04 août – Diane au village

Il est dimanche matin, 5h57. Je me réveille en sursaut. Nous passons quelques jours à la montagne, à Gryon et une fanfare résonne dans tout le village.

Quelques minutes plus tard, quelques jeunes hommes descendent la rue avec d’immenses cloches de vache ! Des visages ensommeillés apparaissent aux balcons : c’est la fête de la mi été avec un événement appelé « Diane au village » !

Selon le site web de la ville, « la traditionnelle Mi-été de Taveyanne est une ancienne fête pastorale qui réunissait les villageois et les jeunes vachers au milieu de la saison d’estivage. Elle a connu un essor particulier à la fin du 19ème siècle et doit sa renommée actuelle au Poète Juste Olivier qui a écrit une chanson bien connue sur cette fête en 1869. »

En résumé, cette fête, toute paysanne, permettait de faire le point sur le beurre, le serac et le fromage fabriqués à l’alpage jusque là. Culte, danse en plein air, chants… elle devait également être un moyen de couper la solitude des vachers après quelques mois en-tête à tête avec les bêtes.

Elle a lieu le premier dimanche du mois d’août et c’est la société de Jeunesse locale qui est chargée de son organisation.

Mais ce qui est fou (et dommage), c’est qu’à part un bref flyer avec des indications sur la fête, nous n’étions pas prévenu. Il n’y a ni explication détaillée sur la fameuse Diane (est ce la Déesse?), sur les horaires ou le pourquoi du comment des évènements. L’office du tourisme suisse (ou du moins régional) pourrait davantage présenter ces particularités locales et donner plus d’explications et de contexte.

Pour en savoir plus : https://www.24heures.ch/juste-olivier-chante-taveyanne-depuis-150-ans-792532679465

22 novembre – Funiculaire

Nous sommes serrés dans la salle d’attente. La foule est fébrile. Elle patiente, tournée d’un seul côté ! Le Peak tram va arriver !

Soudain, il nous fait face. Il ne ressemble plus à celui qui a été construit en 1888 mais il est beau, tout fait de verre et de bois. Il s’arrête sur le quai, les gens poussent, impatients. Nous y grimpons en dernier et je me colle contre une fenêtre. Les gens sont heureux et cela fait plaisir.

Il faut dire que le tram est une institution. A l’époque, avant sa construction, le Peak Victoria n’était accessible qu’en chaises à porteur… rendant son accès limité ! Le funiculaire a démocratisé l’accès à la célèbre montagne, lui permettant de devenir le Ouchy de Hong Kong, soit le lieu des promenades du dimanche.

Quand le tram se met en branle, je me retrouve plaquée contre la paroi. Ca monte à pic – c’est le cas de le dire. Autour de nous, la végétation se déploie. C’est très beau. Puis, nous apercevons les immeubles qui défigurent l’arrivée du tram et nous y voilà… prêts à faire le tour du Peak, à admirer les points de vue et les superbes arbres qui y résident.

17 octobre – Mammouth

Si vous levez le nez sur les vitrines d’antiquités à Mid-Levels ou à Tsim Sha Tsui, vous verrez que les magasins ne font pas les choses à moitié.

Ici, pas de vieux fauteuils en rotin, de gramophones ou des coucous récupérés chez des personnes âgées… non. Les antiquaires de Hong Kong font partie d’une autre catégorie puisque leurs vitrines regorgent notamment de sculptures… en os de mammouths. Ni plus ni moins.

C’est assez impressionnant et j’aime m’arrêter observer les oeuvres finement taillées en me disant que les artistes étaient quand même relativement « couillus » – pardonnez moi l’expression.

Ici, un seul coup de couteau mal placé et ce sont des milliers d’années d’histoire qui partent en poussière.

Quant aux prix… il va falloir en vendre, des livres, pour pouvoir prétendre en ramener un chez moi et le poser sur ma bibliothèque.

10 janvier – Sur les pas des Tang

Ce week-end, nous nous aventurons sur le Ping Shan Heritage Trail, un sentier reliant plusieurs bâtiments historiques fondés par les Tang aux alentours de 1800. Le sentier traverse notamment trois villages murés et six villages « standards », fondés par la même famille.

Les Tang sont l’un des cinq grands clans des Nouveaux Territoires, avec les Man 文, les Hau 侯, les Pang 彭 et les Liu 廖.

La famille Tang est la plus ancienne, la plus grande et la plus célèbre des Nouveaux Territoires.  Ils sont installés dans la région depuis un peu plus de 900 ans. Ils seraient même les descendants de Tang Lum (鄧林), le fils aîné de la princesse de la Dynastie des Song (1127-1279).

C’est lorsque le père de la princesse, l’empereur Gaozong de Song (le dixième empereur de la dynastie Song) dut fuir, avec l’arrivée des Jurchens, que la princesse se réfugia dans le Sud. Là, elle épousa Tang Wai-Kap (鄧惟汲) qui habitait à Kam Tin. Leur fils aîné, Tang Lum, fit prospérer le clan et celui-ci s’étendit ainsi.

Aujourd’hui, ce sont toujours les descendants des Tang qui habiteraient le village et celui-ci a des allures un peu étranges puisque les bâtiments historiques côtoient de nombreux garages où des voitures de toutes sortes sont parquées… des simples Honda aux Ferrari rutilantes. Les Tang doivent être concessionnaires, j’ai l’impression.

Avec les restrictions, nous n’avons malheureusement pas pu explorer l’intérieur des bâtiments mais j’ai été fascinée par ce village où la vie ne s’est pas arrêtée et où les fresques d’antan dorment entre deux entrées de maison ou au dessus d’un hangar à vélo.