc survécu… et pour tout vous dire (sans frimer, mais quand même un peu)… ce n’était pas aussi terrible que ce qu’on m’en avait dit. Lire la suite