17 août – Grotte et claustrophobie

Pour ce deuxième jour dans la réserve naturelle du Wuyishan, nous décidons d’aller randonner. La guide d’hier nous a fait ses recommandations. Nous achetons un pique-nique et de l’eau et partons à l’aventure !

Pour la journée, nous avons trois objectifs en tête : faire le Tianyou Peak, le Yann Peak et le Huaxio Yann. Nous nous rendons donc à l’entrée nord du parc et prenons un bus qui nous amène vers le point de départ de la boucle !

A l’arrêt, je confonds le Huaxio Yann et le Yixiantian. Pas très proche, je sais… mais l’erreur est humaine 😉! Peu importe, la foule est dense. Il doit donc y avoir quelque chose de sympa à voir. On remonte donc le sentier. Jusque là, rien de particulier… quand soudain, un panneau précise qu’il y a là l’entrée d’une grotte… il indique également qu’il faut éviter de la faire si on a des soucis cardiaques ou que l’on est âgé. Ce n’est pas notre cas et la foule de tout âge et de tout physique s’avance en direction de l’entrée. Nous suivons donc.

Nous remontons une volée d’escaliers qui mène à la grotte. Il y a beaucoup – beaucoup de monde et il faut faire la queue. Je peste un peu. C’est sûrement à cause de ces influenceurs qui se prennent en photos que cela traîne la patte, dis-je à Nicolas. Mais la patience finit par payer et on pénètre dans l’obscurité. Il faut monter des marches creusées dans la pierre. On avance très lentement. Le boyau se rétrécit. On doit se mettre à la queue leu leu. Derrière nous, des centaines de personnes. Il n’est désormais plus possible de reculer.

La demoiselle devant moi porte une robe à fleurs, un sac à dos argenté et des petites ballerines blanches et je me dis qu’elle a vraiment choisi sa tenue pour la balade du jour.

Plus nous avançons, plus l’odeur se fait âcre. « Ca doit être l’humidité », dis-je à Nicolas en observant la mousse sur la roche. En levant la tête vers le haut, on aperçoit de la lumière. C’est très joli.

Soudain, de grosses chauves-souris passent au dessus de nous. Elles sont stupéfiantes et magnifiques. Je vois alors quelque chose tomber et je comprends l’origine de l’odeur qui me dérange depuis un moment… j’enfonce plus profondément ma casquette sur la tête et baisse mon visage vers le sol.

Le boyau se rétrécit encore. Je dois marcher légèrement inclinée. Ma poitrine touche le mur d’un côté et mes fesses de l’autre. Je commence à me sentir mal. La claustrophobie me tend les bras. Nico derrière moi me suit. Avec ses 1m90, il frotte également les murs. J’espère que la grotte ira en s’élargissant sinon nous allons nous retrouver coincés. Je me remémore d’horribles histoires de gens coincés dans des grottes pendant leurs vacances en Turquie et mon souffle s’accélère. Je plaque alors mes paumes sur le mur. C’est collant. Tout est recouvert de fientes et je réprime une envie de vomir.

La fille qui me précède se met à pleurer. Elle est toute fine pourtant. Je panique. Est ce qu’elle serait coincée contre la pierre ? Si c’est le cas, je ne vais jamais passer. J’hésite à pleurer aussi mais je me retiens.

Soudain, ouf. Ca s’élargit. J’accélère. Vite, rejoindre la sortie. L’air frais me happe. J’ai rarement été aussi soulagée. J’enlève ensuite ma casquette. Elle est recouverte de grosses crottes de chauve-souris. Tout comme mon t-shirt, mon sac et mes cuisses. Je suis dégoûtée. Vraiment. Heureusement, j’ai des lingettes désinfectantes avec moi et on se nettoie frénétiquement. Lingettes, gel désinfectant… puis, nous nous arrêtons dans des toilettes publiques pour se frotter les mains, les bras, les coudes.

NB : après coup, j’ai vérifié. Au plus étroit, le passage mesure 30 cm à peine… heureusement que je n’ai pas mangé d’énormes fondues avant d‘y entrer.

Après s’être plus ou moins lavés, on reprend notre route… et au bout de quelques mètres, on voit le panneau de la balade qu’on avait initalement prévue. Ouf. On suit donc la direction indiquée… ça ne peut de toute manière pas être pire. Nous retrouvons le paysage habituel de Wuyishan et notre tension redescend.

On continue la promenade et décidons d’aller voir le Huxiao Cliff. Nous tombons par hasard sur une sublime statue de la déesse de la bonté, gravée contre un mur. Puis, nous prenons des escaliers creusés dans la paroi. Le chemin s’appelle « La pente des braves » et résume bien sa nature. C’est raide… à éviter si vous souffrez de vertiges. Mais nous sommes braves et la vue valait l’effort. C’est de toute beauté.

Une fois au sommet, nous faisons le tour de la montagne et redescendons de l’autre côté.

Nous sommes en sueur. Il n’est que 11h30 mais il fait 33 degrés (ressenti 38) avec une humidité à 85%. Mes vêtements sont tellement trempés que je pourrais les essorer.

Nous traversons les champs pour rejoindre l’arrêt de bus. Entre l’ascension et les frayeurs, nous sommes exténués. Je ne pense qu’à une chose : me doucher.

A l’arrêt de bus, des gens commencent à me parler. Entre eux, ils parlent une langue qui ressemble au cantonais. J’essaie donc de leur répondre. Ils parlent en réalité le taishanais, un cousin du cantonais parlé dans certains coins de la province de Canton. Et… miracle: nous nous comprenons ! C’est trop sympa !

Nous prenons le bus et soudain, il commence à pleuvoir. Le timing est idéal. On retourne alors vite vite vite à l’hôtel pour prendre la meilleure douche du monde (et laver tout ce qui aura touché de près ou de loin les fientes de chauve-souris !). Puis, nous pique-niquons dans notre chambre en écoutant la pluie tomber.

Le reste de la journée, nous flânons et profitons du calme agréable de Wuyishan. C’est un petit cocon hors du temps. Tout est si tranquille. Les gens jouent à des jeux assis devant leurs maisons, sur le trottoir. Beaucoup boivent du thé, fenêtres grandes ouvertes. Ils sont souriants et nous saluent quand nous passons.

Nous repartons demain pour d’autres aventures mais nous avons aimé Wuyishan !

16 août – Wuyishan, le paradis du thé

Aujourd’hui, nous rejoignons Suzan, une spécialiste du thé pour une immersion culturelle et gustative autour du Oolong. J’ai réservé le tour via le magasin de thé Teasenz et c’était une excellente idée.

Après les présentations, la guide nous emmène directement dans la réserve du Wuyishan, un lieu fait de montagnes et de buissons de thé. La région est en effet célèbre pour son thé, puisque c’est ici qu’a été inventé le thé noir. Tout comme pour la tarte tatin, il est né d’un simple accident : un maître du thé ayant grillé un peu trop ses feuilles. Mais la région est également célèbre pour ses thés oolongs, également connus sous le nom de ‘yan cha’ (thé de roche) en raison de leurs notes minérales.

Nous entrons dans le parc par l’entrée Nord et nous nous dirigeons vers les buissons mères (les plus anciens, dont certains ont plusieurs milliers d’années). Jusque là, la foule est dense et je me dis que la balade sera animée, loin du calme espéré dans les montagnes. Mais les gens sont paresseux et une fois le plus vieux buisson aperçu, ils rebroussent chemin. Nous nous enfonçons dans les montagnes en direction du temple de Tianxin Yongle et là, nous sommes seuls au monde. C’est superbe et nous découvrons avec l’aide de Suzan les différences entre les plants de thé !

Une fois arrivés au temple, nous admirons son architecture puis nous nous dirigeons vers la sortie du parc pour rejoindre l’usine de thé de l’oncle de Suzan. Dans une arrière cour, des ouvriers s’activent. Nous entrons dans la fabrique et découvrons les diverses étapes pour transformer les feuilles en thé à boire. Puis, comme il est l’heure de manger, nous nous attablons avec la dizaine d’ouvriers. On rigole sans se comprendre et on mange des plats fait maisons. Haricots, tofu, poisson, porc, champignons, potage… il y a au moins dix plats sur la table. L’oncle de Suzan ne cesse de nous resservir et nous resservir encore, engueulant sa nièce car elle ne nous nourrit pas assez ! Nous sortons donc de table la peau du ventre bien tendue, comme l’on dit élégamment.

Heureusement, c’est l’heure de la dégustation de thé ! Parfait pour la digestion. Nous admirons alors les gestes parfaits de la tante de Suzan qui nous fait découvrir les divers crus de Oolong. Je vous listerai bien les noms des thés que nous avons goûtés mais ils sont tous en chinois et il y en a des dizaines. Certains sont des grands crus… et coûtent près de 50 CHF les 20 grammes.

Comme le vin, cela se respire avant de se goûter en faisant passer le breuvage tout autour de son palais. On repère les notes florales, minérales ou boisées… et la longueur en bouche. Et comme le vin, les prix peuvent monter rapidement. Bref, on apprend les mystères de la dégustation de thé et c’est vraiment intéressant !

Puis, nous continuons la balade. Suzan nous emmène au musée culturel de la ville pour nous expliquer l’histoire du commerce du thé dans la région. Pour y arriver, on traverse un petit village touristique en plein cœur de la forêt. On goûte des snacks, on prend des photos. Et la journée se termine en douceur !

Nous avons dû boire 34 litres de thé en tout aujourd’hui ! C’était vraiment délicieux et désormais je peux parler avec panache des grands crus de thé !

15 août – En route pour Wuyishan

Ce matin, nous faisons nos bagages. Une fois prêts, nous nous rendons à la gare. Nous scannons nos passeports car nos billets sont enregistrés sous leur numéro pour accéder à l’intérieur, passons nos bagages à la sécurité et atteignons la zone « d’embarquement ». Nous devons toujours faire la file du côté des contrôles manuels car nous n’avons pas de carte chinoise mais tout va très vite.

Une fois dedans, il faut alors soigneusement analyser les numéros présents sur le panneau d’information en devinant certaines choses comme le quai de départ, puisque désormais tout est en chinois. Mais c’est assez intuitif et nous nous en sortons facilement… en tout cas plus facilement qu’au Japon où je me suis trompée de train!

A la gare, j’achète des crackers. Grossière erreur. La gourmandise sera ma perte. Cela bloque mon Alipay qui me demande de vérifier mon identité. Il faudra attendre 24h pour que cela refonctionne (ou pas). Heureusement que nous sommes deux avec plusieurs modes de payement.

Une fois dans le train, nous nous installons pour les 4 heures qui nous attendent. Les gens mangent, papotent, regardent des vidéos. Notre voisin est un jeune homme très stylé vêtu tout de noir. Il ne cesse de regarder des vidéos de lui sur son téléphone sur lesquelles il pose avec des vêtements de marques. Je crois que c’est un influenceur!

Nous admirons les paysages et nous laissons porter vers notre destination !

Vers 17h, nous arrivons à Wuyishan North et nous dirigeons vers notre hôtel. La région est sublime et montagneuse et nous en prenons déjà pleins les yeux. La ville ressemble à une station de ski en basse saison mais avec des magasins de thé tous les 2 mètres. Cela sent le thé dans la rue et je regrette de ne pas avoir pris ma grosse valise pour la remplir de théières et de boîtes de thé, tellement tout est joli !

Nous nous dirigeons vers notre hôtel et là, l’escape game recommence puisque je connais le nom de l’hôtel en anglais mais… tout est écrit en chinois. Je m’attelle donc à déchiffrer les idéogrammes. Heureusement que je suis initiée…

En arrivant, petite frayeur. Wechat Pay et Alipay nous font des siennes et ne veulent pas qu’on règle la facture. Heureusement, Nicolas a une carte UnionPay. Pendant ce temps, je cherche la raison. La FAQ de ces deux outils est en chinois alors je tente sur Internet et je découvre que les cartes étrangères ne peuvent pas payer plus que 2000 RMB par transaction (environ 240 CHF). Cela explique tout… et au moins, cela évitera les folies financières dans les boutiques de thé !

La réceptionniste nous donne une carte de la région. J’essaie de la déchiffrer mais je suis Scarlett Johansson dans Lost in translation. Et avec le peu d’infos donnés par les guides papier que j’ai consultés, on avisera autrement. J’ai l’impression d’être Marco Polo sur son grand navire. Les explorateurs méritent mon admiration.

Pour nous remettre de nos émotions, nous allons manger un morceau : un délicieux repas fait d’haricots et de poulets frits dans du thé. C’est épicé et très savoureux.

Puis, pour terminer la journée en beauté, nous allons voir le spectacle Impression Dahongpao, mis en scène par Zhang Yimou, le réalisateur ayant mis sur pied la cérémonie d’ouverture et de clôture des Jeux Olympiques de Pékin en 2008.

Le show relate l’histoire du thé et c’est époustouflant de beauté. Même si l’histoire est en chinois, on se laisse emporter par les décors, les chorégraphies, les costumes et les chants et l’on comprend le message qui se cache derrière. Les gradins tournent sur eux-mêmes, ce qui permet de jouer avec les décors, tant avec la rivière qu’avec les champs de thé ou une maison traditionnelle. Nous passons une heure suspendue… et je suis estomaquée par le travail qui se cache derrière tout ceci.

Pour moi, c’est une étape incontournable pour tour voyageur dans la région !

14 août – Tulous hakkas et rue des chats

Pour ce troisième jour de vacances, nous partons en vadrouille découvrir les Tulous hakkas. Ces maisons rondes inscrites au Patrmoine Mondial de l’UNESCO sont de grandes bâtisses circulaires situées dans les montagnes.

Pour nous y rendre, nous faisons appel à l’agence China Memory Trip – que je réserve via l’application Trip – et la guide vient nous chercher à 9h tapantes. Elle s’appelle Saya et est super gentille et professionnelle !

Après deux heures de route pendant lesquelles nous admirons la végétation environnante et où Saya nous en dit plus sur la province, nous arrivons au premier tulou, portant le nom de Tianluokeng Tulou cluster. Il se situe dans les montagnes et abritait dans le temps 80 familles. Aujourd’hui, seuls certains restent, majoritairement des personnes âgées.

Ce village est composé de 4 tulous ronds et d’un tulou carré. Il porte le surnom de trois plats et une soupe et fut construit il y a plus de 700 ans. C’est magnifique. La structure est faite de bois et de terre et l’intérieur est d’une beauté poétique. Une seule porte, large et fortifiée, mène au cœur de la maison et permet de protéger les villageois des brigands ou des animaux sauvages.

Chaque famille se répartit un espace vertical de la maison : la cuisine au rez, un salon au premier et les chambres au-dessus selon la hauteur du bâtiment. La cour est commune et renferme en son centre le temple et l’école ainsi que le puit.

Nous prenons des photos. Je goûte à diverses spécialités préparées dans les montagnes… achète quelques souvenirs. Même ici, il n’y plus de cash. Tout se passe par WeChat ou Alipay, contraste saisissant avec la simplicité des lieux…

Nous continuons la balade jusqu’au tulou de Yuchan, l’un des plus vieux et plus grands de la région. Chaque cuisine a son propre puit. Dans un coin, une femme plume un canard. Une autre roule des cigarettes. Une dame avec une dent en or me poursuit pour me vendre des biscuits. Elle arrive à me convaincre (ils sont délicieux, au goût de cacahuètes…). Quand je lui dis que c’est une sacrée femme d’affaires, elle danse de joie.

Nous nous arrêtons alors dans un petit restaurant pour manger de la cuisine hakka. Nous optons pour un plat de bambous frais, un délice, une poêlée de tofu et du poulet salé ! C’est très bon. La cuisine hakka est salée car les Hakkas ayant beaucoup bougé avant leur installation dans le Sud de la Chine ont pris l’habitude de conserver leurs aliments ainsi.

Nous allons ensuite voir le village de Taxia qui comprend une vingtaine de tulous bâtis le long d’une rivière.

Le chauffeur zigzage avec dextérité entre les autres véhicules, les buffles, les poules et les plots en pierre. Il est prêt pour la route qui mène à Villars depuis Bex !

Et nous rentrons à Xiamen. C’était magnifique. Je recommande vraiment l’excursion ! Et je recommande de prendre un guide car les lieux ne sont pas simples d’accès.

De retour en ville, nous allons tout d’abord observer des oiseaux sur la rivière. Et puis, tout en contraste, nous allons dans le centre pour visiter la Cat Street, une rue dédiée aux chats. J’ai découvert son existence sur le super blog de They call me stranger et je ne pouvais pas passer à côté de ça.

La rue est en effet bordée de boutiques dédiées à ce fameux animal. Les décos sur les murs aussi. C’est à la fois mignon et kitsch. Nous continuons la balade jusqu’au Shapowei Art Zone où un complexe abrite des boutiques hipsters, vintages ou mignonnes. Des jeunes Chinois rivalisent d’ingéniosité pour faire le meilleur selfie. Nous rentrons dans une brasserie au nom original et buvons une bière locale en regardant la ville. Une douce manière de passer notre dernière soirée à Xiamen.

Demain, direction Wuyishan !

13 août – Sous la chaleur de Xiamen

Ce matin, je me réveille avec une ambition : celle de visiter l’île de Gulangyu, une petite île côtière d’environ un kilomètre carré qui fait face à la ville. Surnommée l’île aux pianos, en raison du nombre impressionnant de pianos placés dans les lieux publics, elle est piétonne et célèbre pour son architecture coloniale unique.

Sauf que… c’est la haute saison et je n’ai pas réservé pensant pouvoir y aller les doigts de pied en éventail. Il y aurait trois jours d’attente pour avoir un billet… le projet tombe donc à l’eau.

A la place, cap vers le jardin botanique. Pour l’atteindre, nous prenons le taxi jusqu’à une ruelle que j’ai repérée et qui semble proche. Sauf que la carte n’est pas à l’échelle et qu’il nous faut bien marcher 45 minutes entre ma jolie ruelle et le guichet du jardin. Heureusement, le chemin qui nous y mène est adorable. C’est une ancienne ligne de chemin de fer qui sillonne entre des vieilles maisons et des beaux arbres. C’est hyper agréable et je m’étonne que mon guide ne le mentionne pas. Les guides touristiques auraient de quoi faire avec la Chine du Sud.

Nous marchons sur les rails, admirons les banyans, traversons un ancien tunnel et atteignons le jardin !

Le jardin botanique de Xiamen est immense et séparé en de nombreuses zones à découvrir! Construit sur une montagne, il fait cinq kilometres carrés d’envergure (ce qui équivaut environ à deux fois la ville de Morges). Une montagne se situe en son centre et il nous faut l’escalader pour passer de l’autre côté ! On admire les papillons et les écureuils sauter d’arbres en arbres tandis que la masse de touristes chinois nous admire nous. Comme je transpire à grosses gouttes, j’ai un peu honte. Le plus chou, ce sont les enfants qui nous regardent en poussant des cris d’étonnement. Mes yeux bleus et mon chignon blond sont une attraction. Mais il faut dire qu’après quatre ans de Covid, ils ont eu peu d’opportunités de croiser des Européens… Et cerise sur le gâteau, nous sommes les seuls touristes étrangers dans les parages. Tous viennent de Chine. Ni Occidentaux, ni touristes asiatiques ne profitent de ce coin de pays. Juste nous… et je regrette de ne pas parler mandarin.

Au gré des interactions et des rencontres, nous nous baladons entre pagodes et bambous et – en regardant ma carte – je me dis à nouveau que… facile… nous allons rejoindre le temple de Nanputuo à pied! Mais Xiamen est une très grande ville…

Nous sortons du parc par l’une des portes. Nous avons déjà marché 4h, nous sommes perdus dans la végétation et nous sommes un peu fatigués. En vérifiant notre téléphone, nous réalisons que le temple en question est à une bonne heure de marche. Nous déclarons donc forfait et appelons un taxi (merci Didi) mais c’est l’heure de pointe et cela s’avère un peu complexe. Nous patientons au bord d’une route ce qui me permet de sympathiser avec une dame qui me fait la conversation en mandarin. Elle est super gentille et essaie de nous conseiller en nous montrant des plans sur son téléphone mais je ne comprends rien à ce qu’elle me dit. Et elle non plus. J’essaie en cantonais mais ça ne marche pas. Nous nous fixons en souriant… Puis, finalement, un véhicule arrive et nous nous dirigeons vers le temple. Celui-ci est splendide et abrite un monastère ! Des moines s’y promènent et de sublimes statues dorées sont disposées dans chacun des halls.

Puis, nous rejoignons à pied le quartier de Shapowei, qui regroupe des galeries, des cafés et des lieux plutôt sympas avant de rentrer nous doucher ! Nous avons marché 16 kilomètres sous un petit 30 degrés et une humidité à 90%. Nous sommes poisseux et contents de nous reposer.

Le soir venu, nous ressortons. Nous passons près d’une fontaine où de nombreuses femmes se trempent les pieds. Nous regardons les poissons qui sautent pour manger les moustiques et finissons par manger dans un charmant petit restaurant !