Ce matin, je me réveille avec une ambition : celle de visiter l’île de Gulangyu, une petite île côtière d’environ un kilomètre carré qui fait face à la ville. Surnommée l’île aux pianos, en raison du nombre impressionnant de pianos placés dans les lieux publics, elle est piétonne et célèbre pour son architecture coloniale unique.
Sauf que… c’est la haute saison et je n’ai pas réservé pensant pouvoir y aller les doigts de pied en éventail. Il y aurait trois jours d’attente pour avoir un billet… le projet tombe donc à l’eau.
A la place, cap vers le jardin botanique. Pour l’atteindre, nous prenons le taxi jusqu’à une ruelle que j’ai repérée et qui semble proche. Sauf que la carte n’est pas à l’échelle et qu’il nous faut bien marcher 45 minutes entre ma jolie ruelle et le guichet du jardin. Heureusement, le chemin qui nous y mène est adorable. C’est une ancienne ligne de chemin de fer qui sillonne entre des vieilles maisons et des beaux arbres. C’est hyper agréable et je m’étonne que mon guide ne le mentionne pas. Les guides touristiques auraient de quoi faire avec la Chine du Sud.
Nous marchons sur les rails, admirons les banyans, traversons un ancien tunnel et atteignons le jardin !



Le jardin botanique de Xiamen est immense et séparé en de nombreuses zones à découvrir! Construit sur une montagne, il fait cinq kilometres carrés d’envergure (ce qui équivaut environ à deux fois la ville de Morges). Une montagne se situe en son centre et il nous faut l’escalader pour passer de l’autre côté ! On admire les papillons et les écureuils sauter d’arbres en arbres tandis que la masse de touristes chinois nous admire nous. Comme je transpire à grosses gouttes, j’ai un peu honte. Le plus chou, ce sont les enfants qui nous regardent en poussant des cris d’étonnement. Mes yeux bleus et mon chignon blond sont une attraction. Mais il faut dire qu’après quatre ans de Covid, ils ont eu peu d’opportunités de croiser des Européens… Et cerise sur le gâteau, nous sommes les seuls touristes étrangers dans les parages. Tous viennent de Chine. Ni Occidentaux, ni touristes asiatiques ne profitent de ce coin de pays. Juste nous… et je regrette de ne pas parler mandarin.
Au gré des interactions et des rencontres, nous nous baladons entre pagodes et bambous et – en regardant ma carte – je me dis à nouveau que… facile… nous allons rejoindre le temple de Nanputuo à pied! Mais Xiamen est une très grande ville…



Nous sortons du parc par l’une des portes. Nous avons déjà marché 4h, nous sommes perdus dans la végétation et nous sommes un peu fatigués. En vérifiant notre téléphone, nous réalisons que le temple en question est à une bonne heure de marche. Nous déclarons donc forfait et appelons un taxi (merci Didi) mais c’est l’heure de pointe et cela s’avère un peu complexe. Nous patientons au bord d’une route ce qui me permet de sympathiser avec une dame qui me fait la conversation en mandarin. Elle est super gentille et essaie de nous conseiller en nous montrant des plans sur son téléphone mais je ne comprends rien à ce qu’elle me dit. Et elle non plus. J’essaie en cantonais mais ça ne marche pas. Nous nous fixons en souriant… Puis, finalement, un véhicule arrive et nous nous dirigeons vers le temple. Celui-ci est splendide et abrite un monastère ! Des moines s’y promènent et de sublimes statues dorées sont disposées dans chacun des halls.



Puis, nous rejoignons à pied le quartier de Shapowei, qui regroupe des galeries, des cafés et des lieux plutôt sympas avant de rentrer nous doucher ! Nous avons marché 16 kilomètres sous un petit 30 degrés et une humidité à 90%. Nous sommes poisseux et contents de nous reposer.









Le soir venu, nous ressortons. Nous passons près d’une fontaine où de nombreuses femmes se trempent les pieds. Nous regardons les poissons qui sautent pour manger les moustiques et finissons par manger dans un charmant petit restaurant !