20 août – Voyager en Chine, les astuces

Voyager en Chine est une aventure sublime et magnifique qui vous ouvrira les portes d’un pays vraiment riche en beautés diverses. Qu’il s’agisse des paysages, de la cuisine, des villes ou des attractions, la Chine est un trésor méconnu.

Toutefois, cela vous demandera un petit effort. Voici nos trucs et astuces pour voyager dans ce beau pays.

La recherche pré-voyage

Lorsque nous avons décidé de voyager en Chine en train, je ne savais pas vraiment où nous diriger. J’ai tout d’abord demandé à une agence qui m’a proposé un circuit complètement dingue, faisant le tour complet de la Chine en 7 jours avec au minimum 50 heures de train et pour une somme complètement folle. J’ai donc laissé tomber et décidé de me débrouiller toute seule.

J’ai voulu acheter des guides mais la plupart d’entre-eux couvraient toute la Chine (un pays qui fait 17 fois la France pour vous donner une idée…) donc les infos étaient très sommaires. Il n’y avait quasiment rien sur les régions que je voulais visiter, une page à peine – et encore, s’il y avait des infos. Par exemple, Wuyishan n’est absolument pas citée dans le Lonely Planet et dans le Routard. Pas un mot.

J’ai alors cherché un guide spécialisé sur la Chine du Sud et je n’ai trouvé que le Petit Futé qui… je m’excuse… est très décevant. La plupart des pages parlent de restos (infos désormais obsolètes après 4 ans de Covid) et la partie visite de la ville est complètement laissée de côté !

J’ai donc lu beaucoup de blogs de voyages. Le blog https://www.theycallmestranger.com/ m’a notamment servi de bible. Et j’ai aussi fait pas mal de recherches sur Wikipedia, Google maps et Instagram avec les hashtag !

C’est ainsi que j’ai décidé de visiter Xiamen. Ensuite, ma copine L. m’a recommandé d’aller à Wuyishan. Puis, comme je ne voulais pas rentrer d’une traite à Hong Kong et faire 7h de train, j’ai cherché un arrêt au hasard sur la carte. C’est ainsi que j’ai découvert Quanzhou.

Une fois sur place, j’ai demandé aux hôtels où aux offices du tourisme des cartes… et nous nous sommes ainsi organisés, petit à petit.

Mes recommandations :

Si vous partez en Chine, faites des recherches bien en amont pour ne rien rater. Une fois sur place tout sera en chinois et selon votre couverture téléphonique, la recherche sera plus compliquée. N’hésitez pas à écrire aux blogueurs qui couvrent ces régions. Ce sont des mines d’or d’informations et ils sont souvent très disposés à aider. Cid du blog They call me stranger a été la meilleure ! (Si tu me lis, merci, merci, merci!)

Ensuite, si vous voulez vraiment visiter quelque chose, réservez en avance. Les touristes chinois sont nombreux et du coup, les achats de dernière minute sont risqués! Nous n’avons pas réservé l’île de Gulanyu, je pensais naïvement pouv

Le visa

Le conseil peut sembler bête mais n’oubliez pas de faire votre visa et de vous y prendre en avance. Cela prend du temps et vous devrez remplir un grand nombre de documents.

Réserver son hôtel

Pour réserver notre hôtel, nous avons utilisé Booking. Cela fonctionne bien et ça a un avantage précieux : vous pouvez imprimer votre réservation en chinois. Chose que je recommande vraiment : essentiel pour trouver l’adresse de l’hôtel dans la ville (en demandant le chemin ou en prenant un taxi).

A savoir toutefois, Booking n’est pas utilisé par tous les hôtels. A Wuyishan par exemple, seuls deux hôtels étaient sur Booking alors qu’en réalité la ville en regorge mais leurs sites sont sur WeChat. Une amie m’avait recommandé un hôtel visible uniquement sur WeChat mais le système de réservation était tout en chinois, je n’ai donc pas pu aller chez eux.

Ensuite, sachez que le personnel de l’hôtel ne sera pas forcément anglophone. Soyez cools. Tout finit toujours par s’arranger.

Entrer en Chine

Pour entrer et sortir de Chine, il faut générer un QR code de santé le jour même du voyage (d’entrée et de sortie).

Pour ce faire, téléchargez simplement l’application China customs. Si vous avez un téléphone enregistré à l’etranger, passez par le site de China customs et téléchargez l’app manuellement ou passez par WeChat en tapant China customs dans la barre de recherche. L’application n’est pas dispo dans tous les pays.

Si ça mouline, soyez persistants et réessayez. Ca finit toujours par marcher.

Se déplacer

Pour réserver vos billets de train, utilisez l’application Trip. C’est super efficace. Le billet sera réservé sous votre numéro de passeport qu’il faudra présenter à l’entrée des gares. Vous n’aurez pas besoin de billet papier.

L’application pré-achète les billets pour vous et vous les met à disposition quelques jours avant. Ne stressez pas si votre billet n’est pas confirmé tout de suite. Ca marche vraiment très bien.

Pour rentrer en gare, si vous avez un passeport étranger, vous devrez passer dans la file du contrôle manuel. C’est en général assez rapide mais prévoyez une petite marge temporelle au cas où.

Pour prendre des taxis, l’application Didi est vraiment géniale – équivalent de Uber mais incluant aussi les taxis. Toutefois, pour la télécharger il faut avoir un compte relié à la géolocalisation « Hong Kong » (mon compte Play étant toujours lié à la Suisse, ça ne passe pas…). Je n’ai pas trouvé comment contourner le problème. L’application Didi paye les chauffeurs via WeChat ou Alipay.

Pour trouver des tours organisés – bien utile pour aller dans des coins reculés comme les montagnes… – j’ai utilisé les offres Trip. C’était topissime.

Les agences de tourisme

Pour organiser des tours dans le Fujian, voici les agences que je conseille :

  • China Memory Trip
  • Teasenz pour les tours liés au thé
  • Amoylife pour la région de Xiamen

Payer

Voilà ce qui nous a posé problème. En Chine, le cash n’est plus le bienvenu. Tout le monde utilise WeChat ou AliPay… et tout le monde a un QR code pour recevoir des sous, même les mendiants (je l’ai vu de mes propres yeux). La carte de crédit n’est acceptée nulle part à l’exception des hôtels (et encore, pas tous….).

Pour pouvoir payer, il faudra donc télécharger ces deux applications et y entrer votre carte de crédit. Prévenez votre banque de votre voyage pour ne pas qu’elle vous bloque. En-cas de souci, l’application met parfois trois jours à régler le souci, il faut donc avoir une solution de repli.

En cas de souci avec ces applications, il vous faudra une photo de vos pièces d’identité, de votre carte bancaire, d’une preuve que c’est bien votre banque. Préparez tout ceci avant le départ.

Dans les commerces, il y aura trois moyens de payer via l’app :

  • Le commerce est équipé d’une douchette : dans quel cas, aucun problème. Présentez votre QR code et le tour est joué.
  • Le commerce est équipé d’un QR code dynamique (sur un écran) qui se renouvelle. Dans quel cas, aucun problème. Vous scannez le code et voilà
  • Le commerce est équipé d’un QR code statique (imprimé). Dans quel cas, pour accepter les payements de comptes étrangers, il doit avoir fait une manip. S’il ne l’a pas fait… c’est mort. Le payement ne passera pas. C’est ce qui nous est arrivé à Wuyishan, la majorité des commerces n’avaient ni douchette ni QR code dynamique – logique, après 4 ans de Covid. Nous étions les seuls Occidentaux à la ronde. On a donc pas pu entrer dans un grand nombre d’établissements. C’était assez handicapant mais nous nous en sommes sortis. Nous n’avons simplement pas eu beaucoup de choix quant aux restos et commerces où nous rendre. J’avoue que ça a été un peu stressant. Préparez vous y psychologiquement

Communiquer

La première chose : téléchargez en local l’application Google translate. Vous pouvez en effet choisir quelques langues qui pourront être traduites en tout temps même sans connexion internet !

Ensuite, sachez que la fonction scan de WeChat permet également de traduire ! C’est très pratique pour lire les menus au restaurant.

Pour finir, je vous conseille vraiment d’apprendre à dire bonjour et merci, d’apprendre à compter jusqu’à 10 et avec les doigts en chinois… et d’apprendre à dire WeChat et Alipay (leurs noms mandarins sont différents). Cela vous dépannera grandement. L’application Duolingo fonctionne super bien avec le mandarin et les premiers chapitres concernent les chiffres.

J’ai appris le B.A.BA dans le train et ça nous a dépanné à plusieurs reprises.

Téléphone

Si vous rêvez de digital detox, ça ne sera pas possible. Vous aurez besoin de votre téléphone en permanence, surtout pour payer. Prenez une batterie portable avec vous car les trains ne sont pas équipés de prises. Idem si vous vous baladez en ville ou en nature toute la journée.

Vous aurez en effet besoin de votre téléphone pour tout : payer, prendre le train, trouver votre route…

Autre

Prenez des médicaments de base avec vous. Il y a de nombreuses pharmacies mais entre le souci de la langue et le fait que vous ne pourrez pas lire ce qui est sur la boite, c’est moyennement confortable.

Ayez aussi toujours des mouchoirs avec vous. Les toilettes publiques où nous sommes allées étaient plutôt propres mais rarement équipées de papier.

Il me semble que c’est à peu près tout. Si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas à m’écrire !

Bon voyage !

Back in Hong Kong

19 août – Notre coup de cœur, Quanzhou

Ce matin, nous repartons à la découverte de la belle Quanzhou. Nous commençons par visiter la mosquée Qingjing.

Érigée en l’an 1009 (rien que ça) par Ahmed Bin Muhammad al-Qudsi, l’un des nombreux commerçants venus du Moyen-Orient, c’est l’une des plus anciennes constructions musulmanes de Chine, inscrite dans la liste des sites historiques et culturels majeurs protégés au niveau national en 1961.

Nous nous approchons de l’entrée mais j’ai une robe qui s’arrête à mi genoux. Cela ne passe donc pas. Pas de chance, c’est le seul jour où je n’ai pas pris mon foulard avec moi. Je décide donc d’aller faire les boutiques qui font face à l’édifice religieux pour trouver de quoi me couvrir… Il faut tout d’abord trier les magasins vendant des vêtements vraiment chers… puis ceux qui ne vendent que des robes courtes. J’essaie une longue jupe en jeans qui est plutôt jolie mais elle est taille unique et je n’arrive pas à la faire passer au dessus des cuisses. Bon. Bon. Bon.

L’honneur ramolli, je rentre dans la dernière boutique, un bric à brac avec des vêtements pour dames âgées et là : magnifique ! J’achète un sublime bas de pyjama… je suis prête pour aller visiter la mosquée avec un style digne de la Fashion Week!

La mosquée est belle. Elle mélange les styles arabes et chinois de manière très harmonieuse.

Une fois la visite terminée, j’enlève rapidement mon sublime pantalon sous l’oeil médusé des passants. Il fait vraiment très chaud… et puis, tout le monde me regardant et me photographiant sans cesse depuis une semaine, j’essaie quand même d’avoir un minimum d’allure. On n’imagine pas, mais c’est stressant de vivre la vie d’une star. 😉

Nous nous dirigeons vers le temple voisin de la mosquée, le temple Tonghuai Ganyue. Ca sent l’encens… et des milliers de dragons ornent les toits. Cela me plaît beaucoup ! Il y a tellement de monde que mes photos sont très mal cadrées mais cela vous donnera une idée de l’ambiance.

Nous nous perdons ensuite dans les ruelles, admirant les maisons et les commerces… Quanzhou a un petit air de Beyrouth. J’adore! Après une vingtaine de minutes de marche, nous arrivons au temple Tianhou dédié à la déesse Mazu. Nous y flânons, regardons un documentaire très intéressant sur la ville et parlons avec quelques visiteurs.

Face au temple se trouvent des ruines archéologiques. C’est la première fois que j’en vois en Chine. Il s’agit des anciens remparts de la ville. De nombreuses inscriptions hindoues, chrétiennes, islamiques et juives et des sculptures bouddhistes datant du XIIIe au XIVe siècle, ainsi que des canons datant du XIVe au XIXe siècle, y ont été mis au jour.

On le contourne pour s’enfoncer dans le quartier adjacent. Des habitations d’époque donnent à la zone un charme fou. On entre alors dans la demeure du philosophe Li Zhi. Un monsieur passionné tâche de me raconter sa vie et semble si déçu que je ne parle pas mandarin pour le comprendre…

Après une petite pause-café, nous décidons de rejoindre le temple Longshan, un temple shaolin encore en activité !

Le bâtiment est magnifique et nous croisons en effet des moines, ainsi que de jeunes garçons qui étudient dans une salle de classe. Nous sommes chanceux, nous arrivons pile à l’heure pour une démonstration et il ya encore des tickets de libre. Nous y allons donc gaiement.

Le kung fu shaolin est un art martial chinois qui aurait été enseigné aux moines par Bodhidharma en personne pour les aider à se défendre contre les truands et les bêtes sauvages. Aujourd’hui, c’est un art complet plutôt impressionnant à regarder, mêlant force et souplesse.

Devant nous, de jeunes disciples – de 4 à 30 ans – nous montrent leur savoir faire. Les disciples du monastère sont de jeunes garçons sélectionnés généralement parmi les meilleurs élèves des écoles martiales de la région. La formation durerait généralement entre deux et quatre ans, plusieurs heures par jour – dixit mon ami Wikipedia. Au terme de cette période, ils peuvent devenir moines.

Nous les admirons donc et c’est magnifique. Un jeune garçon de sept ans environ sort du lot. C’est l’incarnation du Eli de mes romans et je le regarde tournoyer avec admiration.

Quand nous sortons, la pluie est là. Nous rentrons donc. Il est temps de faire nos valises pour rentrer à la maison…

J’ai adoré Quanzhou et nous n’avons pas eu le temps de tout découvrir ! J’espère revenir !

18 août – Quanzhou, nous arrivons

Après trois jours dans la sérénité des montagnes, il est temps de retrouver le fourmillement des grandes villes. Nous voilà donc en partance pour Quanzhou.

Nous nous dirigeons donc vers la gare de Nanping. Le nom de la gare nous a énormément perturbés puisque Nanping, la ville, se situe à 170 kilomètres de Wuyishan. Toutefois, la gare de Nanpingshi pour être précise est à 20 minutes en voiture du centre ville de Wuyishan.

Bref, à 9h30 nous voilà donc dans le hall de la gare. Celui ci est original puisqu’il abrite une armée de fauteuils massants où dorment de nombreux passagers. Si la gare est vide, nous pouvons tout à fait imaginer la frénésie à Chinese New Year ou pour la Golden Week, les deux semaines de congés en Chine.

Trois heures plus tard, nous voilà à Quanzhou (à prononcer Tsuen Djoe)… ville mythique puisqu’elle fût le port où Marco Polo arriva en Chine. Elle fut même surnommée « l’Alexandrie de l’Orient ».

Après nous être installés à l’hôtel, nous partons à l’assaut de la ville. Nous commençons par le centre et je suis scotchée. C’est tout bonnement splendide. Nous déambulons dans la vieille ville, admirons l’architecture mêlant éléments occidentaux et éléments chinois et observons les commerçants. De nombreuses jeunes filles portent des vêtements traditionnels pour se prendre en photo. C’est vraiment joli.

Nous visitons le temple de Kaiyuan, un immense édifice construit en 685… profitons de ses jardins et admirons ses deux pagodes, les plus grandes encore visibles de la dynastie Tang. Puis, nous continuons au hasard jusqu’au Xi Lake. Les gens se baladent, font du cerf-volant. Un vieil homme chante faux dans un micro mais semble heureux comme tout. La nuit tombe doucement sur Quanzhou et nous nous réjouissons d’en découvrir davantage demain !

17 août – Grotte et claustrophobie

Pour ce deuxième jour dans la réserve naturelle du Wuyishan, nous décidons d’aller randonner. La guide d’hier nous a fait ses recommandations. Nous achetons un pique-nique et de l’eau et partons à l’aventure !

Pour la journée, nous avons trois objectifs en tête : faire le Tianyou Peak, le Yann Peak et le Huaxio Yann. Nous nous rendons donc à l’entrée nord du parc et prenons un bus qui nous amène vers le point de départ de la boucle !

A l’arrêt, je confonds le Huaxio Yann et le Yixiantian. Pas très proche, je sais… mais l’erreur est humaine 😉! Peu importe, la foule est dense. Il doit donc y avoir quelque chose de sympa à voir. On remonte donc le sentier. Jusque là, rien de particulier… quand soudain, un panneau précise qu’il y a là l’entrée d’une grotte… il indique également qu’il faut éviter de la faire si on a des soucis cardiaques ou que l’on est âgé. Ce n’est pas notre cas et la foule de tout âge et de tout physique s’avance en direction de l’entrée. Nous suivons donc.

Nous remontons une volée d’escaliers qui mène à la grotte. Il y a beaucoup – beaucoup de monde et il faut faire la queue. Je peste un peu. C’est sûrement à cause de ces influenceurs qui se prennent en photos que cela traîne la patte, dis-je à Nicolas. Mais la patience finit par payer et on pénètre dans l’obscurité. Il faut monter des marches creusées dans la pierre. On avance très lentement. Le boyau se rétrécit. On doit se mettre à la queue leu leu. Derrière nous, des centaines de personnes. Il n’est désormais plus possible de reculer.

La demoiselle devant moi porte une robe à fleurs, un sac à dos argenté et des petites ballerines blanches et je me dis qu’elle a vraiment choisi sa tenue pour la balade du jour.

Plus nous avançons, plus l’odeur se fait âcre. « Ca doit être l’humidité », dis-je à Nicolas en observant la mousse sur la roche. En levant la tête vers le haut, on aperçoit de la lumière. C’est très joli.

Soudain, de grosses chauves-souris passent au dessus de nous. Elles sont stupéfiantes et magnifiques. Je vois alors quelque chose tomber et je comprends l’origine de l’odeur qui me dérange depuis un moment… j’enfonce plus profondément ma casquette sur la tête et baisse mon visage vers le sol.

Le boyau se rétrécit encore. Je dois marcher légèrement inclinée. Ma poitrine touche le mur d’un côté et mes fesses de l’autre. Je commence à me sentir mal. La claustrophobie me tend les bras. Nico derrière moi me suit. Avec ses 1m90, il frotte également les murs. J’espère que la grotte ira en s’élargissant sinon nous allons nous retrouver coincés. Je me remémore d’horribles histoires de gens coincés dans des grottes pendant leurs vacances en Turquie et mon souffle s’accélère. Je plaque alors mes paumes sur le mur. C’est collant. Tout est recouvert de fientes et je réprime une envie de vomir.

La fille qui me précède se met à pleurer. Elle est toute fine pourtant. Je panique. Est ce qu’elle serait coincée contre la pierre ? Si c’est le cas, je ne vais jamais passer. J’hésite à pleurer aussi mais je me retiens.

Soudain, ouf. Ca s’élargit. J’accélère. Vite, rejoindre la sortie. L’air frais me happe. J’ai rarement été aussi soulagée. J’enlève ensuite ma casquette. Elle est recouverte de grosses crottes de chauve-souris. Tout comme mon t-shirt, mon sac et mes cuisses. Je suis dégoûtée. Vraiment. Heureusement, j’ai des lingettes désinfectantes avec moi et on se nettoie frénétiquement. Lingettes, gel désinfectant… puis, nous nous arrêtons dans des toilettes publiques pour se frotter les mains, les bras, les coudes.

NB : après coup, j’ai vérifié. Au plus étroit, le passage mesure 30 cm à peine… heureusement que je n’ai pas mangé d’énormes fondues avant d‘y entrer.

Après s’être plus ou moins lavés, on reprend notre route… et au bout de quelques mètres, on voit le panneau de la balade qu’on avait initalement prévue. Ouf. On suit donc la direction indiquée… ça ne peut de toute manière pas être pire. Nous retrouvons le paysage habituel de Wuyishan et notre tension redescend.

On continue la promenade et décidons d’aller voir le Huxiao Cliff. Nous tombons par hasard sur une sublime statue de la déesse de la bonté, gravée contre un mur. Puis, nous prenons des escaliers creusés dans la paroi. Le chemin s’appelle « La pente des braves » et résume bien sa nature. C’est raide… à éviter si vous souffrez de vertiges. Mais nous sommes braves et la vue valait l’effort. C’est de toute beauté.

Une fois au sommet, nous faisons le tour de la montagne et redescendons de l’autre côté.

Nous sommes en sueur. Il n’est que 11h30 mais il fait 33 degrés (ressenti 38) avec une humidité à 85%. Mes vêtements sont tellement trempés que je pourrais les essorer.

Nous traversons les champs pour rejoindre l’arrêt de bus. Entre l’ascension et les frayeurs, nous sommes exténués. Je ne pense qu’à une chose : me doucher.

A l’arrêt de bus, des gens commencent à me parler. Entre eux, ils parlent une langue qui ressemble au cantonais. J’essaie donc de leur répondre. Ils parlent en réalité le taishanais, un cousin du cantonais parlé dans certains coins de la province de Canton. Et… miracle: nous nous comprenons ! C’est trop sympa !

Nous prenons le bus et soudain, il commence à pleuvoir. Le timing est idéal. On retourne alors vite vite vite à l’hôtel pour prendre la meilleure douche du monde (et laver tout ce qui aura touché de près ou de loin les fientes de chauve-souris !). Puis, nous pique-niquons dans notre chambre en écoutant la pluie tomber.

Le reste de la journée, nous flânons et profitons du calme agréable de Wuyishan. C’est un petit cocon hors du temps. Tout est si tranquille. Les gens jouent à des jeux assis devant leurs maisons, sur le trottoir. Beaucoup boivent du thé, fenêtres grandes ouvertes. Ils sont souriants et nous saluent quand nous passons.

Nous repartons demain pour d’autres aventures mais nous avons aimé Wuyishan !